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Culture

Récompensé aux Golden Globes, Evan Peters n’a pas eu un mot pour les proches des victimes de Jeffrey Dahmer

Alors qu’Evan Peters a reçu le Golden Globe du Meilleur acteur pour sa performance dans la série de Netflix consacrée à Jeffrey Dahmer, la mère de Tony Hughes, une victime du tueur, monte à nouveau au créneau pour dénoncer l’impact de la série.

Plusieurs mois après sa sortie, Dahmer – Monster: The Jeffrey Dahmer Story continue de susciter débats et controverses. À sa sortie, la série de Ryan Murphy consacré au tueur en série avait provoqué de nombreuses réactions chez les proches des victimes.

Parmi elles, Rita Isbell, sœur d’Errol Lindsey, homme tué par Jeffrey Dahmer dans des circonstances particulièrement atroces, et dont le témoignage très fort à la barre lors du procès du tueur a été reconstitué pour la série. Elle avait révélé au moment de la sortie de la série que jamais elle n’a été consultée pour cette scène, mais aussi que ni elle, ni aucun proche des 17 hommes assassinés par le tristement célèbre cannibale de Milwaukee entre 1978 et 1991 n’ont reçu un dédommagement de la part de Netflix, malgré le succès de la série.

Les proches des victimes de Jeffrey Dahmer condamnées à revivre l’horreur

Cette fois, c’est Shirley Hughes, mère de Tony Hughes, qui a réagi auprès de TMZ alors que la saison des awards bat son plein.

Tony Hughes était un homme noir et sourd que Jeffrey Dahmer avait rencontré dans un bar gay, à l’instar de la plupart des hommes qu’il a tués. La façon dont la série dépeint leur relation a de nouveau alimenté la controverse : un épisode entier est consacré à Tony Hughes et à la relation qu’il aurait entretenue avec Dahmer, participant ainsi à la romantisation et à la réhabilitation du tueur, qui par ce choix scénaristique retrouve un peu d’humanité et suscite l’empathie.

Le 10 janvier 2023, Evan Peters, qui incarne donc Jeffrey Dahmer, a reçu le Golden Globe du Meilleur acteur, et c’est un nouvel affront pour les victimes et leurs familles. Shirley Hughes regrette amèrement que le comédien n’ait pas adressé un seul mot à leur égard lors de son discours, ajoutant seulement qu’il espérait qu’il « en ressorte quelque chose de bien ».

Des mots insuffisants pour Shirley Hughes : « Il y a beaucoup de gens malades dans ce monde, et d’autres qui gagnent les honneurs en jouant les tueurs et cela alimente une obsession et rend assoiffés de célébrité. »

Et tout comme Rita Isbell, elle en veut à Netflix d’avoir capitalisé sur la fascination morbide pour les tueurs en série : « C’est une honte que des gens se fassent de l’argent sur la tragédie que nous vivons. Les victimes n’ont pas vu la couleur d’un centime. Nous revivons cela chaque jour. »

dahmer

À lire aussi : Sur Netflix, les true crimes n’ont plus la cote. Pourquoi donc ?

Crédit photo : Netflix


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Les Commentaires

9
Avatar de Gimlie
17 janvier 2023 à 12h01
Gimlie
J'imagine bien que c'est terrible de voir une telle série sortir, pour les familles des victimes, mais le cinéma (j'y inclus les séries) raconte des histoires, parfois vraies, parfois fictives, parfois un peu des deux. La série donne sa vision du tueur, des évènements, elle fait des choix. Dans tout projet cinématographique il y a (en principe...) une vision artistique, et les libertés doivent être permises. Je ne pense pas qu'il soit sain de systématiquement y impliquer les personnes de la "vraie vie". Si tu demandes l'avis à la soeur sur la manière de tourner la scène la concernant durant le procès, comment ne pas la mêler ensuite à tout le scénario, à la vision du tueur, etc etc. Moi, je trouve ça dangereux pour l'art en général, qu'on doive demander l'aval de chaque personne que cela pourrait toucher. Evidemment, on peut réagir quand il y a un appel à la haine, du négationnisme, etc etc. Mais c'est pas le cas ici, à aucun moment la série ne diffuse de message raciste, homophobe, haineux. Libre aux familles bien sûr de ne pas apprécier l'ouvrage final, mais la série a le droit d'exister et de donner sa vision sur ce personnage. La question du dédommagement (ou autre forme d'indemnité) aux familles ne me convainc pas non plus. Le cinéma (et l'art en général) devrait-il forcément dédommager ceux dont il raconte l'histoire ? Ou s'excuser de traiter un sujet ? Je n'aime bien sûr pas l'idée que certains s'enrichissent sur ce drame, donc j'aurais envie de dire "oui, donnez leur des sous, c'est leur histoire qui vous a permis d'écrire la vôtre". Mais je ne suis vriament pas sûre que l'idée soit très saine. Même si je comprends leur demande d'un point de vue émotionnel, éviemment.
Côté reproches faits à la série sur le traitement du tueur, je ne comprends pas bien. Je n'ai éprouvé aucune empathie pour le tueur, qui m'a paru très malsain. Qu'on lui montre des côtés humains, évidemment ça ne me choque pas : c'EST un humain. Le mythe du monstre n'existe que pour rassurer les gens, qui évitent ainsi de craindre leur propre noirceur. J'ai éprouvé en revanche énormément d'empathie et de peine pour les victimes, leurs familles et pour la voisine.
Et enfin, je ne pense pas que ce soit la place de l'acteur d'avoir une opinion et des mots réconfortants à donner publiquement aux familles des victimes. Surtout que, aller dire "désolé pour les victimes" tout en empochant une récompense et chèque pour avoir joué le meurtrier, ça peut être aussi mal interprété... Bien sûr ce n'est que mon point de vue.
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