Je souffre d’une pathologie qui m’empêche parfois de voir la vie du bon côté : la maladie de la drama queen.
Je souffre, oui. TERRIBLEMENT.
J’ai des problèmes et c’est TRÈS GRAVE
J’ai appris il y a peu, grâce à Lauranne Chavel (une life coach formidable qui écrit parfois sur Rockie) l’existence d’un biais cognitif appelé « dramatisation ».
Comme son nom l’indique, ce chemin de pensée fallacieux consiste à prendre un petit problème et à le monter en épingle comme s’il s’agissait d’un signe que la Fin des Temps est proche.
Mon mec a cinq minutes de retard ? J’ai toujours su que je ne pouvais pas lui faire confiance.
Ma clé se casse dans ma serrure ? Je ne mérite pas l’amour de mes parents.
Le serveur a oublié le verre d’eau avec le café ? Complot mondial.
Bref, tu as l’idée : j’ai parfois beaucoup de mal à relativiser mes petits problèmes, et peut-être que toi aussi.
Mais je viens de découvrir une phrase inattendue sur l’urine qui m’aide déjà à voir la cup à moitié pleine.
La phrase d’Aron Ralston qui fait relativiser
Te souviens-tu d’Aron Ralston, cet aventurier dont le bras est resté coincé sous un rocher
dans une crevasse au beau milieu du désert ?
Son incroyable histoire est devenu un film intitulé 127H. Il avait réussi à s’en sortir à force de persévérance… et en se sciant le bras, soit dit en passant.
Depuis qu’il a frôlé la mort, Aron Ralston donne des conférences « motivationnelles », incitant le public à vivre ses rêves, et partageant notamment cette question qu’il se pose lorsqu’il lui vient l’envie de se plaindre :
« Vais-je devoir boire ma propre urine aujourd’hui ? »
Pour ne pas mourir dans le désert, le jeune homme avait dû boire son pipi, ce qui n’est pas forcément recommandé par les survivalistes — mais au point où il en était…
Ça n’a peut-être l’air de rien, mais cette petite question nous invite à pratiquer un art méconnu : le contentement et la capacité à relativiser.
Dans un société où l’on peut se plaindre dès 8h du matin de détester son job ou d’avoir un iPhone trop lent, apprécier le fait que l’on aura pas à boire son urine aujourd’hui, c’est un premier pas pour se satisfaire de ce que l’on a.
Tu n’auras pas à boire le pipi de personne aujourd’hui, ni à scier l’un de tes membres pour t’éviter une mort certaine, et c’est déjà pas mal, non ?
Et toi, comment tu relativises tes petits problèmes au quotidien ?
À lire aussi : Comment relativiser après un échec
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Les Commentaires
Personnellement je transforme n'importe quel problème (ou presque, j'y travaille) en une alerte rouge. En partie du au fait que quand j'étais petite, je n'avais pas le droit à la moindre erreur, et on me la faisait payer très cher. Même quand c'était pas ma faute. Même quand je foirais un test de vue chez l'opticien, j'étais punie. EDIT (quand je dis "punie", techniquement ça pouvait aller jusqu'à des actes considérés comme étant de la torture). Du coup, pour moi, toute contrariété est devenue un synonyme de grave danger; parce que c'est comme ça que j'ai vécu presque toute mon enfance. Et que donc pour moi c'est aussi une partie de ma vie. Qu'il n'y a pas de "normalité", dans le sens où pour moi, la "normalité" c'était ça, même si j'avais conscience qu'au fond c'était pas normal de subir encore et encore la maltraitance pour un oui ou pour un non.
Faire relativiser une personne à qui on a fait payer chaque erreur, petite ou moins petite, très très cher, bonne chance pour la faire relativiser...
Je comprends le message comme quoi il y a pire.
Après, il ne faut pas que ce message nous empêche de vouloir vivre mieux. Car le danger de ce message est aussi de nous inciter à "nous contenter de notre situation", or ça peut être très contre-productif si cette situation est nocive (comme un boulot pourri, par exemple, qui peut influer à force sur notre santé).
D'un autre côté, ce réflexe a être en alerte noire à chaque problème me joue des tours aussi.
Genre on a eu un changement de fonctionnement au travail, et sur le moment je me suis sentie perdue, et on m'a fait remarquer que pour les collègues chinoises c'était encore pire et que le changement que je devais opérer moi n'était pas grand chose à côté... et elles avaient raison; et je me suis excusée.
Je sais que je devrais attendre quelques jours en m'abstenant de réagir pour avoir la "tête froide" pour digérer le changement, mais parfois c'est plus fort que moi.
Donc en fait ça dépend des situations...
Et aussi ça dépend des raisons et du vécu de chacun.e...
Ce que quelqu'un vit bien, une autre personne peut trouver cela extrêmement douloureux, et inversement...
(moi je travaille souvent 7 jours sur 7, de 7h du matin à 22h - et je suis vue comme une malade du travail par certain.e.s collègues; pour autant je vais pas juger quelqu'un qui pourrait pas travailler à mon rythme; je suis passée par différentes situations, et je sais que je serais bien mal placée de juger quelqu'un pour les sensations/sentiments qu'une situation pourrait procurer... je ne suis pas à sa place....).
Bon, même si un iphone trop lent... ça semble quand-même exagéré de se plaindre pour si peu... c'est naturel que certaines choses nous semblent à nous un peu futiles...