Que tu sois plutôt branché•e BD, littérature jeunesse, fantastique, grands classiques… Voici plein de conseils pour ressortir les bouquins et passer un bon moment en mode thé, plaid et belles histoires.
Article initialement publié le 29 septembre 2016
On évoque souvent ses lectures de jeunesse les yeux brillants : elles nous ont fait voyager, elles nous ont accompagnés dans des moments difficiles, elles nous ont appris la vie, en un sens.
Elles nous ont faits parcourir des endroits inaccessibles depuis notre petit lit d’enfant, façonnant notre imaginaire, nourrissant notre créativité.
Du coup, relire ses livres d’enfant arrivé•e à l’âge adulte, est-ce vraiment une bonne idée ? Est-ce que cela ne va pas être une déception ?
Ce qu’on idéalisait en étant petit•e ne risque-t-il pas d’être désacralisé par une vision d’adulte peut-être moins fantaisiste, moins sensible à l’émerveillement ?
La lecture qui m’a le plus marquée dans la vie, ça n’est pas d’une originalité folle : c’est Harry Potter à l’école des sorciers. J’avais 9 ans, j’étais hospitalisée — donc pas franchement dans la sérénité.
Mais Harry Potter m’avait permis de me couper de la réalité, et j’avais plongé la tête la première dans cet univers. C’était finalement le premier « livre de grand » que je lisais et c’était une révélation !
Alors pendant seize ans, j’ai répété à qui voulait bien m’écouter que je ne le relirais jamais ces livres, que c’était un souvenir de lecture trop précieux.
Puis cette semaine, j’ai eu un déclic, une envie. J’ai pris le premier tome, et je l’ai lu. Je n’ai pas regretté. Alors voilà de bonnes raisons de faire la même chose.
Un bon livre l’est à tout âge
Un livre pour enfants, s’il est réussi, peut être lu à n’importe quel âge. On peut prendre du plaisir à sa lecture quelque soit sa génération. C’est ma conviction, et pourtant, je dois admettre qu’en ouvrant Harry Potter, j’avais vraiment très peur d’être déçue !
Un livre pour enfants, s’il est réussi, peut être lu à n’importe quel âge.
Finalement, j’ai été d’autant plus subjuguée que je me suis retrouvée complètement passionnée par le roman, comme à l’époque.
Le récit est incroyablement immersif, et même en tant qu’adulte (pleine de préjugés, qui plus est), j’ai été conquise. Le plaisir de lecture était bien là, et quel meilleur sentiment que celui-là ?
L’introspection de son enfance
Au fond, même si arrivé•e à l’âge adulte, le roman ne nous plaît plus, c’est très intéressant de voir ce qui nous faisait vibrer en tant qu’enfant. On peut mener sa propre petite introspection, constater l’évolution de ses goûts (pour le meilleur comme pour le pire !).
Relire ses livres d’enfance, c’est aussi ressentir le plaisir de la nostalgie.
C’est finalement valable pour la musique, les films, les séries, ou les dessins animés.
Peut-être que vous avez eu une période « poney magique » que vous aviez oubliée, alors que vous vous imaginiez parcourir le monde à dos de licorne.
Relire ses livres d’enfance, c’est aussi ressentir le plaisir de la nostalgie… même quand elle est un peu honteuse !
Mieux comprendre les livres
Relire des livres à l’âge adulte, c’est avoir un recul qui nous manquait à l’époque. Cela permet de comprendre beaucoup plus de choses que lorsqu’on est enfant.
Relire des livres à l’âge adulte, c’est avoir un recul qui nous manquait à l’époque.
Les auteurs des romans sont généralement des adultes, avec leur sensibilité de grandes personnes disséminée dans les romans.
Ils peuvent aussi avoir recours à des références impossibles à cerner et ignorées quand on est enfant, qui vont prendre toute leur importance avec une lecture d’adulte. Cela généralement fait rire, ou donne une dimension plus profonde encore aux livres.
C’est aussi l’occasion de voir qu’il peut y avoir plein de sous-entendus (parfois graveleux, oui) dans les livres ! J’avais évoqué cette dimension dans mon article sur lire la littérature jeunesse à l’âge adulte, et c’est une vraie richesse de ce genre, accessible à toutes les générations confondues !
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Découvrir une époque
Relire les livres de son enfance, c’est aussi prendre conscience des bouleversements de la société connus à travers les époques.
Qu’ils aient été publiés bien antérieurement ou au moment de sa propre enfance, ils témoignent d’une situation historique particulière, de valeurs inculquées à l’époque, voire même de la culture propre à un pays.
Les romans jeunesse témoignent d’une situation historique particulière, de valeurs inculquées pendant une certaine époque.
Je pense par exemple à la série des Martine (mais c’est aussi le cas de beaucoup de séries littéraires de notre enfance), qui dépeint une époque où les petites filles étaient élevées pour être de bonnes petites futures mères au foyer, bien sages et proprettes.
On ne s’en rend absolument pas compte quand on est jeune, et cela nous saute complètement aux yeux quand on est plus grand•e (d’autant plus avec une sensibilité au féminisme).
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Eh oui, la lecture de littérature jeunesse, ça peut aussi être historique !
Prendre conscience… de la manipulation !
Le plus amusant (ou révoltant, au choix) lorsque l’on relit ses livres d’enfants, c’est de cerner toutes les fois où on se faisait manipuler méchamment par des ouvrages pédagogiques voire démagogiques, et ce dans la plus grande des candeurs.
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Je pense ici à tous ces livres à la morale pas du tout subtile, qui prennent leurs gros sabots pour véhiculer des messages bien pensants et éducatifs. Bref, c’est la part de la littérature jeunesse la moins sympa parmi tous les livres sont publiés… depuis toujours.
Cela avait été une de mes grandes désillusions en relisant La bibliothécaire de Gudule, un livre qui m’avait fait le plus vif effet quand j’étais jeune. Je l’avais adoré, ce voyage des personnages dans les livres me faisait complètement rêver. Alors je l’ai relu il y a quelques années.
Mon interprétation a été complètement différente : j’y ai vu une ode à l’orthographe et aux bonnes notes en cours de français. C’est tout de suite moins sympa !
À lire aussi : Je suis mauvaise en orthographe (mais s’est pas très grave)
Et toi, relis-tu les livres de ton enfance ?
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Les Commentaires
En ce moment je relie les 10 tomes de la saga "Gorgia Nicolson" (plutôt de la lecture d'adolescence). J'aime toujours autant. J'ai plus de recul étant désormais adulte (ou presque ), mais sa mauvaise foi, son égocentrisme, et ses traits d'esprits (sans oublier la manière de les exprimer avec son langage si particulier, félicitation au traducteur) sont toujours aussi délectables et réjouissants!