Être triste de temps en temps, c’est normal, c’est humain, c’est même plutôt sain. On a parfois de bonnes raisons pour se mettre dans cet état. À d’autres moments, c’est abstrait : c’est juste qu’on a trop peu dormi, qu’on a choisi le mauvais plat au restaurant alors que ceux des autres ont l’air meilleur, ou qu’on a regardé l’épisode de Confessions Intimes de trop (celui qui donne l’impression d’être sale et qui file une petite nausée d’incompréhension et d’angoisse).
Et puis, à d’autres moments, on a effectivement des raisons d’être triste… Mais des raisons nulles. Des raisons qui, lorsqu’on admet à nous-même qu’elles sont la cause de notre petit coup de mou, nous font parfois un peu honte. Enfin en tout cas moi, ça me fait un peu honte. J’te force pas à penser pareil.
OH MON DIEU, J’AI DÉJÀ CE MAGNET PÈRE DODU MA VIE EST FICHUE
Quand deux personnages de série se mettent ensemble
J’ai beau faire semblant de ne pas avoir un coeur de midinette, j’ai les yeux qui coulent d’amour chaque fois qu’une tension amoureuse et sexuelle s’installe entre deux personnages de série. Ils se tournent autour pendant une multitude d’épisodes, font croire aux téléspectateurs n’y tenant plus, que oui, s’ils rapprochent leur visage aussi près c’est pour s’embrasser alors que HAHA MAIS NON, gourgandin, c’était juste parce qu’il avait un peu de mayonnaise au coin de la bouche et que je voulais lui en piquer un peu pour mes frites !
Et puis un jour, enfin, il y a collision labiale. Le baiser. Et nos coeurs de s’emballer et mes yeux de pétiller… Jusqu’à ce que je réalise à l’épisode suivant que, du coup, j’aime moins la série. Que pire, je suis nostalgique des épisodes précédents. NOSTALGIQUE.
Pourquoi, mais enfin, pourquoi ? J’veux dire, on l’attend pendant des semaines, ce roulage de pelle, alors pourquoi ne pas s’en réjouir ? J’sais pas, un peu de cohérence ne serait parfois pas de trop dans mon cerveau versatile.
Ce qui me rassure, c’est de savoir que je ne suis pas la seule : c’est ce qu’on appelle le syndrome Clair de Lune, en référence à la série du même nom avec Bruce Willis et Cybill Shepherd. Les fans souhaitaient voir les deux personnages se lécher mutuellement la face. Sauf que, quand leur volonté fut exaucée, les audiences ont considérablement baissé. Même chose pour Madame est servie, Une Nounou d’Enfer, Loïs et Clark, et d’autres séries plus récentes que je n’ai pas envie de te spoiler.
OH MON DIEU, J’AI MIS TROP DE SEL DANS MON OMELETTE MA VIE EST FICHUE
Quand, à la télé, quelqu’un fait un truc qui me mettrait mal à l’aise
Chaque fois que je vois quelqu’un de connu glisser et tomber, ou lâcher un postillon, ou se faire prendre pour un con à la télé, ça me rend triste pour lui, ou elle. Je sais pas pourquoi. Même quelqu’un que j’aime pas, je vais être triste pour lui. Ça n’a aucun sens parce que :
- Je ne les connais pas personnellement
- Postillonner ou tomber ou se faire prendre pour un con c’est pas bien grave
- Surtout si on se fait prendre pour un con par quelqu’un détesté par l’opinion public. Là c’est même un avantage
- Moi-même, je tombe tout le temps, et je ne suis pas gênée quand ça m’arrive. Pourquoi l’être donc pour quelqu’un d’autre, que je ne connais pas ?
Ou comment se créer des problèmes là où il n’y en a pas.
L’arrêt d’une série, mais pas pour les bonnes raisons
Bonus du passé : quand j’étais ado, je me souviens avoir été profondément triste de l’arrêt de Friends. Pas seulement car j’allais m’ennuyer de la série : c’est surtout que je rêvais de jouer dedans. Et qu’une fois la série terminée, je n’avais plus aucune occasion de le faire.
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Comme si l’arrêt de la série était la seule raison qui m’empêchait de jouer dans Friends, franchement. J’imaginais quoi ? Que j’allais croiser Matthew Perry au rayon épicerie salée du Carrefour de ma bourgade picarde et qu’il me prendrait en affection ? Qu’il allait convaincre les producteurs que le fait que je n’ai jamais parlé anglais n’était pas un souci ? Que les magazines allaient me mettre en couverture en titrant Sophie, de la MJC d’une ville de 15 000 habitants à Los Angeles – Récit d’un improbable parcours ?
OH MON DIEU JE RENCONTRE JAMAIS PERSONNE AU RAYON ÉPICERIE SALÉE DE CARREFOUR MA VIE EST FICHUE
Oh, douce naïveté de l’enfance.
Ceci dit, vu la tristesse dans ma gorge quand j’apprends qu’un acteur-superstar-hollywoodien à mon goût se met en couple avec une autre que moi (la plupart du temps, quelqu’un de son milieu, puisque c’est logique), la naïveté n’a finalement pas d’âge.
Quand il pleut
J’ai pas très très souvent envie de me foutre des pains. Ça n’arrive même jamais. Jamais… sauf quand je me mets à regarder par la fenêtre en soupirant de tristesse, le regard morne et vitreux. Je me retrouve incapable de faire quoique ce soit, je perds la motivation de sortir pour faire ce que j’avais prévu de faire. Pourquoi tant de mélancolie dans mon corps ?
Parce qu’il pleut.
Je sais que le soleil fait du bien au moral, qu’il nous balance des vitamines bonnes pour la sérénité de l’esprit, mais au bout d’un moment, c’est lourd. Surtout que j’ai choisi de vivre à Paris, alors s’agirait de vite me reprendre en main et me forcer à m’activer le rectum pour continuer à vivre quand il fait gris : ici, ce sont les rayons de soleil, les exceptions.
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Franchement, se plaindre du temps pluvieux tout en habitant à Paris de son plein gré, c’est se plaindre de pas aimer la musique alors qu’on a choisi d’être pianiste professionnel. À peu près.
Et toi, quels sont les trucs qui te rendent bêtement triste, dans ta vie ?
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Les Commentaires
J'ai appris par facebook que ma plus vieille copine d'enfance (on se connaissait depuis nos 5 ans) s'est mariée. Il y a 2 ans, elle m'avait dit qu'elle s'était fiancée, et puis elle n'a plus jamais répondu à mes mails, sms, cartes d'anniversaire ou de Noël. Et paf, elle s'est mariée. Et je me demande encore certains jours ce que j'ai fait de mal pour qu'elle me raye de sa vie, ça me met en colère et me rend triste à la fois.