Regular Show, c’est l’histoire de Mordecai et Rigby (un geai bleu et un raton laveur), deux jeunes quasi-losers de 23 ans qui bossent dans un parc, sous les ordres de Benson (un distributeur de boules de chewing-gum). Leur rôle ? Ramasser les feuilles mortes, réparer la fontaine, tondre la pelouse – des tâches tout à fait banales… qu’ils n’accomplissent quasiment jamais. En effet, Mordecai et Rigby sont plutôt du genre flemmards et cherchent toujours un moyen d’échapper à leurs responsabilités – résultat, ils s’embarquent dans des aventures complètement barrées et finissent toujours par tout démolir autour d’eux, entraînant leurs collègues dans leur bordel.
Regular Show, de quoi ça parle ?
Mordecai est un peu le cerveau du duo – plus posé, plus responsable et clairement plus fort que son pote, il prend les choses un peu plus au sérieux. Rigby lui, est une petite boule d’impulsivité qui se lance tête baissée dans toutes les aventures sans jamais se poser la moindre question. Toujours en rivalité avec Mordecai, il essaie tant bien que mal d’assoir son autorité et de prendre le dessus sur le volatile qui finit toujours par le mettre à l’amende. Mais malgré les disputes, malgré les bastons et les duels divers, Mordecai et Rigby restent toujours soudés et ne s’éloignent jamais longtemps l’un de l’autre. Et peu importe les conséquences.
La construction d’un épisode lambda de Regular Show ne diffère pas de la majorité des autres séries animées américaines – au départ, tout va bien, puis un élément perturbateur vient chambouler la journée des personnages principaux, et tout part en sucette. Dans le cas de Mordecai et Rigby, quasiment toutes leurs aventures sont causées par leur non-envie de travailler – qu’ils préfèrent jouer aux jeux vidéo, glander, aller à un concert ou monter un groupe, tout prétexte est bon pour échapper à leurs responsabilités. Mais rien ne se déroule jamais comme prévu et les choses prennent souvent un tournant occulte, propulsant les personnages dans de nouvelles dimensions, les confrontant à d’étranges créatures ou les envoyant dans le passé. Chaque journée leur offre une nouvelle opportunité de combattre une tête géante maléfique, d’échapper à un taxi démoniaque, de s’occuper de petits canetons abandonnés ou de lutter contre une horde de zombies.
Pourquoi c’est bien ?
Dans Regular Show, absolument tout peut arriver. Impossible de prévoir exactement ce qui va se passer, comment ça va se dérouler et quel stratagème Mordecai et Rigby vont devoir utiliser pour s’en sortir. Si la trame est toujours la même (« On veut fuir nos responsabilité et faire tel truc à la place mais notre plan se retourne contre nous »), le contenu lui se renouvelle en permanence. Et c’est toujours un peu impressionnant de constater que toutes ces choses sortent du cerveau d’un de nos congénères – J.G. Quintel, en l’occurrence – et qu’il est possible de pondre des idées complètement tarées et de les voir prendre vie à l’écran. Regular Show ne semble pas avoir beaucoup de limites – en dehors des contraintes du format tout public, bien évidemment. Et, tout comme Adventure Time, la série ne s’adresse pas en priorité aux enfants, mais plutôt aux adolescent-e-s et aux jeunes adultes – qui peuvent pour le coup s’identifier à Mordecai et Rigby assez facilement.
Et évidemment, Regular Show
est une série drôle. Vraiment drôle. Et à plusieurs niveaux. Il y a d’abord les blagues évidentes, faites pour nous faire rire (et ça fonctionne assez bien), puis il y a les situations vécues par les personnages qui vont tellement loin dans le n’importe quoi qu’on ne peut qu’en rire. Chaque épisode dure dix minutes – tout est donc extrêmement concentré et nous explose à la gueule comme des milliers de petites Têtes Brûlées. Heureusement, le rythme est merveilleusement bien maîtrisé et il ne faut jamais plus des dix minutes réglementaires pour faire le tour de chaque histoire – on reste rarement sur notre faim, mais on en redemande toujours. Pour celles qui découvriraient la série aujourd’hui, bonne nouvelle : elle est déjà dans sa quatrième saison, ce qui vous fait un paquet d’épisodes à rattraper. S’il est possible de le faire en un week-end, je ne sais pas si je le recommanderai, de peur de vous retrouver avec la moitié du cerveau fondu, les yeux surchargés de paillettes et la bouche figée dans un immense sourire de pure satisfaction.
Permettez-moi d’insister…
Le fait que Regular Show soit diffusé juste après Adventure Time sur la version américaine de Cartoon Network relève presque du génie (passion exagération) – en effet, Adventure Time nous plonge dans le monde merveilleux, sans limite et parfois incompréhensible de l’enfance/adolescence, et Regular Show enchaîne avec les difficultés rencontrées par les jeunes adultes, avec les premières responsabilités et tous les trucs relous qu’on rencontre et qu’on tente de fuir en compagnie de nos potes. Et tout ça, en version complètement tarée et hilarante. Jamais deux séries ne s’étaient aussi bien emboîtées dans une grille de programmes. Si j’étais médecin, je prescrirais un épisode d’Adventure Time et un de Regular Show par jour à toute la planète et j’vous jure qu’on irait tous beaucoup mieux. Le simple fait que ces deux séries existent suffisent à me redonner espoir en l’humanité et en sa créativité – et c’est déjà pas mal.
Parce que c’est ça aussi, la magie de ces deux séries : elles rendent heureu-x-se. Elles mettent de bonne humeur, stimulent notre imagination, provoquent tout un tas de sentiments, nous font glousser comme des nouilles et rendent notre vie globalement plus belle. Ce sont les anti-dépresseurs de la télévision moderne (avec les effets secondaires qui vont avec, niveau hallucinations, tout ça). Elles nous emmènent loin et ne nous laissent jamais tomber, et c’est pour ça qu’elle doivent durer pour toute la vie avec le même niveau de qualité ce qui est totalement impossible je sais mais laissez-moi y croire, c’est mon rêve bleu.
Petite info bonus : l’un des personnages, Skips (un gorille albinos sage et musclé qui ne se déplace qu’en sautillant et qui sauve souvent le derrière de nos deux héros) est doublé par Mark Hamill – a.k.a. Luke Skywalker himself.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
J'adore cette série - que je ne SUPPORTE PAS en français ! - et je la recommande moi aussi. Ça fera bientôt 3 ans que je la suis et c'est que du bonheur. Par contre les saisons qui suivent la première ont tout de même un peu moins de sous-entendus vulgaires à cause des plaintes de certains parents aux US et c'est quand même dommage.
NOW GET BACK TO WORK OR YOU'RE FIRED !!