En partenariat avec Edi8 (notre Manifeste)
Difficile de garder patience lorsque tu dois expliquer pour la énième fois que oui, c’est sexiste de vouloir porter un meuble à la place d’une femme alors qu’elle n’a rien demandé, sous prétexte de galanterie…
Que répondre à une remarque sexiste ?
C’est encore plus compliqué de le faire lorsque tu peux difficilement froisser la personne qui a tenu des propos tristement sexistes, si par exemple c’est une de tes amies, un prof, ou une membre de ta famille.
Voici donc quelques idées de réparties au sexisme, avec beaucoup de sel et de bienveillance (raye la mention inutile).
Merci, fallait pas est un guide féministe pour non-initiés et non-initées écrit avec humour par Laura Domenge. Cette même Laura qui est venue plusieurs fois te faire rire sur la scène du One Mad Show !
Elle explique dans cet ouvrage avec un peu de sel et beaucoup d’esprit le sexisme ordinaire, comment y répondre, et comment l’expliquer AU HASARD à ta tata sexiste ou à ta cousine misogyne. Car oui, ce livre est fait tout particulièrement pour répondre aux phrases sexistes prononcées… Par les femmes. Un chouette guide pour toi-même, ou à offrir directement (histoire de faire passer le message) !
Découvre un extrait en cliquant ici, ou sur la couverture du livre ci-dessous.
Tu peux te procurer le livre Merci, fallait pas pour 9,95€
À la Fnac · sur Amazon · En librairie !
Que répondre à une phrase sexiste prononcée par une femme ?
Une phrase que j’ai souvent entendue, principalement lorsque j’étais au collège et au lycée, raconte que :
« Les filles sont plus matures que les garçons, c’est connu. »
J’ai vu cette idée propagée le plus souvent par des femmes, des jeunes filles.
Pour moi, les phrases sexistes ne sont pas moins dangereuses lorsqu’elles sont dans la bouche d’une femme : diffuser cette idée, c’est donner aux garçons l’impression qu’ils ont le droit d’agir n’importe comment parce qu’ils sont des garçons.
Alors en réponse à cette réplique, j’ai tendance à avoir envie de faire preuve de pédagogie… Ou à affirmer haut et fort que « mon clitoris ne m’a jamais offert la maturité, pour le plus grand malheur de mes proches ! ».
Souvent, il suffit aux personnes de jauger mon bonnet customisé et ma propension à faire des blagues douteuses à tout bout de champ pour comprendre qu’effectivement, il n’y a pas de lien de cause à effet.
« T’as tes règles ou quoi ? », la remarque sexiste qui donne envie de brûler des tampons
Rares sont les personnes menstruées n’ayant jamais entendu cette remarque, souvent balancée subtilement (non) après un coup de sang (mdr tu l’as ?) ou une réaction vue comme un peu trop spontanée et intense.
Le plus fou, c’est que même des personnes qui sont elles aussi menstruées (et qui SAVENT donc à quel point cette remarque est usante) balancent parfois cette réplique.
Comme quoi avoir un utérus ne signifie pas forcément comprendre les mécanismes du sexisme.
Si tu es fatiguée d’expliquer en trois points et six sous-parties pourquoi cette remarque est idiote, tu peux tout simplement désarçonner la personne qui s’adresse à toi d’un simple :
« Si tu veux tout savoir, oui, d’ailleurs je vais changer de tampon. »
Remarque à adapter selon ton mode de protection hygiénique, bien entendu.
Je comprends qu’il ne soit pas évident de répondre avec un tel aplomb, alors je ne peux que te conseiller le formidable article de Mymy.
Elle explique que répliquer à quelqu’un qui te demande avec doigté où en est ton cycle menstruel !
Clique ici pour lire l’article de Mymy
Que répondre à de la galanterie non sollicitée ?
Dans l’imaginaire collectif, il est honorable de se substituer à une femme faible et fragile pour porter des éléments lourds avec ses gros muscles d’Homme.
Ok, je caricature un peu, mais c’est l’image que j’ai eue lorsque ma collègue Marie Camier m’a raconté :
« J’ai acheté un gros miroir à un gars et je l’ai porté moi-même alors que j’étais avec mon mec. Il m’avait proposé de s’en charger mais je lui avais dit : « t’inquiète, je gère. ».
Deux minutes après, on a croisé un voisin qui nous a instantanément fait la remarque : « Ah bah bravo, on n’aide pas les dames, c’est pas très gentleman ??? »… »
Reconstitution.
