Jeudi 9 mars, c’est unanime que le Sénat a voté – avec l’aval du gouvernement – en faveur d’une pension améliorée pour les mères de famille ayant au moins un enfant qui ont une carrière complète entre 63 et 64 ans.
Concrètement, si la réforme des retraites est adoptée, cet amendement prévoit une « surcote » de pension de 1,25 % par trimestre. Surcote pouvant aller jusqu’à 5 % pour les femmes qui dépasseront les 43 années de cotisation requises, en prenant en compte les trimestres de congé maternité et éducation des enfants.
« Cela fait perdre un peu moins que prévu aux femmes »
Jusqu’ici, les mères de famille choisissant de partir après l’âge légal, soit 62 ans, avaient une surcote de 10%. Avec cet amendement, elles partiront donc avec 5% de plus pour effectuer 2 années supplémentaires.
La mesure, chiffrée à 300 millions d’euros, « va dans le bon sens », a rapporté le ministre du travail Olivier Dussopt à l’Agence France Presse. Il a rappelé que les trimestres maternité et éducation des enfants ont été créés alors que les femmes interrompaient plus souvent leur carrière, et qu’ils deviennent « moins utiles », même s’ils doivent demeurer.
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La gauche, de son côté, exprime des réserves concernant cet amendement, car la surcote ne compensera pas la « brutalité » du relèvement de l’âge légal de 62 à 64 ans. « Cela fait perdre un peu moins que prévu aux femmes », a déclaré à l’AFP la députée écologiste Mélanie Vogel. « Les inégalités de salaire et de pension ne sont pas réglées » entre les femmes et les hommes, a remarqué la socialiste Michelle Meunier.
Pour rappel, les retraites des femmes sont actuellement 40 % en dessous de celles des hommes.
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Les Commentaires
Ce qui me gène, c'est ça " (le ministre du travail) a rappelé que les trimestres maternité et éducation des enfants ont été créés alors que les femmes interrompaient plus souvent leur carrière, et qu’ils deviennent « moins utiles », même s’ils doivent demeurer."
C'est ça qui me gène, cette petite musique qui dit que tout ça , c'est du passé, et que maintenant, tout va bien, et que la mesure n'est plus justifiée. Ce n'est pas la première fois que je lis ça ces dernières semaines. C'est nouveau. Et c'est inquiétant :
Faut il rappeler à "ces grands qui nous gouvernent" que, parmi les "mères" pas encore en retraite, beaucoup ont eu droit, comme moi, à la question "vous comptez avoir des enfants ? " (à quel homme de la même génération a elle été posée ? ), ou que certaines ont vu, comme une collègue, une promotion conditionnée à une mutation, ce qui n'a pas été le cas de leurs collègues masculins ? Y a il des modes de garde adaptés partout ? sont ils accessibles ? Tant que cela ne sera pas réglé, tant que les carrières masculines et féminines ne seront pas équivalentes, cette petite musique sera un mensonge. Le problème est qu'un mensonge, s'il est suffisamment répété (et non contredit) finit par devenir une vérité.