Ce soir, on me propose de sortir boire un verre pour l’anniversaire d’une connaissance. Mais ce soir, je n’ai pas envie ; je n’ai pas envie d’être sociable, pas envie de parler à des inconnus, pas envie de m’égosiller pour qu’on m’entende au milieu du brouhaha et de la musique qui passe à fond.
Alors je refuse, mais je vois bien que l’ami qui m’a proposé ça est déçu.
De la pression sociale pour sortir
Chaque fois c’est pareil, une certaine honte mêlée de peur s’installe insidieusement en moi. Et une petite voix dans ma tête, toujours la même, me reproche mon asocialité (oui, ce mot existe) :
« Tu es donc bien asociale, pour refuser cette invitation. Regarde autour de toi : tout le monde fait la fête, sort en boîte, boit et s’amuse ! Mais toi, tu veux rester dans ton coin, surtout ne pas parler aux autres. Tu fais presque pitié. »
Bien sûr, souvent, j’accepte de sortir, et je suis super contente de rencontrer des gens, d’en revoir d’autres, de boire un peu trop. Mais pas aujourd’hui, et dans le regard des autres, je vois que ce n’est pas « normal ».
Pour eux, tout le monde devrait vouloir sortir, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, exams ou pas, fatigue ou pas. Parce qu’on est jeunes, alors on doit sortir.
Prendre du temps pour soi ne devrait pas être une honte
Cette sorte de
pression sociale, qu’on se met à soi-même mais aussi que d’autres nous imposent, met mal à l’aise des tas de gens, jeunes ou pas. Ne pas vouloir sortir, c’est trop souvent être vu•e comme le ou la rabat-joie, celui ou celle qui n’est jamais content•e, qui ne s’amuse pas.
Encore pire, ne pas vouloir ou ne pas aimer sortir en boîte, c’est le comble de l’asocialité. On se voit rétorquer :
« Mais sérieux, allez viens, on va se bourrer la gueule ! »
Oui, une autre fois, mais pas ce soir.
On a tou•tes ces moments où on préfère rester chez soi, sous la couette, avec un thé (ou ce que vous voulez), une série, un bouquin, et surtout seul•e. Prendre du temps pour soi ne devrait pas être une honte, au contraire : on a tou•tes besoin de se recentrer sur soi-même.
Du besoin d’être tranquille chez soi
J’écris ces mots aujourd’hui parce qu’il est difficile de voir à quel point nous sommes tou•tes comme ça, que nous avons tou•tes besoin d’être un peu asociaux et asociales, et c’est normal. Le côté ultra-social de notre génération nous empêche parfois de le dire : en apparence, tout le monde trouve cela génial de faire la fête.
Mais ne pas avoir envie de sortir, ça fait partie du jeu, et il est temps que chacun l’accepte sans honte et en parle ouvertement !
Alors osons dire :
« Une autre fois oui, mais pas ce soir, parce que j’ai juste envie d’être seul•e avec mon doudou, mon thé et le bouquin que je viens de commencer. Et oui, même un vendredi soir. »
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