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Santé

La dénutrition des jeunes hospitalisés ciblée par l’association Princesse Margot

L’association Princesse Margot a lancé en septembre « Repas Toqué », un programme pour lutter contre la dénutrition des enfants et adolescents hospitalisés atteints de cancers.

Le 17 septembre 2018, je me suis rendue à l’hôpital Saint-Louis pour le lancement du programme « Repas Toqué » par l’association Princesse Margot et soutenu par Bristol-Myers Squibb.

Un programme pour lutter contre la dénutrition des jeunes hospitalisés atteints de cancer, en remaniant les menus qui leur sont proposés.

Princesse Margot est une association engagée auprès des enfants et adolescents atteints de cancer.

En ce sens elle agit au quotidien par différents biais :

  • des animations en milieu hospitalier pour permettre aux enfants de s’évader
  • un soutien psychosocial auprès des enfants et de leur famille
  • ou encore la réalisation de leurs rêves pour qu’ils vivent des moments de bonheur mémorables.

Ceci est une liste non-exhaustive des actions quotidiennes des membres de Princesse Margot et de sa Fondatrice-Présidente Muriel Hattab.

Et au mois de septembre, elle s’est attaquée au sujet de la dénutrition des enfants et adolescents hospitalisés, qui impacte négativement leur traitement et leur état de santé global.

La dénutrition en milieu hospitalier

Je n’ai jamais eu de maladie ou d’opération qui nécessite une hospitalisation de longue durée.

Mais même à mon échelle, quand on me parle de plateaux repas à l’hôpital, j’ai vraiment une image de dégoût qui me vient en tête.

Une assiette incolore et insipide, qui donne encore plus envie de rentrer chez soi.

Aujourd’hui, selon la direction de Saint-Louis, la dénutrition hospitalière est un problème avéré. C’est le point noir de leurs enquêtes de satisfaction, et elle a évidemment un impact négatif sur le bien être des patient·es et leur rétablissement.

Pour les enfants et adolescents atteints de cancer spécifiquement, qui ont des traitements très lourds et de longue durée, une alimentation de qualité joue un rôle déterminant dans leur rétablissement.

Et c’est avec ce constat que l’association Princesse Margot a basé son action et le lancement de « Repas Toqué ».

Le « Repas Toqué » de Princesse Margot

Depuis le 10 septembre 2018, les malades du service adolescents et jeunes adultes (AJA) de l’hôpital Saint-Louis peuvent choisir chaque midi de la semaine (du lundi au vendredi) entre deux plats différents sur une tablette numérique offerte par l’association.

Logo Toqué FINAL

Et une fois par semaine, ils peuvent choisir leur déjeuner parmi les recettes spécialement créées par le Chef Grégory Cohen, qui a coaché les équipes de cuisine de l’hôpital pour proposer ces « Repas toqués » alléchants.

Des plateaux repas repensés et revisités pour satisfaire les patient·es et leur redonner le goût de se nourrir.

Quand je me suis rendue à l’inauguration du programme, j’ai pu voir ces plateaux repas donnés à deux adolescents alités.

Il planait dans le service AJA de l’hôpital une agréable odeur de nourriture qui adoucissait les murs et les couloirs froids.

Il suffit parfois d’un bon repas pour redonner un peu de baume au cœur et de courage pour une journée, et le sourire qui était affiché sur les visages de ces deux jeunes hommes en disait long.

Mais avant de pouvoir servir ces plateaux repas presque gastronomiques dans leur esthétique, il a fallu engager une grande transformation des habitudes de l’hôpital en partenariat avec Princesse Margot.

« Repas Toqué », un programme solidaire

Changer les habitudes de fonctionnement de tout le service d’un hôpital est loin d’être chose facile.

Et pourtant, l’association Princesse Margot a emmené tout le monde avec elle : le chef du service hématologie de Saint-Louis, le Docteur Boissel, toute l’équipe de cuisine du service et le Chef Grégory Cohen qui a apporté sa patte professionnelle et artistique pour composer de belles assiettes.

Le Chef Cohen en témoigne lui même :

« Le changement souvent fait peur, donc il a fallu qu’on ait l’adhésion de tous les services sinon ça ne pouvait pas fonctionner.

Tout le monde a été moteur dans l’accompagnement au changement. »

Le chef Grégory Cohen et l'équipe de l'hôpital Saint-Louis en cuisine
Le chef Grégory Cohen et l’équipe de l’hôpital Saint-Louis en cuisine

Mais faire évoluer les routines sanitaires du service d’un hôpital c’est devoir gérer les données inchangeables : l’infrastructure, les listes d’achats à valider par les Hôpitaux de Paris, les contraintes de conservation etc.

Le programme s’est inscrit dans la mécanique habituelle, avec les produits habituels, et les contraintes habituelles, pour pouvoir s’inscrire dans l’organisation de façon pérenne, et étendre le projet à d’autres établissements.

Dans cette phase pilote du programme, tout le monde a agit bénévolement, animé par le seul désir de ravir ces enfants et adolescents, et de leur permettre une meilleure hygiène de vie.

Des assiettes dignes d’un grand restaurant

Quand je me suis rendue à l’inauguration des nouveaux plateaux repas « Repas Toqué », je savais que les plateaux repas allaient être colorés, donner envie, avoir une présentation travaillée.

Mais je ne m’attendais pas à ce qu’ils aient l’air si alléchants !

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© Direction de la communication Hôpital Saint-Louis

Petits aperçus des assiettes proposées par « Repas Toqué » aux patients et patientes

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© Direction de la communication Hôpital Saint-Louis

Un programme pérenne contre la dénutrition hospitalière

Cette phase pilote du projet a pour l’instant été une réussite : grâce à l’exigence des jeunes de l’hôpital, à la mobilisation de l’association Princesse Margot et de Bristol-Myers Squibb qui a soutenu le projet, et grâce à toute l’équipe de l’hôpital.

Les premiers résultats sont visibles : des sourires et du contentement de la part des patient·es, et un accomplissement dans l’émotion pour Muriel Hattab particulièrement sensible aux problématiques des jeunes atteints de cancer.

À présent, l’impact du programme « Repas toqué » sera mesuré par des nutritionnistes et diététiciens, dans le cadre d’un projet de recherche économique et environnemental sur la nutrition à l’hôpital.

Tout cela, pour que cette initiative puisse perdurer et être développée dans d’autres hôpitaux.

À lire aussi : J’ai 19 ans et j’ai enfin vaincu mon cancer


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

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Avatar de JoeRabbit
31 octobre 2018 à 09h10
JoeRabbit
C'est une très chouette initiative. Là où j'étais hospitalisée, quand on avait la "chance" de rester plusieurs jours et de ne pas être en chimio ambulatoire, il y avait une fois par semaine un gâteau d'un pâtissier réputé de l'agglomération pour le dessert.

Par contre, ce n'est pas forcément top d'insister sur l'odeur alléchante des plats. Je parle pour moi et je ne dis pas que c'est le cas de tout le monde mais en chimio, les odeurs des aliments me'écœuraient bien plus que le goût, même pas top, du repas, qu'il soit d'hôpital ou pas. Parfois j'attendais que les repas soient froids juste pour ne pas avoir d'odeur qui me dégoûterait avant de commencer à manger !
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