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Vie quotidienne

Mon rapport à mon corps a changé lorsque j’ai failli mourir

Latifa a failli mourir, elle a senti son corps l’abandonner. Dans le Corps à cœur Cœur à corps de cette semaine, elle le remercie d’être toujours là et d’être une partie intégrante de sa personne.

Coucou toi !

Cette semaine je reprends Corps à coeur Coeur à corps  

 avec le témoignage de Latifa, qui a frôlé la mort et se sent reconnaissante envers ce corps qui est toujours là.

Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.

Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.

Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?

Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.

Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.

J’aime mon corps depuis que j’ai failli le perdre

Récemment, à la suite d’une inattention, j’ai vécu une expérience qui a changé ma perception de la vie et de ma personne de manière en générale.

Et plus précisément, mon rapport au corps.

J’ai laissé sur le feu une casserole, et je me suis assoupie. Je me suis réveillée, heureusement à temps, entourée de fumée.

La crise d’angoisse qui a suivi a été saisissante et j’ai appris à aimer mon corps quand j’ai bien cru qu’il voulait m’abandonner.

L’instinct de survie qui m’a poussée à rechercher l’aide de mes voisins et de l’oxygène m’a appris à aimer profondément l’autre et la nature.

J’ai écrit ce que j’ai ressenti juste après :

Je me suis sentie disparaître ou plutôt je t’ai senti disparaître, m’échapper, se faner. Toi, à qui j’ai tant reproché. Seul témoin de mes fêlures que je me donne tant de mal à masquer, ton trop-plein de chair, ta taille…

J’ai d’abord saisi ma poitrine, que j’ai haïe au point de la mutiler pour me conformer.

Tu m’as échappé le temps d’un instant, subitement je t’ai observée en train de t’affaisser, impuissante.

J’ai crié au secours réalisant que le corps que je déteste me quitte, je me suis sentie mourir.

Tu as voulu m’abandonner et j’ai refusé, alors j’ai couru à la recherche d’aide pour te retenir captif, malheureux, mais présent à mes côtés.

« Madame Loyer, madame Loyer, au secours je suis en train de mourir. »

Mon injonction à te rendre insignifiant à travers mon éternelle quête de la maigreur… Quand tu m’as enfin écoutée, effrayée, j’ai réalisé que si tu n’es plus là, je ne suis plus là.

Cher corps, tu es la vie. Pour tout le mal que je t’ai affligé et les maux dont je t’ai rendu responsable, je te prie de m’excuser.

Voilà, c’est une expérience que j’aimerais vraiment partager avec les autres mad et le monde entier : une réconciliation après 23 ans de coexistence.

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Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?

J’ai également demandé à Latifa de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir son corps illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?

Il m’est encore difficile de contempler ce nu. Ma première réaction à la vue de ton illustration : hanches. Symbole de la féminité, celle-là même que j’ai voulu annihiler. Elle rejaillit poétiquement.

J’ai rêvé mon corps rachitique pour confronter mon mal-être au monde. Être en volupté, pleine de chair et de vie m’a été et m’est toujours insupportable, pourtant c’est moi et j’apprends à l’apprécier.

J’ai appris le fonctionnement de mon corps cette année. À être plus à son écoute, bien que mes émotions prennent très régulièrement le dessus. J’étais surprise de ne pas être plus marquée que ça par ma poitrine que j’ai longtemps détestée au point de la mutiler. Je la trouve, à la vue de ton illustration, plutôt jolie, appétissante telle une belle poire.

Je t’ai longtemps éprouvé,  je t’éprouve encore au gré de mes humeurs, pourtant tu demeures, pour combien de temps, je l’ignore.

Mais je te remercie d’être mon partenaire, je te demande pardon.

Cette expérience acte le premier pas vers la réconciliation et pour cela je te remercie Léa.

Pour suivre Léa Castor, rendez vous sur Instagram et Facebook !

À lire aussi : J’ai testé pour vous… faire partie de la #FitFamily

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Les Commentaires

1
Avatar de Zik
20 août 2018 à 21h08
Zik
Témoignage poignant, merci beaucoup et bravo.

Je suis sûre que l’auteure n’y a pas pris garde, mais je suis fatiguée du terme rachitique pour dire mince ou maigre : cela n’a rien à voir. Je vous demande de ne pas prendre mal ma remarque.

Je souhaite à la Madz une belle vie heureuse dans son corps enfin accepté et très joli en plus
0
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