Initialement publié le 24 avril 2019
Le romantisme et la spontanéité dans les relations ? Connais pas.
Je suis une fille très cérébrale, qui réfléchit tout, prévoit tout, et surtout qui a besoin de temps. À choisir entre un rendez-vous galant et une routine pantoufles pyjama et Netflix… Mon choix est fait.
Et pourtant, il y a quelques jours, je me suis laissée vivre quelques heures surprenantes en compagnie d’un presque inconnu.
Gabriel, ce mec qui ne me plaisait pas
La journée commençait comme toutes les autres journées. Je bossais, la journée s’annonçait chouette, mais banale. Et puis en m’égarant sur Facebook comme 465 fois par jour, je suis tombée sur une publication dans mon fil d’actualités.
Me voilà devant un commentaire de Gabriel, qui est un garçon de mon école, plus jeune que moi et avec qui je n’ai jamais parlé.
Les seules choses que je sais de lui c’est ce que m’en a dit mon amie qui a eu un crush sur lui l’année précédente, sans qu’il ne se passe jamais rien entre eux.
Je ne le connais pas et pourtant j’ai la sensation de savoir qui il est : du genre artiste, tête en l’air, indépendant et volatile, qu’il ne faut pas essayer d’attraper ou d’enfermer. Pas trop mon genre, en somme.
Je l’ai croisé plusieurs fois sans jamais me dire qu’il m’attirait, et à ce moment-là, je réponds à son commentaire sans aucune arrière-pensée. Après à peine deux commentaires dans lesquels on se répond l’un à l’autre, je l’ajoute en ami sur Facebook, et j’ai l’intuition qu’un message ne vas pas tarder à arriver.
Ça n’a pas loupé : deux minutes plus tard il m’écrivait. Commençait une conversation aussi légère que spontanée, qui déviait très vite en flirt sans que je l’ai vraiment contrôlé.
Mes deuxième et troisième prénoms pourraient être réflexion et anticipation, et pourtant à ce moment précis j’ai décidé d’écouter la petite boule dans mon estomac qui me criait de lui proposer de boire un verre le soir même…
Après même pas une heure de conversation !
Ce simple rendez-vous qui m’a fait rêver
Gabriel a 20 ans, et il a un sens du beau exacerbé. Ça se voit aux petites étincelles dans ses yeux quand il décrit un endroit qu’il aime ou un moment qu’il a vécu. Et à son regard qui papillonne en permanence quand il se balade quelque part.
J’ai acheté une bouteille de vin, il m’a rejointe au métro, et à partir de là tout a filé.
Nous nous sommes posés sur un banc sur les quais, il faisait tellement bon et le ciel était si ensoleillé que nous avons fait tomber les manteaux, et la discussion a galopé. Je n’aurais pas assez de lignes pour raconter tout ce dont on a parlé, nous avions tellement de choses à nous dire et étions si enjoués par nos intellects en connexion que les mots fusaient.
Petit à petit je sentais nos deux énergies se rapprocher, et plus elles se rapprochaient et plus j’avais du mal à le regarder dans les yeux tant j’avais envie de l’embrasser.
Gabriel veut être réalisateur, et c’est comme s’il mettait chaque chose qu’il regarde en perspective, en scène, dans un plan, dans une photographie.
Parfois il m’interrompait, capté par les lueurs du soleil couchant sur la Seine, ou par la beauté de la lune qui venait déjà de se nicher dans le ciel.
Je ne le trouve pas spécialement beau, et pourtant quand on se parle, je meurs d’envie d’être près de lui, tant ses tournures de phrases et son charme sont envoûtants, tant nos conversations sont captivantes.
Mon premier baiser avec Gabriel
N’ayant aucune notion du temps, j’ai été alarmée par la nuit qui tombait. Il s’est levé, moi aussi, nous avons continué à discuter un peu debout, lui adossé à la barrière, dos à la Seine.
Et à ce moment précis je n’écoutais plus du tout ce qu’il disait, la seule chose que j’avais en tête c’était le film de moi m’approchant de lui et lui coupant la parole pour goûter à ses lèvres…
Ce que je n’ai évidemment pas fait.
