Entre les vacances scolaires, l’été à préparer et les billets à réserver, bien des gens ont des envies d’ailleurs. Et si ton style c’est plutôt le cocooning, tu peux aussi voyager depuis le fond de ton lit ! Allez, monte sur mon tapis volant : direction #VoyageVoyage et ses destinations magiques !
Je ne crache jamais sur une occasion de buller au soleil, à côté d’une piscine turquoise. Le farniente fleure bon les vacances, le repos, et paresser toute la journée est aussi un moyen de se ressourcer à peu de frais.
Mais je dois dire qu’à force de remettre ça tous les étés, j’ai fini par me lasser un peu de la formule. Et si, pour recharger les batteries, j’essayais autre chose, une autre activité de vacances ?
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C’est vrai qu’au fond, j’ai un peu l’âme aventurière, je rêve devant les dessins animés qui parlent d’exploration : d’Alice au Pays des Merveilles à Atlantide, en passant par Pocahontas et le Roi Lion, ces histoires racontent la découverte d’un ailleurs, avec ses merveilles et ses dangers.
J’ai clairement pas le budget pour aller explorer le triangle des Bermudes, en revanche, la Corse, les Alpes ou les Pyrénées sont à portée de bourse (celle qui contient de l’argent) (concentrez-vous).
C’est ainsi que je me suis inscrite un peu par hasard, et cruellement mal préparée, à ma première randonnée itinérante, en août 2015. J’en ai chié (au sens propre comme au sens figuré) (on va y revenir), mais j’en redemande.
Qu’est-ce qu’une randonnée itinérante (ou un trek) ?
La randonnée, tu connais le principe : on met des bonnes chaussures et on va se balader. Souvent, on se rend à un point de vue et/ou d’intérêt, et on revient. Soit par une boucle, soit par le même chemin.
L’itinérance consiste à ne pas revenir : le point d’arrivée devient ton point de chute pour la nuit, et ton point de départ de la randonnée du jour suivant.
L’avantage, c’est d’éviter la monotonie : on ne repasse pas par un chemin déjà emprunté, on avance en explorant de nouveaux espaces.
L’inconvénient, c’est qu’on ne revient pas au camp de base à la fin de la journée. Ça implique une sérieuse réflexion logistique, et toute une organisation pour pouvoir passer le temps du séjour dans un minimum de confort, allant de l’eau potable aux repas chauds, voire jusqu’aux vêtements propres.
On parle plutôt de trek sur un long séjour, ou à l’étranger, lorsqu’on explore une région. En France, j’aurais tendance à préférer « rando itinérante », parce que « j’ai fait un trek en Corse cet été » donne l’impression que j’ai mangé des coques de châtaignes et dormi dans des carcasses d’ânes pendant un mois.
Alors que je me suis juste lavée dans des torrents de montagne 4 jours de suite. Pas de quoi pleurnicher devant Koh Lanta.
Mais pourquoi choisir d’aller se foutre sur le dos 3, 4, 5 jours voire plus d’affaires à porter, et aller crapahuter dans la nature hostile tout en appelant ça « des vacances », alors qu’on pourrait rester au bord d’une piscine à siroter des mojitos ?
Excellente question, merci de me l’avoir posée. Voici donc pourquoi la randonnée itinérante (ou le trek) est une expérience que je recommande.
Des vacances plus saines que la randonnée itinérante ? Que nenni
C’est pas forcément le meilleur argument marketing de ce type de séjour, parce que les vacances sont justement une période où l’on a tendance à s’autoriser tous les excès. Après tout, c’est les vacances, on a tout le reste de l’année pour manger 5 fruits et légumes par jour, fumer qu’en soirée et boire avec modération.
Il n’y a bien qu’en vacances qu’on peut s’autoriser une margarita au petit-déjeuner, surtout lorsqu’on le prend à 16h, heure à laquelle j’aurais tendance à émerger après la nuit blanche de la veille, à la fête du camping (mes étés sont fous).
En randonnée itinérante, le rythme de vie est un peu plus contraint. On se lève tôt pour marcher à la fraîche, et éviter d’avoir à avancer aux heures les plus chaudes de la journée.
