Publié le 16 mai 2014.
Connaissez-vous le ratel ? Cet animal charmant, sorte de croisement entre un putois et un gobelin enragé, est le roi, que dis-je, l’empereur du règne animal.
Si le ratel laisse les projecteurs au lion, auquel il démonte d’ailleurs sa face quand il veut, c’est uniquement parce qu’il s’en fout.
Le ratel, il les bouffe, vos prédateurs.
Le ratel, la traduction du honey badger en français
Quand il garde sa petite gueule fermée, le ratel ressemble à un gros blaireau, et ce n’est pas un hasard : il fait partie de la même famille de mammifères, les Mustélidés.
Or, parce que le ratel n’a besoin de personne, il fait aussi partie des Mellivora… Un genre qu’il est la seule espèce à peupler.
Pourquoi créer un genre pour une seule espèce ? Mais parce qu’on ne mélange pas un ratel avec d’autres êtres vivants, enfin. Vous êtes fous, vous.
Est-ce que vous l’avez bien regardé ?
Le ratel, ou honey badger, s’en bat les flancs
La bête n’est pas très épaisse, avec ses 10kg toute mouillée, mais elle en jette. Imaginez-vous face à face avec un gros putois dont les jolies canines arrivent à hauteur de votre genou…
Vous auriez à peine le temps de pousser un petit cri très aigu avant que ses griffes à la Wolverine ne se plantent dans votre chair délicate.
Le ratel n’a pas peur de vous. En fait, il n’en a rien à foutre. Il ne craint rien ni personne, il trottine où il veut, quand il veut, et il défonce le premier qui croise son chemin.
Il peut vivre une vingtaine d’années, voire plus tant que personne n’en fait son quatre-heures… Mais comme le prouve la vidéo qui suit, le ratel n’est pas facile à tuer.
Attention, âmes trop sensibles n’aimant pas voir un petit animal teigneux se faire tuer par un méchant léopard s’abstenir :
Le ratel attaque, brutalement
Le ratel est fourbe, brutal, et mauvais comme une teigne. Il n’hésite pas à frapper là où ça fait mal, et la peau de son cou est tellement épaisse et « flasque » que ses prédateurs ne peuvent pas le tuer en l’attrapant par la nuque.
Il n’est pas rare de le voir repousser ses agresseurs, supérieurs en taille et en nombre, comme s’ils n’étaient que des bleus de la savane.
Certes, dans la vidéo, il finit par se faire avoir par le léopard, qui finit dans un état lamentable après ce combat acharné.
Mais la bestiasse, qu’on croyait morte, REMUE ENCORE ! La force de volonté de cet animal est probablement à l’origine du mythe des zombies.
Là où vit le ratel, la chaos règne
Rassurez-vous, le ratel préfère vivre dans des coins tranquilles, comme les déserts ou les savanes.
Ils sont nombreux à gambader dans une vaste partie de l’Afrique pendant que les lions regardent ailleurs en sifflotant.
Honey Badger s’en fout, Honey Badger va où il veut.
Pourquoi le surnom anglais honey badger ?
Le ratel n’est pas juste le seul animal capable de faire face à l’écureuil de Londres.
Il est immunisé contre la plupart des venins mortels, a une nuque de guerrier et cinquante couches de cuir en guise de peau, qui le rendent pratiquement impossible à tuer.
Il s’appelle « honey badger » en anglais parce qu’il va se servir chez les abeilles en se foutant pas mal des dards obliques de ces dernières (qu’il doit gober au passage).
Il a également la fâcheuse tendance à foncer dents les premières vers les parties génitales de ses ennemis. Oui, sa technique fatale de combat consiste à arracher les testicules de ses adversaires.
Le ratel, le pire animal de compagnie
MAIS c’est également un mammifère d’une intelligence diabolique, qui va rapidement vous faire comprendre que vous n’avez nulle part où aller, nulle part où vous cacher.
Stoffel, le ratel récidiviste
Je vous présente Houdini Badger, le roi de l’évasion :
Cette vidéo édifiante nous fait découvrir Stoffel, a.k.a. Houdini Badger, un ratel estimant être injustement emprisonné au Kruger National Park en Afrique du Sud, qui ne reculera devant rien pour s’échapper.
Ni les barreaux, ni les clés, ni les murs n’auront jamais raison de lui, car ce qui est terrifiant avec Stoffel, c’est qu’il est très, très ingénieux.
On le voit ainsi, avec l’aide de sa nouvelle compagne, élaborer et mettre en application des plans d’évasion dignes de Prison Break.
Stoffel, l’exemple du ratel vénère
Admirez la cohésion et le travail d’équipe, lorsque Stoffel grimpe sur la porte pour pousser le loquet, pendant que la femelle attend en bas pour l’ouvrir. Tremblez devant la montagne de pierres accumulées par Stoffel devant le mur pour passer par-dessus.
Vous pensiez qu’il ne savait que grogner et se la péter avec ses griffes ?
Non, il creuse aussi des tunnels, qui le mèneront un jour jusqu’à votre petit corps frêle et démuni.
Ah oui, et le ratel peut courir en arrière, aussi. Ça me paraissait important de le préciser.
Le ratel, l’animal le plus METAL de la savane
Vous avez pu le constater en visionnant les vidéos qui ponctuent cet article : le ratel est compliqué, sauf avec la bouffe.
Tout lui va, le poulet comme les gros lézards, les vers de terre, le crocodile, le lièvre, le scorpion (le venin relève le goût), ou même le porc-épic.
Ratel VS serpent, devinez qui gagne
Il semblerait qu’il affectionne tout particulièrement le serpent, au point d’aller les chercher tout en haut des arbres, où les pauvres reptiles pensaient pouvoir faire leur sieste au soleil.
Et le cobra, c’est encore meilleur. La chasse est un peu plus compliquée, parce que c’est un cobra quand même…
Mais le ratel ne se laisse pas abattre, ne serait-ce que parce que ce met de choix peut lui tenir plusieurs jours. Alerte bon plan.
Âmes sensibles, sachez que le cobra se fait manger goulûment dans cette vidéo.
Bien sûr, le ratel peut se faire mordre, et il n’est pas indifférent au venin ! Vous voyez le moment dans la vidéo où il pique un roupillon après avoir fait sa fête au cobra ?
Eh bien il ne dort pas : il fait un petit coma à base de poison. Puis, quelques heures plus tard, ça va mieux et il passe à table. Voilà.
Le ratel, un animal qui survit bien
Avec tout ça, vous vous en doutez, l’espèce se porte bien. Pas de danger d’extinction en vue, car même l’homme ne parvient pas à menacer le ratel.
Il aurait bien un peu de mal avec les apiculteurs, mais ce serait réciproque, tant ces derniers s’arrachent les cheveux à essayer de mettre leurs ruches à l’abri de l’animal.
Si cette présentation vous a séduites, sachez qu’à condition de le recueillir dès sa naissance, de porter une combinaison de cosmonaute, d’avoir le goût du risque, de savoir cuisiner le cobra, d’adorer les morsures et de détester les enfants et votre concierge… Vous pouvez adopter un ratel de compagnie.
Ou le ratel peut vous adopter. Question de point de vue.
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Crédit photo de Une : iStock-478516006
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