Alors que répondre dans ces cas-là ? Peut-être une phrase qui sonne comme une évidence :
« J’imagine que c’est mon utérus qui ne me donne pas la force de porter plus qu’un mascara avec mes petits musc’ ?. »
La larmichette est bien entendu de rigueur, car les femmes sont sensibles, surtout si elles ont leurs règles, CQFD.
Et si c’est une femme qui demande à un homme de faire preuve de galanterie, peut-être que tu peux essayer de lui expliquer pourquoi il vaut mieux parler de « politesse ».
Que répondre au harcèlement de rue ?
Ah, le fameux harcèlement de rue… Difficile de répondre quand un mec (ou un groupe de mecs) t’aborde en pleine rue.
Malgré mes convictions féministes, parfois j’ai peur, parfois je n’ai pas le temps, parfois pas d’idée de répartie, parfois la flemme, et je me contente trop souvent à mon goût de baisser les yeux et tracer ma route.
Ce qui fait écho selon moi à l’histoire de Marie (encore), qui m’a raconté :
« Lundi, j’ai eu l’outrecuidance de MARCHER dans la rue en robe et collants. Pour une fois, je n’avais pas mon casque, et j’ai entendu un mec me suivre en faisant « K-k-k-k-k-k ! Eh mademoiselle ! T’es un chat ? Eh eh mademoiselle ! »
J’aurais dû me retourner en lui disant « si moi je suis un chat, toi t’es un blaireau ». »
Une excellente idée de répartie qui claque. Mais elle a conclu, un peu comme moi : « la fleeeeemme ». Oui, c’est fatiguant de répondre à ces interjections quotidiennes.
Ce qui est encore plus dur selon moi, c’est lorsque je raconte une anecdote de ce type à des amies, et que je ne me sens pas comprise, ou pas soutenue. C’est assez rare, car j’évolue dans des cercles de personnes éveillées au féminisme.
Cependant, quand j’explique cela dans un repas de famille ou avec des copines moins proches, par exemple, je me sens parfois complètement décontenancée lorsque l’on vient à me balancer une remarque comme « mais t’étais habillée comment, aussi ? » ou « tu traînes dehors tard, quand même ! ».
Un outil pour répondre au sexisme ordinaire
C’est d’ailleurs pour cela que Merci, fallait pas me semble être un excellent guide passif-agressif, et toujours marrant, pour faire comprendre que…
Parfois, oui, certaines femmes ont faim et pas certains hommes, ou qu’il n’est pas nécessaire d’offrir un fer à repasser aux femmes le 8 mars !
Merci, fallait pas est un guide pour t’aider à réagir aux remarques sexistes… Notamment par des femmes. Avec humour, Laura Domenge te donne des pistes pour répondre à ces petites phrases qui te font peut-être tiquer, et auxquelles tu ne sais pas forcément comment répondre.
Découvre un extrait en cliquant ici, ou sur la couverture du livre ci-dessous.
Tu peux te procurer le livre Merci, fallait pas pour 9,95€
À la Fnac · sur Amazon · En librairie !
Le livre est construit comme un petit guide rapide et efficace, qui balaie largement les remarques et idées ordinairement sexistes.
Alors oui, l’idéal serait d’évoluer dans un monde où ces remarques n’existent pas, mais quitte à être coincée à un repas de famille, autant être armée pour.
Ça passera toujours mieux que de te lever subitement pour déclamer les punchlines du titre Défaite de Famille d’Orelsan, et avec un peu de chance, tu réussiras à expliquer ton point de vue à ton tonton sexiste et ta cousine misogyne.
Tu peux aussi l’offrir, en guise de cadeau passif-agressif, façon Kalindi !
Dans un des épisodes de notre podcast Laisse-moi Kiffer, cette dernière expliquait avoir offert un bonnet Feminism à la fille de son oncle sexiste, en lui disant haut et fort « Eh, tu as vu ce que j’ai offert à ta fille ? ».
C’est une solution. Il y a juste un peu moins de dialogue.
Et toi, quelles sont les phrases banalement sexistes qui t’exaspèrent ? Qu’as-tu l’habitude d’y répondre ? Es-tu plutôt pédagogue ou énervée ? Choisis-tu de les ignorer ?
Viens me raconter ça dans les commentaires !
À lire aussi : Les poncifs du repas de Noël post-#MeToo (et comment y répondre)
Les Commentaires
Ma mère, faut pas la chercher.