Se lever avec le soleil et marcher 4 à 6 heures par jour selon les étapes, ça fait que le soir venu, on est moyen motivé pour aller festoyer jusqu’à l’aube.
Résultat ? Au bout de 5 jours de rando itinérante, je me couche tôt, je dors bien, je me lève tôt en ayant la sensation d’être bien reposée, et je me dépense toute la journée.
Bonus ? Comme on porte (ou qu’on fait porter par des mules) nos vivres pour la semaine, il n’y a pas trop de quoi grignoter et on ne s’encombre pas d’encas peu adaptés à l’effort.
Exit les trucs trop gras, trop sucrés, trop salés (on dirait une pub du ministère de la santé, mais c’est la vérité), on va plutôt transporter des fruits secs et des barres de céréales.
Je ne crois pas trop aux photos avant/après sur Instagram, mais mes avant/après trek sont assez spectaculaires. Ça ne se voit pas forcément à l’image, mais j’te jure que le jean que je n’arrivais plus à fermer avant de partir me va confortablement au retour.
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J’ai décollé « du gras frais », résultat de mon état de semi-hibernation hivernal et de quelques pintes superflues, tout ça sans me priver, sans me faire du mal. Bien au contraire.
La randonnée itinérante, des vacances qui défoulent et vident la tête
L’aspect très sportif de la rando itinérante peut rebuter. Mais sur ce point, je tiens à te rassurer : tu n’es pas obligé•e de t’engager dans un parcours super sportif.
Tu peux très bien aller faire une randonnée itinérante dans les Vosges, dormir à l’auberge et marcher 4 à 6 heures par jour sur des chemins moelleux aux dénivelés tout doux.
Comme tu peux aller faire le tour du Mont Blanc et bivouaquer à 3 000 mètres. C’est comme tu veux tu choiz’, disait l’autre.
Mais quel que soit le niveau de difficulté, je tire une satisfaction profonde de l’effort produit dans une journée de rando. Pendant plusieurs heures, je me défoule.
Tout mon corps se met en action et, pour une fois, il taffe au moins autant que mon esprit, que je fais quotidiennement chauffer au travail, pour mes passions.
Les maux de crâne, les yeux qui piquent, les traits tirés et le dos tendu sont mes symptômes d’épuisement nerveux, psychologique. Les mollets raides, les cuisses en feu, les fessiers bien chauffés, sont des sensations profondément satisfaisantes pour moi, à la fin d’un jour de marche.
Et grâce à ça, tout devient un plaisir : une lampée d’eau fraîche, une plâtrée de pâtes, un fruit juteux, une douche même froide, l’odeur du savon…
Je tire une satisfaction folle de tous ces micro-conforts que je tiens pour acquis dans mon quotidien de citadine.
Je pratique la méditation en dilettante, et je n’ai jamais été aussi recentrée sur mon propre équilibre que pendant une randonnée itinérante !
Partir en randonnée itinérante, la déconnexion assurée
Je ne me définis pas comme une accro au smartphone. Il m’arrive souvent de le passer en mode avion le week-end, lorsque je vais au cinéma, que j’écris, que j’écoute des podcasts en me baladant et que je ne veux pas être dérangée.
J’autorise peu de notifications (en dehors des push madmoiZelle, évidemment) et j’éteins carrément l’engin pendant la nuit.
Néanmoins, même en vacances, je consulte frénétiquement les réseaux sociaux. Je vais voir, je vais lire, je vais réagir, je vais partager. Ce faisant, je ne sors jamais vraiment la tête de l’Internet.
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Or, en randonnée itinérante, c’est une obligation de fait : plus tu t’aventures dans des contrées sauvages, et moins la couverture réseau est efficace. Que ce soit en Corse ou au Maroc, je me suis retrouvée dans la même situation : pas de réseau, pas de 3G et, bien évidemment, pas de Wifi.
Même pas de prise électrique, donc pas de courant, rendez-vous compte ! Ça veut dire pas de chargeur de téléphone ou d’enceintes portables pour la musique, pas d’appareil photo, de caméra, pas de chargeur, RIEN.
