Magali a 26 ans et elle a passé son enfance dans le sud de l’île de la Réunion.
Pas du genre à s’ennuyer, elle cherche constamment à expérimenter des tonnes de nouvelles choses : apprendre à coder, le self-defense, des cours de cuisines, elle organise des vide-dressing et elle est aussi bénévole pour l’Adie, une association qui aide les personnes exclues du système bancaire à monter leur entreprise.
À quel moment cela lui laisse-t-il le temps d’avoir un métier ? Bonne question, mais toujours est-il qu’elle en a un : responsable marketing, pour la start-up microDON, depuis 5 ans.
La start-up MicroDON, qu’est-ce que c’est ?
Magali explique que microDON est une start-up « de l’économie sociale et solidaire » : ça veut dire que c’est une entreprise, mais qui s’inscrit dans une démarche qu’elle veut bénéfique pour la société.
« microDON a fait émerger en France le concept de « générosité embarquée. »
Comme il n’est pas évident de savoir de quoi il s’agit, Magali explique :
« On développe notamment « L’ARRONDI en caisse », la possibilité d’arrondir son ticket de caisse à l’euro supérieur au profit d’une association. C’est possible chez Franprix, Sephora, Nature & Découvertes, Jules, ou encore Naturalia, par exemple.
Pour résumer, on aide les associations à collecter des dons. »
Et avoir un travail qui a du sens, c’était important pour Magali.
« Je sais pourquoi je me lève le matin : jusqu’à présent, on a collecté 10 millions de micro-dons (ce qui représente 5 millions d’euros) au profit de 900 associations solidaires ! »
Pourquoi est-ce qu’on s’épanouit dans un travail comme celui-ci ?
Pour Magali, le job lui convient parfaitement pour plusieurs raisons :
« Si je devais les lister, je pense que ça donnerait ça :
- J’ai un boulot stimulant avec des collègues trop chouettes et un esprit start-up
- Ma boîte est agrée ESUS, c’est à dire que toutes les décisions sont prises par les salariés de manière collaborative (on vote pour le président de la boîte par exemple)
- Mon travail a un impact social positif sur la société
- Je vis dans un endroit paradisiaque au bord du lagon
- J’ai toutes mes matinées de libre pour faire d’autres activités épanouissantes »
Que quoi ? Vous n’avez pas compris les deux dernières raisons ? Et bien le « petit plus », c’est qu’elle est aussi très libre de ses mouvements :
« Ma boîte est à Paris mais j’habite à Nouméa ! Je fais du télétravail depuis chez moi, en horaires décalés, de 13h à 21h. »
Avec les matinées libres, on comprend tout de suite un peu mieux comment elle combine toutes ses activités avec son travail ! Ça fait un an et demi qu’elle vit là-bas, et admettons le, ça a l’air plutôt sympa…
(Oui c’est Magali sur cette photo, au cas où tu te posais la question)
Comment devient-on responsable marketing chez microDON ?
Magali a toujours eu la fibre sociale :
« J’ai très vite su que je voulais « faire de l’humanitaire », après un voyage en Inde à 9 ans (ma mère travaillait pour Air India).
En revanche, pour moi, il n’existait que 2 mondes : les méchantes entreprises qui veulent faire du profit sur le dos de la société, et les associations qui aident les autres.
Je n’avais aucune idée de l’existence de l’économie sociale et solidaire, que j’ai découverte tardivement, à la fin de mes études. »
Magali a d’abord fait un bac L, avant d’enchaîner sur une prépa hypokhâgne et khâgne. Tout était bien réfléchi, selon elle :
« J’ai fait cette prépa car je savais que je m’y épanouirais et que je pourrais enchaîner sur une école de commerce, car je savais que c’était un profil recherché y compris en humanitaire, et que je pourrais affiner mon orientation via des stages. »
C’est comme ça qu’elle s’est retrouvée à l’INSEEC :
« J’y ai fait un master en management international, qui m’a permis d’étudier à Berlin et à Istanbul.
J’en ai profité pour effectuer deux stages humanitaires au Kosovo et au Togo. Cela m’a permis de réaliser que je préférais travailler au siège d’une association plutôt que sur le terrain. »
C’est par la suite qu’elle a intégré microDON, à l’occasion de son stage de fin d’études : là encore, elle a fait ce choix de manière réfléchie, en sachant qu’elle pourrait évoluer rapidement dans une ambiance bienveillante. Pas manqué !
« J’ai été prise chez microDON, en tant qu’assistante commerciale.
Au bout de 6 mois, j’étais embauchée comme cheffe de projets : j’étais la 3ème salariée de la boîte ! Nous sommes aujourd’hui plus d’une vingtaine.
