Bonjour vous !
Ce dimanche c’est Clémentine qui parle de son corps et surtout des complexes qui ont découlé de relations amoureuses dans ce nouveau Corps à coeur Coeur à corps.
Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.
Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.
Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?
Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.
Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.
Mon corps et moi, entre haine et amour
Il n’y a pas de partie de mon corps que je n’aime pas plus qu’une autre. Comme un ensemble avec lequel je tente tant bien que mal de vivre.
C’est un rapport compliqué que j’ai avec lui. Un jour je me trouve belle, le lendemain le miroir me donne la nausée.
Je ne suis pas très vieille, je ne dépasse pas la vingtaine. Mais pourtant : petite, pas très grosse, on voit mes côtes. Des petits seins ni d’épaules très larges. Des hanches un peu plus prononcées. Des jambes pas assez musclées à mon goût.
Et encore plein d’autres bêtises qui provoquent en moi un sentiment un peu paradoxal.
Celui qui me fait me détester, qui me donne l’impression de ne pas être désirable alors que, objectivement, je réponds un peu aux « normes » que la société entend imposer.
Mais c’est probablement ça qui me rend plus difficile avec moi-même. Après tout, puisque je suis proche de ces fameuses normes, pourquoi je ne pourrais pas essayer de les atteindre pour de bon ? Pourquoi j’ai ce petit bourrelet là ? Pourquoi mes seins ne sont pas un peu plus gros ? Pourquoi j’ai des petits boutons sur les fesses ?
Après une petite introspection (comme quoi, me pencher sur le sujet n’a pas fait que remuer le couteau dans la plaie que sont mes complexes), j’ai compris que mon rapport compliqué avec mon corps était (en partie) venu des différentes personnes que j’ai fréquentées, amoureusement.
J’avais rencontré ce garçon, très beau, très musclé, très séducteur, mais qui a réussi à me mettre en tête que je ne le méritais pas si mon corps ne suivait pas ses envies.
Cette image qu’il me renvoyait de l’amour est restée collée à moi jusqu’à aujourd’hui.
La rencontre suivante s’est faite trois ans plus tard, je pensais que ça allait mieux, mais il s’est avéré que je n’étais toujours pas guérie, et que mon corps me pesait toujours.
Par-dessus ça, il m’a considérée comme un objet, ce qui a eu un effet relativement néfaste pour moi et mon estime (autant psychologique que physique).
Il a fallu qu’il arrive, lui, pour que je jette (une partie) de mes peurs. J’étais incapable de me mettre nue devant lui. Je pensais que mon corps le dégoûterait et qu’il ne voudrait plus de moi s’il me voyait toute nue. Que nenni !
Nous en avons beaucoup discuté. C’était très compliqué pour moi de lui expliquer que je manquais de confiance, et lui le prenait comme un manque de confiance envers lui, comme si je pensais qu’il me réduisait à ma seule apparence.
Au final, c’était un jour (le premier) où j’ai pris une douche avec lui : j’étais entièrement nue, sous la lumière, avec seulement mes (petites) mains pour me cacher.
Il a eu cette phrase qui m’a enlevé un poids conséquent des épaules : après m’avoir regardé de haut en bas il m’a dit « tu es belle ».
Des mots assez simples mais qui ont eu un certain effet de libération qui me manquait.
Bien sûr, c’est compliqué aujourd’hui d’avoir 19 ans et d’être en conflit avec son corps. C’est un paradoxe constant qui ne cesse jamais réellement.
Être à la fleur de l’âge, au « sommet de la beauté » (merci Papa) et pourtant ne pas réussir à se regarder dans le miroir sans aller mieux…
Aujourd’hui, je pense être en bon chemin (je croise tous les doigts) (oui tous les doigts, j’essaie de pas laisser de possibilités d’échec), et si j’avance doucement, j’avance sûrement.
Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?
J’ai également demandé à Clémentine de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir son corps illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?
Merci merci merci.
Ton illustration est superbe, et elle arrive au bon moment. Participer à cette expérience c’était quelque chose de plutôt fou.
J’ai ressenti deux gros moments d’émotions : un quand tu as répondu à mon mail, et un autre quand j’ai reçu l’illustration.
Le premier m’a fait comme un coup de massue, c’était tout bête mais j’avais l’impression que finalement, malgré mes complexes je pouvais aussi aider et être aidée.
Entre l’envoi de mon mail et ton illustration, beaucoup de choses se sont passées dans ma vie personnelle, rendant probablement l’expérience encore plus marquante.
Après un certain évènement, j’ai été incapable de me regarder dans le miroir pendant une semaine entière, faisant reculer tout le travail de confiance en moi à son point de départ. J’ai mis du temps à m’en remettre, et aujourd’hui je vais mieux.
Et là, quand j’ai reçu ton illustration, ça m’a vraiment fait un choc, comme si je sautais à nouveau une marche vers l’acceptation.
Parce-que ton dessin est magnifique, et je suis tellement fière qu’il me représente moi, petite fille de dix-neuf ans.
Il n’y a aucun artifice, c’est mon corps brut et de le voir de cette façon me fait comme une bouffée d’oxygène, un peu comme si on me rendait ce qui m’appartenait comme il était et pas comme j’ai pu me le représenter.
Merci pour tout, vraiment.
Toi, oui, toi qui as lu avec attention. Toi qui as envie de dire à ton corps que tu veux enterrer la hache de guerre. Que même s’il y a des jours avec et des jours sans, ça serait déjà un premier pas de partager ton expérience.
Bienvenue dans Corps à cœur Cœur à corps !
Concrètement, si tu veux participer, qu’est ce que je te demande ?
Le témoignage sera en 2 parties : un texte et une illustration.
- Le texte, c’est toi qui l’écris : tu m’expliques ton rapport à ce(s) complexe(s), pourquoi tu as envie de changer de regard dessus, comment tu t’y prends…
- Pour l’illustration, j’ai besoin de 5 photos de cette partie de ton corps et/ou de ton corps en entier.
Tu peux les prendre seul·e ou avec un·e proche; l’essentiel est que ça soit ton regard avant de devenir le mien. Ça peut être un exercice difficile, j’en ai conscience, donc je laisse le plus de liberté possible ! Mise en scène, spontanéité… c’est toi qui vois.
Je choisis la photo qui m’inspire le plus et j’en fais une illustration.
Envoie-moi ça à lea.castor[at]madmoizelle.com avec « Corps à cœur Cœur à corps » en objet du mail !
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