Autour du 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes, madmoiZelle a voulu connaître vos héroïnes du quotidien ! Si toi aussi, tu veux participer…
Envoie à jaifaitca[at]madmoizelle.com une présentation de ton héroïne, avec une photo si possible. Mets #CEstNousLeFutur en objet de ton mail. Ton texte pourra être publié sur madmoiZelle.
Je m’appelle Léa, j’ai 29 ans. Je travaille pour une grosse organisation humanitaire internationale qui lutte contre la faim dans le monde.
Mon travail auprès des survivants et survivantes
Depuis trois ans, j’ai eu la chance d’aller sur le terrain à de nombreuses reprises: Haïti, Sri Lanka, Ethiopie, Madagascar, Irak, Bangladesh ou encore Nigeria.
J’y ai rencontré des personnes dont la vie s’apparente souvent à de la survie.
Mon travail est de raconter leurs histoires, de donner à voir leur quotidien, à travers des articles, des photos ou des vidéos, pour que vous, public français et international, soyez informés et que vous puissiez vous mobiliser.
Quand je parle de mon travail, j’ai souvent droit à des réactions soit horrifiées (« Mais c’est terrible ce qui se passe ! ») soit empruntes d’une admiration qui me met mal à l’aise (« C’est trop bien comme job, tu changes le monde ! »).
Mouais. Je n’ai pas vraiment la sensation de changer grand-chose, juste celle d’être témoin.
Par contre, je rencontre des femmes qui sont de vraies héroïnes à mes yeux.
Au début, je voulais vous présenter une seule personne mais je n’ai pas pu à me résoudre à faire un choix. Alors, comme un inventaire à la Prévert, j’ai envie d’évoquer toutes ces femmes qui m’inspirent.
Saadya, survivante de Daesh
Saadya est une Irakienne de trente ans qui a fui Daesh.
Depuis 5 ans, elle vit dans un camp avec ses six enfants. Son mari est décédé sur un chantier juste après leur arrivée. Elle s’est retrouvée seule, sans l’aide de personne.
Elle a sombré dans une profonde dépression avant de réussir à remonter la pente et ouvrir une boutique de vente de vêtements.
Saadya m’a raconté tout ceci alors que nous étions assises dans sa tente, un après-midi où la température atteignait les 40°C à l’ombre. Sa maison est détruite, son avenir flou mais sa volonté et sa dignité sont intactes.
Une claque pour moi.
Nur Fatema, enfant Rohingya
Nur Fatema, une fille
Rohingya de 10 ans, réfugiée au Bangladesh avec sa famille.
Elle a fui les violences au Myanmar et vit dans le camp de Cox’s Bazar, au milieu de 900 000 personnes, dans une tente de bric et de broc où l’eau s’infiltre.
Je l’ai rencontrée durant la mousson en août dernier.
Tous les jours, Nur Fatema accompagne son petit frère de 3 ans, Ziqbul, dans un de nos centres où il reçoit un traitement contre la sous-nutrition et où tous deux peuvent profiter d’un repas chaud.
Binta Isa face au désert
Il y a aussi, dans une situation similaire, Binta Isa.
Elle doit marcher 3h aller-retour dans un paysage désertique, sous une chaleur accablante, chaque semaine, pour que nos soignants à la frontière entre le Nigeria et Niger auscultent son fils de 2 ans.
Les femmes qui m’inspirent
Il y a toutes ces femmes qui choisissent de devenir bénévoles communautaires, comme M’Bafily Kamissoko, 24 ans, au Mali.
Elles rendent visite à leurs voisins, examinent les enfants et expliquent les bonnes pratiques de soins.
C’est grâce à leur patience et leur dévouement que la maladie régresse dans ces zones.
Il y a ces collègues qui travaillent dans des conditions difficiles moralement et qui ne baissent pas les bras.
Qui, dans les pays en guerre, ont elles-mêmes une famille, des amis pour qui elles s’inquiètent ou qui sont directement impactés.
Le vrai courage, les vraies héroïnes, ce sont ces femmes-là.
Qu’elles soient mères, sœurs, tantes, amies se battant pour leurs proches et leurs communautés, ou infirmières, logisticiennes, bénévoles, ingénieures.
Ces femmes qui chaque jour font tout leur possible pour sauver des vies.
Le futur, c’est elles. C’est aussi nous, quand nous mettons nos volontés en commun pour agir contre toutes ces choses qui nous paraissent injustes.
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