Notre Président l’a dit haut et fort hier à Saint-Lô : sa décision de reporter la réforme des lycées à la rentrée 2010 ne doit en aucun cas être interprétée comme un renoncement.
Qu’on se le dise : Nicolas Sarkozy lâche du lest sur la méthode, en aucun cas sur l’objectif.
Symbole fort de ce changement de tactique, l’entrée en scène de Richard Descoings, le patron de Sciences-Po Paris, qui se voit confier une mission « d’analyse, de compréhension, d’écoute et de proposition » sur la réforme des lycées.
Charismatique et médiatique, l’homme est avant tout connu pour avoir imposé à l’élite parisienne l’ouverture de son établissement prestigieux aux élèves issus des zones d’éducation prioritaire.
Il aura fort à faire : L’Union nationale lycéenne et la FIDL, les deux principaux syndicats lycéens, ont d’ores et déjà réagi en appelant leurs troupes à manifester partout en France le jeudi 15 janvier.
Antoine Evennou, secrétaire général de l’UNL, demande « l’arrêt des suppressions de poste dans l’éducation nationale » en préalable à toute réforme.
Manifs lycéennes : c’est la faute à l’extrême-gauche !
Xavier Darcos n’a pas l’ombre d’un doute : le mouvement lycéen est manipulé par l’extrême gauche. « Nous le savons depuis le début. Ce mouvement lycéen a pris un tournant très violent pour des enjeux qui sont quand même modestes » a-t-il dit aujourd’hui sur LCI.
L’argument n’est pas nouveau dans la bouche d’un ministre de l’Education nationale obligé de reculer sous la pression de la rue. D’autres l’ont utilisé avant lui.
Xavier Darcos met également en cause le parti socialiste qu’il accuse de vouloir récupérer le mouvement.
Pour une fois qu’un ministre de Nicolas Sarkozy constate que le PS fait son boulot d’opposant, réjouissons-nous !
Darcos repousse sa réforme du lycée
Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale, devait présenter son projet de réforme du lycée demain, le 16 décembre. Mais tout bien réfléchi et discuté avec le patron ce week-end, il ajourne sa réforme. Selon ses proches, le ministre souhaite prendre plus de temps pour discuter avec les acteurs et de la réforme, afin qu’ils n’aient pas l’impression de subir. Mais pour d’autres, le projet est tout bonnement en train d’être enterré.
Les syndicats enseignants sont satisfaits, mais restent sur leur garde. François Chérèque, le chef de la CFDT quant à lui, conseille de commencer par rassurer les lycéens sur leur avenir mais cette tâche là, elle n’incombera pas qu’à Monsieur Darcos…
Mademoiselle So
Réforme des lycées : Darcos veut rassurer
Xavier Darcos change de ton. Interviewé sur RMC au lendemain des manifestations de protestation contre sa réforme des lycées, le ministre de l’Education nationale veut calmer le jeu : « Je ne prévois pas de mutation brutale en ce qui concerne le cycle terminal » (traduction : la première et la terminale).
« Nous n’avons pas d’intentions extrêmement novatrices dans ce domaine, parce que vous retrouverez toujours des dominantes, qui sont le professionnel, le technologique, le littéraire, l’économique et les scientifiques, c’est très difficile d’imaginer autre chose ».
Interrogé sur la pérennité des filières actuelles (S, ES, L) il répond : « On les appellera peut-être différemment, mais il y aura toujours ces dominantes là. »
Il dément par ailleurs l’intention qu’on lui prête de créer un baccalauréat commun : « J’ai toujours dit que le baccalauréat restera ce qu’il est. »
Bref, pédale douce sur le changement. Les images en provenance d’Athènes commenceraient-elles à inquiéter nos gouvernants ?
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