Sarah Bokhari est une adolescente américaine pour laquelle la lune de miel avec les réseaux sociaux aura été de courte durée.
Quand, à 13 ans, elle obtient de ses parents le droit d’avoir une présence en ligne, elle découvre avec horreur tout ce que sa famille a posté sur elle, sans son accord depuis… qu’elle est née.
Être sur les réseaux sans être d’accord
Dans le magazine américain Fast Company, l’adolescente raconte que les réseaux sociaux ne l’attiraient pas vraiment de prime abord :
« Mes parents avaient établi il y a longtemps que mes frères et sœurs et moi n’étions pas autorisées à utiliser les réseaux sociaux avant nos 13 ans.
C’était tard comparé à mes potes qui avaient commencé à aller sur Instagram, Wattpad et Tumblr dès leurs 10 ans.
Même si j’étais parfois curieuse de savoir ce qui faisait rire ma sœur, de ce qu’elle commentait, et de ce que mes amies likaient, je n’avais jamais vraiment eu d’intérêt pour les réseaux.
Comme je n’avais ni smartphone, ni l’autorisation d’y aller, ce n’était pas vraiment un problème pour moi. »
Quand elle obtient finalement le feu vert de ses géniteurs, pour l’anniversaire de ses 13 ans, Sarah s’inscrit sur Twitter et Facebook.
Naturellement, elle navigue en premier lieu sur les profils de sa maman, et c’est alors qu’elle découvre de nombreux contenus qui la concernent et dont elle ignorait l’existence
:
« J’ai réalisé que, bien que ce soit la première fois que je sois autorisée à être sur les réseaux, c’était loin d’être la première fois que mes photos et mes histoires apparaissaient en ligne.
Quand j’ai vu les photos que ma mère postait sur Facebook depuis des années, je me suis sentie vraiment gênée et profondément trahie. »
Lettre écrite à la petite souris, photos embrassantes… la jeune fille découvre que tout le monde peut avoir accès aux moments les plus gênants de son enfance, jusqu’à aujourd’hui.
Alors qu’elle pense avoir à peine débuté sa vie sur les réseaux, Sarah se rend compte que son existence entière semble avoir été documentée en ligne, sans qu’elle en ait conscience.
Faut-il cacher ses enfants sur les réseaux sociaux ?
En découvrant le compte Twitter sur lequel sa sœur postait régulièrement des « citations » d’elle, l’adolescente ressent une véritable violation de sa vie privée.
Se sentant flouée par l’attitude de ses proches en ligne, Sarah, furieuse, a demandé à sa mère et sa sœur de ne plus poster des choses sur elle sans sa permission :
« Elles ont été sincèrement étonnées d’entendre ce que je ressentais.
Elles ne soupçonnaient pas que cela puisse m’énerver car leur intention n’était pas de m’embrasser mais de conserver des souvenirs de moi à un jeune âge.
On alerte régulièrement les ados sur le fait que tout ce nous postons est permanent, mes les parents devraient aussi réfléchir à leur usage des réseaux sociaux, à la façon dont cela peut impacter la vie des enfants quand ils grandissent. »
À la suite de cette découverte, Sarah a rendu ses comptes privés, pour finir par effacer tout leur contenu et les désactiver.
« J’ai réalisé qu’être sur les réseaux sociaux à 13 ans n’était pas une idée fantastique, même si je n’étais pas accro et que je les utilisais correctement.
Je prévois d’utiliser à nouveau mes comptes dans le futur, possiblement quand j’aurais fini le collège.
Pour ma génération, être anonyme n’est même plus une option. Pour beaucoup d’entre nous, les décisions autour de notre présence en ligne se prennent avant même que nous puissions parler. »
Fast Company rappelle qu’au-delà du risque de se faire détester par leurs enfants, les parents exposent aussi les contenus de leur progéniture aux entreprises et annonceurs qui ne manqueront pas de les utiliser.
Et toi, tu penses que les familles devraient arrêter de partager des contenus d’enfants sans leur permission ?
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