Peureuse que je suis, je me suis défilée, et nous avons commencé à marcher pour rejoindre le métro. C’est là qu’il m’a lancé :
— Je ne voulais pas te couper pendant que tu parlais mais j’avais très envie de t’embrasser.
— Moi aussi, c’est con, c’était le moment parfait.
Nous avons continué à marcher et sommes finalement redescendus près de la Seine. Nous étions debout, observant les péniches qui passaient et nous éclairaient avec leurs phares.
Je sentais à ce moment-là que plus personne n’avait envie de discuter.
J’avais le trac, j’avais envie, j’avais peur, j’étais stressée, et il ne m’a pas laissé le temps de trop cogiter avant de m’attraper et de déclencher notre premier baiser.
Les lèvres de Gabriel sont douces et moelleuses. Il a le genre de fougue romantique qui ne va pas à tout le monde et qui d’ordinaire m’exaspère. Et pourtant nous nous sommes embrassés, enlacés, attrapés, serrés. J’ai eu du mal à mettre fin à ce moment pour nous entraîner à contrecœur vers le métro.
Vie de banlieusarde oblige, il fallait que je me dépêche pour réussir à avoir le dernier train qui me ramenait chez moi…
Un rendez-vous qui s’est poursuivi toute la nuit
Gabriel a tenu à me raccompagner jusqu’à la porte de mon train, quand bien même nous étions juste à côté de chez lui : il aurait pu rentrer en 10 minutes. Alors nous avons pris le métro, et j’avais l’impression d’être enveloppée dans une bulle de romance et de malice qui m’est totalement inconnue.
Tout cet instant était unique, spontané, un jeu éphémère doux et bienveillant qui collait un sourire ingénu sur mon visage. Je marchais d’un pas léger, telle une petite écolière heureuse d’avoir fini sa journée…
Une fois arrivée à Gare de Lyon, sur le quai de mon train, je me suis rendue compte que je n’avais pas vraiment envie de dire au revoir.
— Tu sais, tu peux aussi monter dans le train et voir ma campagne si tu veux.
— D’accord !
Il est monté dans le train avec moi, sans que rien de tout ça ne soit prévu, ni par lui, ni par moi. Une fraction de seconde, j’ai pensé au bordel et à la saleté de mon appart, à mon maillot et mes aisselles non épilées depuis trois mois… et puis j’ai décidé de m’en foutre.
Une fois arrivés dans ma lointaine banlieue, on a pris ma voiture pour rentrer chez moi de la gare. C’est là qu’on a eu un petit moment de prise de conscience assez comique : « Qu’est-ce qu’on fout là ?! ».
On s’était croisés plusieurs fois en deux ans à l’école, et jamais je n’aurais pu imaginer tout ça. On s’était rencontrés 3 heures plus tôt, parlés pour la première fois il y a 5h, et je m’apprêtais à le faire rentrer chez moi et l’inviter dans mon lit !
Un rendez-vous si simple et pourtant si apaisant
Nous avons passé une nuit courte, endormis tard, levés tôt parce que le travail m’appelait.
Et malgré ce peu de temps ensemble et toute cette rapidité, tout s’est fait avec une patience et une lenteur savoureuse. Nous avons pris le RER, puis le même métro. Il nous a acheté un cookie et un muffin bourrés de chocolat, puis nous nous sommes dit au revoir sur le quai de la ligne 1.
En marchant jusqu’au travail, je sortais doucement de cette petite bulle de savon arc-en-ciel qui me laissait son sentiment de légèreté.
Je ne savais pas si j’allais revoir Gabriel, et à vrai dire je m’en fichais.
Mais ce rendez-vous m’avait marquée car c’était la première fois que je me laissais autant aller, sans penser à grand-chose d’autre que le bien que cela me procurait !
Pour lire la suite de l’idylle de cette lectrice et Gabriel, rendez-vous dans l’article Ce mec et moi, nous nous aimons, mais nous ne serons jamais ensemble !
À lire aussi : Je ne me pensais pas digne d’être aimée, jusqu’à rencontrer l’amour
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