Je suis revenue du Chili il y a quelques jours. Je suis encore un peu déphasée, mais je peux d’ores et déjà vous dire que j’ai interviewé un paquet de meuf badass.
De la première, qui m’a raconté sans broncher son IVG et comment elle procure du misoprostol à quantité de jeunes femmes, à la dernière qui se bat pour la reconnaissance des peuples originels et en particulier du peuple Mapuche, en passant par Amanda, porte-parole du mouvement féministe étudiant à seulement 20 ans ou encore Ninoska, cheffe d’orchestre déterminée.
Tous mes articles qui leur sont consacrés sont à retrouver ici même, dans ce sommaire qui sera mis à jour au fur et à mesure des publications.
- Le point sur les droits LGBT (et les violences) au Chili, à l’occasion de la Marche des Fiertés
- Comment les étudiantes chiliennes vont accomplir une révolution féministe historique
- L’étincelle qui a embrasé la jeunesse féministe chilienne – Celles qui luttent 1/4
- Amanda Mitrovich, porte voix des jeunes féministes chiliennes – Celles qui luttent 2/4
- Celeste et Marina, les lycéennes chiliennes qui assurent la relève féministe – Celles qui luttent 3/4
- Au Chili, « Le féminisme naît de nos expériences personnelles » – Celles qui luttent 4/4
- Dictature, peuples originels, droits des femmes : rencontre avec Marce, militante Mapuche
- Un an après la légalisation partielle de l’IVG au Chili, les femmes continuent de souffrir
Une révolution féministe au Chili
Toutes ces femmes m’ont impressionnée par leur courage.
Certaines ont choisi un domaine justement parce qu’il y avait peu de femmes, d’autres ont refusé d’abandonner pour cette même raison. La volonté d’ouvrir la voie a été plus forte alors que ça aurait été facile de jeter l’éponge…
Elles ont décidé de ne plus se laisser faire, de dire « stop ». Elles ont exigé un changement d’ampleur et elles n’ont pas lâché pendant des semaines, jusqu’à obtenir satisfaction.
En France, on se lamente sur le fait que l’éducation sexuelle n’est pas complète, qu’elle ne soit pas effectuée selon les modalités pourtant prévues par la loi, qu’on ne nous éduque pas suffisamment à l’égalité dès la maternelle…
Au Chili, les étudiantes ont décidé de faire la grève pour ça.
Et elles ont été suivies par des lycéennes, par des professeures, elles ont été rejointes dans la rue par des personnes qui ne sont pas intégrées dans le milieu universitaire, elles ont fait tellement de bruit que les journaux ont parlé de cette vague féministe pendant des semaines.
Si bien qu’elles constatent, y compris dans leurs entourages proches, des changements de comportement, déjà.
Les jeunes femmes puissantes du Chili, et du monde entier
Elles ont littéralement arraché la parole qu’on ne voulait pas leur donner et elles n’ont pas l’intention de laisser tomber le micro de sitôt. Elles sont désormais entendues.
Comme à chaque fois que je repars finalement, je suis chargée de la force, du courage, de l’impatience, de la volonté, de la détermination qui imprègnent chacune de ces jeunes femmes inspirantes.
Il n’y a pas un pays que j’ai quitté sans me dire « ces femmes sont les plus courageuses du monde ».
La vérité, c’est que toutes les femmes le sont, sans hiérarchie, sans distinction de nationalité. Ne serait-ce que pour daigner exister dans ce monde encore fait d’hommes.
Elles ont leur luttes, leurs combats propres car toutes ne font pas face aux mêmes défis. Elles vivent et elles vibrent et s’en excusent de moins en moins. Elles réclament la place qui leur est due depuis des milliers d’années.
Si toutes ces jeunes femmes que j’ai rencontrées grandissent en gardant chevillée au corps l’ambition qu’elles m’ont exposée, alors le monde de demain leur appartient.
Non, pardon : elles sont déjà en train de bouffer le monde. Il leur appartient déjà.
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