Précédemment dans #62jours : Major Freak to Ground Control : une control freak s’essaie au lâcher prise
La rentrée est au coin du mois d’août (si, on est le 15 août, c’est bientôt la rentrée), et même s’il y a bientôt dix ans que je ne mets plus les pieds dans une salle de cours, je garde cette date comme deadline-motivation pour m’adonner à l’une de mes activités préférées-détestées : ranger.
J’arrive jamais à m’y mettre, mais une fois que je suis lancée, je suis À FOND. Y a deux semaines, j’ai récuré ma porte de douche au vinaigre blanc pour enlever toutes les traces de calcaire. Ça se pose là.
Mais quand vient la rentrée, je m’attache surtout à ranger ma paperasse. Mes objets. Mes trucs. Tout ce qui s’encombre dans mes placards, qui prend de la place et de la poussière, et qui au final, ne m’apporte — et ne m’importe — que dalle.
Le grand nettoyage de rentrée, pour repartir du bon pied
Chaque année, je me déteste un peu plus de laisser autant de trucs s’entasser dans tous les sens, sans que j’en fasse rien. Je garde les tickets de cinéma pour me faire une fresque murale, aux titres de tous ces films qui m’ont touchée, d’une manière ou d’une autre.
Mais je me retrouve surtout avec un tas de tickets décolorés, auxquels se mêlent des tickets de caisse, pour je ne sais plus quelle raison, d’ailleurs. (Et la fameuse fresque ne voit : jamais le jour.)
Il y a aussi des capsules de cannettes, dont je jure de faire un jour quelque chose grâce à un tuto DIY original, et souvent, un bouchon de champagne : celui du Nouvel An, que je garde pour me rappeler à mes bonnes résolutions. (lol).
Tous les ans, je fais le tri dans ces petits objets qui encombrent ma vie. On dirait pas, tellement ils sont insignifiants. Et pourtant, mes tiroirs finissent par déborder, de ces choses futiles, témoins du temps qui passe.
Et je me faisais cette réflexion, aujourd’hui : c’est quand, la dernière fois que j’ai fait le ménage dans mon esprit ?
À lire aussi : Faire le tri dans ma vie, pour mieux voir l’horizon #62jours
Le dernier « grand rangement » de mon esprit, c’était quand ?
Plus j’y pense, et plus je me rends compte que… c’est sacrément le bordel, là-haut. Déjà, je fous de côté tous mes problèmes et mes émotions négatives, comme de la poussière sous un tapis. Tout le monde sait que cette technique est débile.
Ensuite, j’entasse pêle-mêle dans des tiroirs au pif plein de problèmes et de sujets qui méritent mon attention. Alors parfois, quand j’ouvre un de ces tiroirs pour piocher un souvenir, je me prends ce problème, et toute la poussière qu’il a pris depuis, en pleine face.
Enfin, — et que quelqu’un m’explique pourquoi je fais ça —, je garde apparemment aussi toutes les pensées négatives, exposées en vitrine. Comme si je faisais une collection d’insultes et de menaces, soigneusement posées sur une étagère de ma chambre… Mais pourquoi ?!
Dans l’espace de mon esprit, je laisse aussi traîner beaucoup de choses en plein milieu, comme si je laissais mes fringues joncher le sol de ma chambre. Mais ça, je vais le remettre cette semaine, alors je le range pas ! Mais ça, je vais le faire cette semaine, alors je le garde en plein milieu de mon front !
Sauf que ça ne marche pas comme ça.
Pourquoi un esprit encombré n’est pas mon meilleur allié
Autre conséquence du capharnaüm qui règne là-haut : rien n’est hiérarchisé. Je laisse mes listes de courses s’entrechoquer avec mes grands projets. Rien d’étonnant à ce que je repousse depuis des mois la relecture de mon roman : il y a toujours plus urgent, plus impératif à faire !
C’est ce qu’il se passe quand on manque de perspective. Ou plus précisément : quand LE BORDEL de ton esprit te coupe de toute perspective.
Résultat ? Le soir venu, lorsque je me couche, tous les tiroirs dégueulent le trop-plein de conneries que j’essaie de fourrer dedans, à longueur de journée.
Les listes se mélangent, et je ne sais plus si ma priorité du lendemain sera d’acheter des tomates ou d’écrire cet email qui me tient tant à coeur, depuis si longtemps.
Résolution de rentrée 2017 : faire le ménage dans mon esprit
J’utilise plusieurs logiciels d’organisation, de management du temps et de to-do listes, et si ça ne m’a pas tant aidée que ça jusqu’à présent, c’est surtout que le problème se situe à l’intérieur de mon crâne.
Tant que ce sera le bordel là-haut, tu pourras me proposer toutes les méthodes d’organisation que tu voudras, toutes les innovations productivistes, rien n’y fera…
Tant que ma technique de rangement phare constituera à bourrer des tiroirs et foutre la poussière sous le tapis, cette pièce qu’est mon esprit sera toujours un bordel sans nom.
Alors. Résolution de rentrée 2017. Je vais faire le ménage là-haut. C’est plus urgent que de récurer mes placards au Cif.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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