Comme chaque année, des centaines de livres font leur entrée dans les rayons des libraires, mais cette année, c’est un peu moins que l’an passé. 466 romans ont été ou seront publiés en cette rentrée 2023, soit 5 % de nouveaux livres en moins par rapport à l’année dernière. Un chiffre qui reste conséquent, quand on sait que chaque année, l’abondance de sorties littéraires crée aussi de nombreux invendus qui partent au pilon quelque temps plus tard. Selon Le Monde, chaque année, ce sont 42 229 tonnes de livres qui sont retournés, en moyenne, chez le distributeur.
Il n’empêche que ce foisonnement littéraire, bien que plus réduit, donne particulièrement envie par sa qualité. Voici les romans que l’on a le plus hâte d’avoir sur notre table de chevet en septembre et en octobre.
Rentrée littéraire 2023 : les romans qui nous font le plus envie
Panorama, de Lilia Hassaine (Gallimard)
Après L’œil du paon et Soleil Amer, ses deux premiers romans, Lilia Hassaine revient avec un livre brillant à la frontière entre la dystopie et le roman policier.
Le pitch : en 2049, en France, l’ère de la Transparence règne. Une France dans laquelle il fait bon vivre dans des maisons de verre, des vivariums qui permettent à tout un chacun de voir ce qu’il se passe chez son voisin. Un système qui semble avoir parfaitement éradiqué la criminalité, et permis aux habitants de vivre dans la plus grande sécurité. En apparence du moins. Un beau jour, une famille disparaît, ne laissant aucune trace derrière elle et un épais mystère. L’enquête commence, menée par la figure d’Hélène, ex-policière qui reprend du service pour l’occasion. Un roman qui promet d’être haletant, et qui interroge en filigrane notre monde contemporain.
Panorama, de Lilia Hassaine (Gallimard), 20 euros
L’épaisseur d’un cheveu, de Claire Berest (Albin Michel)
Claire Berest nous éblouit depuis longtemps par sa plume et sa façon bien à elle de raconter des histoires, qu’il s’agisse de la vie romanesque de Gabrièle Buffet-Picabia, sa grand-mère, ou bien de l’histoire d’amour entre Frida Kahlo et Diego Rivera. Dans L’épaisseur d’un cheveu, elle s’attaque à un sujet difficile et particulièrement contemporain : le féminicide.
Le pitch : L’épaisseur d’un cheveu, c’est l’histoire d’Étienne et de sa femme, Vive, un couple d’intellectuels amoureux depuis dix ans, que rien, sur le papier, ne semble pouvoir ébranler. Pourtant, Étienne va tuer sa femme, alors même qu’aucune violence n’avait auparavant émaillé leur vie. Une histoire tragique et pourtant peu banale, à travers laquelle Claire Berest a voulu montrer le chemin qui mène à la folie, ce compte-à-rebours inéluctable une fois qu’il est lancé. Une histoire parfaitement inventée, qui permet néanmoins de penser différemment le sujet du féminicide, longtemps assimilé à un meurtre de classe, qui ne toucherait, ni les plus éduqués, ni les plus aisés.
L’épaisseur d’un cheveu, de Claire Berest (Albin Michel), 19,90 euros
L’indésir, de Joséphine Tassy (L’Iconoclaste)
Chercheuse en économie du développement, Joséphine Tassy, 25 ans, est originaire de Marseille et de la Martinique et signe avec L’indésir son tout premier roman.
Le pitch : une nuit, alors qu’elle rentre de boîte, éméchée et accompagnée d’un garçon qu’elle connaît à peine, Nuria reçoit un appel de sa grand-mère qui lui annonce que sa mère est décédée. Le lendemain matin, la jeune femme réalise que cette nouvelle ne la touche pas. Entre autres, parce qu’elle n’entretenait pas vraiment de relation avec sa mère. Le jour de l’enterrement, elle réalise que les amis de sa mère sont nombreux et qu’ils font d’elle un portrait élogieux. La jeune femme se met alors en quête de ceux qui ont connu et partagé la vie de sa mère, pour découvrir le visage d’une femme insaisissable. Dans le même temps, c’est elle-même que Nuria rencontre, et cet indésir qui l’habite depuis si longtemps, celui qui la fait se tenir à l’écart, construire une carapace entre elle et le monde.
L’indésir, de Joséphine Tassy (L’Iconoclaste), 20,90 euros
Adieu Tanger, de Salma El Moumni (Grasset)
Âgée de 24 ans, Salma El Moumni, originaire du Maroc, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon et parisienne d’adoption, signe son tout premier roman.
Le pitch : à Alger, Alia a du mal à comprendre pourquoi son corps attire autant l’attention, pourquoi, dans la rue, sa simple présence attise les regards et les insultes. Alors, elle commence à se prendre en photo dans sa chambre, pour tenter de saisir ce que les hommes voient lorsqu’ils la regardent. Peu de temps après, elle fait la rencontre de Quentin, un Français qui fréquente le même lycée qu’elle. À ses côtés, en confiance, elle découvre une vie de privilèges, de liberté. Alia ne le sait pas encore, mais bientôt, son intimité sera dévoilée au grand jour, et ses photos rendues publiques. Coupable d’outrage à la pudeur malgré elle, la jeune femme sera condamnée à quitter son pays pour se mettre à l’abri. Elle s’installe à Lyon, où elle pense apercevoir une éclaircie, jusqu’à ce que son passé refasse surface… Un roman qui parle avec justesse de ce qui entoure le phénomène du revenge porn, mais aussi du déracinement et de l’impossible retour.
Adieu Tanger, de Salma El Moumni (Grasset), 18 euros
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Je viens seulement de le commencer mais il semble y avoir un angle féministe qui peut être intéressant.
Voici le résumé pour vous donner une petite idée :