Des « droits à l’éducation bafoués ». C’est ainsi que Luc Gateau, le président de l’Unapei, réseau d’associations de défense de personnes en situation de handicap mental, décrit dans un communiqué l’accueil des enfants concernés en milieu scolaire.
Selon l’organisme, à une semaine de la rentrée des classes, des milliers d’enfants n’auront pas accès à une scolarisation adaptée. Par conséquent, ils ne pourront pas effectuer leur reprise des cours, voire, en seront privés pour certains.
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23% des enfants handicapés mentaux ne sont pas scolarisés
Pour évaluer l’ampleur du problème, l’Unapei a mené une large étude auprès de 2 103 enfants accompagnés par ses antennes locales, situées dans six régions en France. Et les chiffres sont désolants : 23 % d’entre eux n’ont « aucune heure de scolarisation » par semaine. Tandis que 28 % ont entre 0 et 6 heures, 22 % entre 6 et 12 heures et 27 % bénéficient de plus de 12 heures d’enseignement hebdomadaire, rapporte l’Agence France Presse, qui a pu consulter ce rapport.
Mais très souvent, les enfants se retrouvent dans une classe « non adaptée » à leurs besoins, regrette l’Unapei.
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Sur un site dédié, l’Unapei a récolté 880 témoignages de familles qui rencontrent des difficultés pour la rentrée à venir. Parmi eux, figure l’exemple de Noah, huit ans, atteint de troubles autistiques. Alors que sa famille a attendu durant quatre ans une place en classe Ulis, soit spécialisée dans l’accueil d’élèves handicapés, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) l’a finalement orienté vers un Institut médico-éducatif (IME). Mais faute de place, il effectuera sa rentrée dans une classe ordinaire, non adaptée à son handicap et sans accompagnant spécifique.
Un problème qui ne cesse d’empirer, puisque ces dernières années, le nombre d’enfants handicapés accueillis à l’école a progressé : ils sont plus de 430 000 en cette rentrée 2023, soit 34 % de plus qu’en 2017, selon le ministère des Personnes handicapées. Le nombre d’accompagnants d’élèves en situation de handicap a également augmenté de 42 % depuis 2017, et sera ainsi environ 136 000 à la rentrée. Mais les places en centres spécialisés, elles, n’augmentent pas.
Les Commentaires
Il est nécessaire de faire entendre cela !
Avec le discours de l'école pour tous, certains parents refusent que leurs enfants aillent dans un autre établissement qu'en "milieu ordinaire" qui est déjà compliqué en soi.
Tous les handicaps ne sont pas possibles dans les écoles publiques et il y a également une explication à cela : le gouvernement ferme et/ou ne veut pas ouvrir plus d'île et impro... Du coup on fait quoi de l'enfant ? Bah dans l'établissement qui n'est pas du tout adapté à un tel accueil... Et ça fait du mal aux parents car ils pensent que leurs enfants ayant des lourds troubles autistiques va s'adapter et que l'école va s'adapter...
J'ai été educ et clairement c'est compliqué de "mélanger" les enfants "ordinaires" (sans handicap psy) avec ceux ayant un handicap.
J'ai travaillé en école élémentaire et maternelles en zep, c'était compliqué déjà de base et l'école accueillait aussi des enfants avec un autisme lourd.
Et j'ai travaillé 20 ans en animation et c'est une obligation de devoir accueillir des enfants dit "différents", c'est à dire un handicap (alors physique ça peut être délicat mais gerable) mais quand on est anim, de 17 ans (à mes débuts), devoir s'occuper d'enfants (le plus souvent venant de zep) + de plusieurs enfants ayant un trouble autistique lourds, qui ne parle pas, n'a pas les codes du vivre ensemble (déjà ceux n'ayant pas de diagnostique c'est compliqué), que s'il fait une crise il ne faut pas le toucher mais qu'il se tape la tête contre le mur avec une force... Je dis non. Et devoir soit gérer son groupe soit l'enfant en crise (qu'il faut souvent isoler) que faire quand on est seule ?
On manque de personnel, alors du personnel formé à ce type de handicap...
Ce n'est pas contre eux, juste c'est dur physiquement et psychiquement à vivre.
Et quand on a aussi un enfant autiste gerable mais qui pousse les autres enfants sur les voitures, les tape, reste au milieu de la route, hurle dans les transports... Que faire ? Et les autres enfants qui en ont peur ? Qui ne comprennent pas même si on explique avec des mots simples ?
Puis je suis passée en direction et les parents qui viennent se plaindre car leurs enfants ont fait les frais du comportement de l'enfant porteur de handicap ?
Et également, le parent qui inscrit son enfant en centre de loisirs n'est pas obligé de dire que son enfant à un handicap, il est en droit de refuser un projet d'accueil personnalisé. Et si on refuse de l'inscrire, il peut porter plainte contre nous.
De plus les enfants sans handicap sont durs également, beaucoup de violence verbale et physique...
Et les anims qui sont démunies, qui finissent par démissionner...
Bref, ce n'est pas pour me plaindre mais être dans la réalité. On manque de structure spécialisé, on manque de personnel spécialisé et tous les enfants porteurs de handicap ne peuvent pas être dans un établissement "ordinaire".
Et c'est la dessus qu'il faudrait se battre, pour construire plus de structure adaptée et former plus de personnel!
Peut être que pour comprendre il faudrait se retrouver dans la situation des professeurs et des animateurs ? (montrer qu'on exagére pas et qu'on est pas des monstres sans cœur... Car la culpabilité est bien là...)