Mère, c’est un métier exigeant qui n’engrange pas de revenu. Face à une réforme des retraites vivement critiquée, les questions fusent. Les mesures condamnent déjà de nombreux professionnels à travailler plus longtemps malgré une assiduité non interrompue lors de leur carrière. Alors, qu’est-ce qui se passera pour les nombreuses femmes qui auront dû interrompre leur activité pour s’occuper plus ou moins longtemps de leurs enfants ?
Actuellement, la retraite des hommes est 39 % plus élevée que celle des femmes. On le sait, ce sont-elles qui occupent les emplois partiels et les postes à moindre revenu. Assignées à l’éducation des enfants par défaut, elles ne profitent pas des meilleures opportunités et sacrifient souvent un pan de leur carrière pour leur famille. Alors que le gouvernement s’engage à réduire de moitié l’écart entre les deux pensions d’ici à 2027, et le voir totalement disparu en 2050, des amendements sont prévus dans la nouvelle loi pour protéger les mères. Mais qu’en est-il exactement ?
Mères de famille et retraites : à quoi s’attendre ?
Les femmes qui auront mené une carrière complète à 63 ans pourront bénéficier d’une surcote supplémentaire de 5 %. C’est-à-dire que la pension des mères pourrait être majorée jusqu’à 5 %. Actuellement, les mères peuvent partir dès 62 ans à condition d’une carrière complète, et bénéficient de 10 % de majoration. Avec la réforme, seules les mères de trois enfants recevront également une majoration de 10 %, étendue aux professions libérales et aux avocates.
Concernant les trimestres, les parents disposaient jusqu’à aujourd’hui d’une majoration de quatre trimestres pour la naissance ou l’adoption d’un enfant né après 2010 et 4 trimestres destinés à son éducation. Les trimestres prévus pour l’adoption et l’éducation sont à partager entre les deux parents. L’âge de la retraite recule de deux ans et ces huit trimestres de majoration devraient être compensés par les deux années de plus passées à travailler et ne seront donc plus systématiquement attribués. Le gouvernement prévoit tout de même un minimum de deux trimestres de majoration par enfant.
Si cette réforme prévoit des mesures spécifiques aux mères, elle reste pourtant profondément inégalitaire pour les femmes, alors que la société compte sur elle pour assurer toute l’éducation des adultes de demain et assurer le soin de leurs proches au quotidien.
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Les Commentaires
De fait, dans la loi, il y a des dispositions spécifiques liées aux mères, très explicitement. Ca ne s'applique pas aux carrières hachées, ça ne s'applique pas aux voyages, ça ne s'applique pas aux pères (même s'il y a aussi des articles qui s'appliquent aux parents en général, aux carrières hachées, etc.) , ça s'applique aux mères de famille (cf. https://www.vie-publique.fr/loi/287916-reforme-des-retraites-2023-projet-de-loi-plfss-rectificatif). unno:
Et c'est une bonne chose de les décrypter!