Je suis obligée de profiter du paysage avec mes yeux, sans filtres, d’emmagasiner des souvenirs dans ma mémoire, sans hashtag, et je vais devoir les raconter à mes ami•es de vive voix, sans musique de fond ni bruitages marrants.
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Et pendant toute la durée du séjour, je vais devoir me recentrer sur moi-même, sans me précipiter à la moindre occasion par la fenêtre des réseaux sociaux, sans céder à la tentation de savoir ce que font les autres, que ce soit de parfaits inconnus ou le président des États-Unis.
Sans pouvoir réagir à tout ce monde qui m’entoure.
La randonnée itinérante n’est pas pour autant une expérience solitaire. Si j’aime autant cette formule, c’est d’abord et avant tout pour les rencontres qu’elle m’ouvre.
Déconnecter, pour mieux reconnecter avec soi et les autres
« Mais tu pars toute seule ? »
Bah oui les gars. Je suis célibataire, je n’ai pas UN groupe de potes serré comme les doigts de la main, mes ami•es partent en vacances en couple, en famille, ou entre potes mais pas forcément selon des programmes qui m’inspirent (comme justement, une semaine plutôt sportive !).
Mais partir seule en randonnée itinérante, c’est l’assurance de ne pas le rester.
J’ai personnellement un vrai coup de cœur pour les vacances sportives de l’UCPA, parce que je me retrouve 100% dans l’esprit : convivialité, respect des autres et de l’environnement, curiosité envers les gens et les régions qui nous accueillent, envie de se dépasser sans trop forcer, de sortir de sa zone de confort sans prendre trop de risques…
Cette fois encore, j’ai fait de belles rencontres et gardé contact avec certaines personnes ! Je n’ai jamais connu d’expérience négative dans un cadre pareil, et ce n’est pas parce que je suis particulièrement tolérante envers les autres.
C’est plutôt, cf mon deuxième point, que ce type de séjour amène à se focaliser vraiment sur l’essentiel.
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Donc même si machin t’a mal parlé ou que bidule t’a saoulé ce matin au petit-déjeuner, ça ne dure jamais et tu passes très vite à autre chose.
Je crois que les rancœurs et aigreurs sont souvent nourries par l’ennui, et nos propres regrets. Or, il n’y a pas de place pour cette négativité lorsque l’on se vide la tête, à l’assaut des sommets.
Mes deux séjours en itinérance, c’est avec l’UCPA que je les ai faits, et je compte bien m’en refaire un cette année !
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La randonnée en itinérance, tes vacances all inclusive vraiment pas chères !
Tout ce dépaysement, ça doit valoir une fortune, me direz-vous ! Alors, si tu te lances dans 3 semaines d’ascension au cœur de l’Himalaya, oui, il t’en coûtera un certain budget.
Mais bien organisé entre potes dans les Alpes, la Corse ou les Pyrénées (voire le Massif Central, le Jura ou les Vosges, je ne juge pas la ligue 2 des massifs montagneux français), l’addition peut rester très modeste.
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Je me base sur l’estimation tout compris des séjours UCPA pour placer ça entre 400 et 600€ la semaine, à la louche. Et quand on dit tout compris, ça l’est vraiment, c’est la formule même du séjour qui l’impose.
Même si tu voulais claquer un PEL en payant ta bouteille de champ’ à l’apéro, c’est vraiment impossible. En 5 jours en Corse, nous avions traversé UN village, qui avait UNE brasserie. Au Maroc, nous avons fait encore mieux : zéro contact avec la civilisation entre le premier et le dernier jour.
Des nomades ont croisé notre route, et l’une de nous leur a acheté une petite bouteille de Coca pas fraîche à 1€.
Bref, les occasions de se ruiner pendant une randonnée itinérante sont assez limitées (euphémisme de l’année).
Alors, t’ai-je convaincu•e de chausser tes plus solides souliers de randonnée, pour partir à l’assaut des sommets cet été ? Tu as déjà fait une randonnée itinérante ? Viens en parler dans les commentaires !
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Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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