Dès les premières secondes passées avec Phoebe Killdeer, il a été question de mouvement. « Tu verras, en live c’est différent… Vachement plus énervé », me dit sa sœur et manager en me voyant le DVD live dans les mains. Mouvement 1. L’interview était prévue au label Perfect Kiss, mais les lieux étant peuplés, Phoebe s’approche sous sa grande frange et me propose de bouger au café du coin. Mouvement 2. Installées devant un espresso, on commence alors à parler d’elle et de son parcours, puisque sa bio n’en dit pas grand-chose. Elle accompagne son français impeccable de gestes, écarquille les yeux et hausse les sourcils à tout va… Encore du mouvement. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y en a partout dans sa vie.
Mouvement géographique, d’abord : après avoir passé son enfance en France, Phoebe a vécu son adolescence en Angleterre, puis quelques temps en Espagne avant de revenir à Paris, embarquée par Nouvelle Vague pour leur deuxième album. Mais ce qui est le plus frappant chez elle, c’est le mouvement qui se dégage de sa personnalité, le côté souple et curieux avec lequel elle semble prendre les choses.
Pendant sept ans, elle a été ingénieur du son à Londres, hier, elle tournait avec Nouvelle Vague, aujourd’hui, elle sort un album solo, mais tu la croirais bien capable de devenir chorégraphe dans 10 ans comme elle l’a longtemps envisagé, ou compositrice de BO ciné, au fil des évolutions de la vie. « Je trouve un peu malsain l’idée de se cantonner à un but dans la vie. J’ai encore beaucoup, beaucoup de choses à explorer ».
Pas d’instabilité ou de dilettantisme, là-dedans, plutôt de la curiosité et le besoin d’aller vers ce qui lui convient aux différentes époques de sa vie, quel que soit le temps que ça puisse prendre. Pour décrire comment elle en est arrivée à sa musique actuelle, (influencée par une année passée au Zimbabwé, Phoebe faisait plutôt du hip hop à ses débuts), elle a une jolie expression pourrait aussi s’appliquer à la façon dont elle mène sa vie : « Je suis comme un oignon. J’enlève des couches successives pour trouver ce que je suis et ce qui me convient ».
Le résultat, c’est une musique assez jazzy, influencée par ses premières amours musicales (Nick Cave ou Tom Waits, qu’elle écoutait à 8 ans déjà) et très contrastée côté émotions. « J’ai voulu faire un beau film. Une échappatoire qui fasse passer les gens par toutes une série d’émotions fortes différentes et te laisse vidé à la fin, mais vidé de façon positive. Je n’aime pas trop les albums qui déclinent le même registre d’émotion à l’infini, alors… »
Depuis la composition des chansons (beaucoup datent d’il y a plusieurs années) et l’enregistrement de l’album, de l’eau a coulé sous les ponts et pourtant, contrairement à d’autres, Phoebe ne changerait rien de ce premier album. A la place, elle fait vivre les chansons autrement sur scène, les fait grandir avec les musiciens. « J’essaie de leur faire prendre des risques, quitte à ce qu’il y ait des erreurs. J’aime les erreurs, moi. Je trouve que c’est dommage de chercher à les gommer, parce que ce sont elles qui rendent le moment unique. C’est ça, la vie ».
Quand je te dis que rien chez cette fille n’est figé… D’ailleurs, tu sais quoi ? A peine revenue au QG pour une autre interview, c’est encore vers un autre café qu’est repartie Phoebe.
- Le MySpace de Phoebe Killdeer
- Paranoïa et Looking for a Man en Live
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Les Commentaires
Oui j'étais devant mon poste (moi aussi j'aime bien les termes de vieux x) ), mais je ne suis jamais déçu par Taratata, il y a toujours de bons artistes là bas =D
Haa je suis fan des Hoosiers
(On sent vraiment qu'il ne font pas de la pop efficace sans fond si tu vois ce que je veux dire)