À l’instar de la gastro et des chocolats à la liqueur, les résolutions foireuses sont une plaie récurrente de l’hiver. Pour autant, nous nous sommes toutes retrouvées, le premier janvier venu, à noircir des listes de décisions promises à l’oubli sitôt écrites. Parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer, voici une petite typologie des résolutions les plus foireuses que nous pouvons prendre au mois de janvier. C’est parti, Johny.
« Cette année, je bosse »
Pourquoi cela ne sert à rien : lorsque je n’étais qu’une jeune et innocente pucelle, je me promettais toujours quelque chose comme « Cette année je bosse comme une tarée j’ai seize de moyenne et je deviens présidente de la République ». Mais ce voeu pieu durait ce que durent les roses, et je n’ai jamais réussi à me faire élire déléguée de classe. Ni à avoir seize de moyenne (ni quinze, quatorze, ni treize, ni douze, d’ailleurs… chienne de vie). Aujourd’hui, alors que le spectre d’un fourbe partiel de droit administratif hante mes vacances de Noël, j’ai renoncé pour toujours à cette résolution studieuse : tant pis pour mes futurs rattrapages et ma très hypothétique carrière présidentielle.
« Cette année, je perds dix kilos »
Pourquoi cela ne sert à rien : parce que le gras, c’est la vie Johny. Les lasagnes de ta maman ont laissé sur tes hanches leur empreinte délicate ? Dis-toi que cela te sera fort utile pour braver le froid polaire qui nous guette en ce fourbe mois de janvier. De plus, il y a de fortes chances que tu sois une bonnasse internationale quel que soit ton tour de taille, alors pose ce Coca Zéro et viens reprendre une part de cassoulet.
« Cette année, je fais moins la fête »
Pourquoi cela ne sert à rien : fais pas ça, Johny. Non, vraiment, fais pas ça. Arrêter de faire la fête ? Seriously ? Autant te flageller de suite avec une étiquette de Ricard. Certes, si tu as ingurgité l’équivalent de ton propre poids en cocktails divers ces derniers jours, tu es en droit d’accorder à ton foie une petite pause. Mais n’oublie jamais ces paroles d’un grand philosophe du XXIème siècle :
« Et on fait tourner les serviettes / Comme des petites girouettes / Ça nous fait du vent dans les couettes / C’est bête, c’est bête / Mais c’est bon pour la tête ». Voilà.
« Cette année, j’arrête de procrastiner »
Pourquoi cela ne sert à rien : parce que la procrastination est écrite en lettre de sang dans notre patrimoine génétique, et qu’il faut procrastiner pour vivre et non point vivre pour procrastiner. De plus, selon ma voisine de palier ainsi que ma mauvaise conscience, nous sommes beaucoup plus productives lorsque nous procrastinons un peu. D’ailleurs, je vous expliquerai demain pourquoi procrastiner nous rendra belles, riches et célèbres, parce que là, j’ai la flemme.
« Cette année, j’économise »
Pourquoi cela ne sert à rien : je ne sais pas vous, mais à chaque fois qu’un problème quelconque met mon petit coeur en berne, je me rue sur les friperies tel George Clooney sur une capsule Nespresso. Ce terrible défaut a deux conséquences néfastes : d’une part, mon placard à fringues est tellement rempli de trucs importables qu’il menace d’imploser, et d’une autre, mon compte en banque meurt dans d’atroces souffrances dès le quinze du mois. Avant, je me disais qu’il était inutile d’économiser alors que la fin du monde était si proche ; maintenant, ma mauvaise foi n’a même plus d’excuse bidon à se mettre sous la dent. La vie est dure, sérieux.
« Cette année, je vais chez le coiffeur »
Pourquoi cela ne sert à rien : chaque année, c’est la même chose : je me promets d’avoir les cheveux de Leia-dans-Star-Wars, alors que mes tifs n’ont jamais dépassé le carré et font concurrence à de la laine de verre, niveau texture. Aussi, je vais chez le coiffeur, dans l’espoir de ressembler à quelque chose : manque de bol, en sortant du salon, je ressemble toujours à Mireille Mathieu (période années 70). Toi aussi tu as un balai-brosse en lieu et place de chevelure ? Ne te tourmente plus, et assume ta crinière : c’est comme ça, c’est la nature et c’est très bon avec des endives.
Et toi, quelles sont les résolutions que tu prends chaque année sans jamais tenir ? Viens nous narrer tout cela dans les commentaires !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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