Puis, il y a un an et demi, j’ai décidé de quitter Paris et son « métro-boulot-dodo » pour partir vivre sur une île au soleil, et j’ai choisi la Nouvelle-Calédonie. J’ai passé un an à former ma remplaçante à distance, et en janvier 2017, je suis devenue la nouvelle responsable marketing ! »
Même si ce choix était voulu, il a été perçu comme le choix d’un « ovni » dans son entourage :
« Lorsque j’ai été embauchée, on m’avait prévenue : « la boîte n’existera peut-être plus dans 6 mois » !
En parallèle, mes amis d’école de commerce n’avaient pas du tout la même vision que moi : ils avaient trouvé des postes dans le luxe, le pétrole, la pub, etc.
Mais sur le long-terme, mon choix a clairement payé : pendant qu’ils enchaînaient les démissions et les burn-out, 200 associations me remerciaient pour tout ce que j’avais fait.
« Ego-boost » au maximum !
Ce qui est intéressant dans ce parcours, c’est que les postes que j’ai eu n’existaient pas : c’est ma motivation et la bienveillance des mes boss qui m’ont permis de les créer. »
La belle vie, Sacha Distel, bande original de cet article
Concrètement, c’est quoi être responsable marketing chez microDON ?
Ça a l’air d’être le rêve décrit comme ça, mais concrètement, de quoi on parle ? Après une matinée sans réveil qui sonne (le luxe incarné, non ?!), Magali attaque le travail à 13h :
« Je m’occupe de mes mails et j’attaque les projets du moment : organisation de webinars [ndlr : des séminaires/réunions via Internet], mise en place de campagnes d’email, mise à jour de nos sites et pubs en ligne, organisation d’événements…
J’essaye aussi de continuellement me former sur le domaine du marketing en assistant à quelques conférences en ligne.
Vers 18h, mes collègues de Paris arrivent au bureau. J’enchaîne alors les réunions d’équipe et les conférences téléphoniques avec les partenaires de microDON : les associations que l’on aide, le plus souvent.
À 21h, j’ai généralement fini ma journée. Et là, je rejoins mes amis pour une soirée Game of Thrones ou un apéro au bord du lagon ! »
Un job qui rend Magali heureuse !
Magali explique que ce qui est sa source de motivation quotidienne est le rapport qu’elle entretient avec les associations bénéficiaires :
« Mon petit bonheur, c’est quand on reçoit un message d’une association qui nous explique tout ce qu’elle a pu faire avec les dons collectés : scolarisation de petites filles au Cambodge, organiser la venue de clowns pour les enfants malades dans des hôpitaux, et bien d’autres actions. C’est très varié ! »
Mais évidemment, cet épanouissement nécessite une qualité que Magali juge indispensable : la motivation.
« Dans l’univers d’une start-up, tu peux alterner une rencontre avec un ministre et porter 200 cartons sur 6 étages car l’ascenseur est en panne… Chez nous, il n’y a pas de hiérarchie qui tienne : tout le monde travaille dans un but commun.
Avec de la motivation, tu peux tout faire : développer de nouvelles compétences, t’adapter à un contexte différent, et créer une émulation au sein d’une équipe.
C’est LA qualité que je cherche dans un candidat lors d’un recrutement. »
En démarrant dans une petite start-up, Magali était payée au SMIC.
« Mais l’univers d’une start-up évolue très vite, donc j’ai obtenu régulièrement des augmentations. Mon entreprise propose aussi de nombreux autres avantages : chèques-culture, journées solidaires – 5 jours pendant lesquelles on peut travailler pour l’association de notre choix –, intéressement… »
En somme, pour elle : c’est le job de rêve !
Toi aussi tu veux me raconter ce que tu fais, maintenant que tu es grande ?
Envoie un mail à l’adresse jaifaitca[at]madmoizelle.com, avec en objet « Maintenant que je suis grande, je suis… ».
Dedans tu me présentes en quelques lignes qui tu es, ce que tu fais dans la vie (ton job, mais pas seulement si tu as d’autres choses à raconter) et par où tu es passée pour en arriver là.
De mon côté, je te recontacte avec le questionnaire pour passer tout ça en revue !
PS : Je pose deux conditions…
- La première, c’est que j’aimerais vraiment que ces témoignages soient plutôt positifs : l’idée n’est pas de faire le procès de ton job mais d’inspirer des jeunes et de les encourager à suivre ta voix dans un parcours qui te plaît.
- La seconde, c’est que j’aimerais aussi qu’ils soient incarnés, et donc non-anonymes.
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