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On est entre être humains : je sais qu’a priori, aucune d’entre vous n’est un droïde. Et quand on n’est pas un droïde, on a des sentiments. En plus si ça se trouve, même les droïdes auront des moments de faiblesse et des sentiments… Les pauvres. Ça me rend triste pour eux.
Il se trouve que quand on a des sentiments, parfois, y a des trucs qui nous plombent le moral. Des légitimes, et d’autres pas du tout. Enfin en tout cas, pas trop trop…
Genre, être persuadée que tu as le visage en forme de triangle parce que c’est la forme du seul miroir que t’as.
Les gens qui réussissent un truc
Prends ma main, je t’emmène vers un temps que les moins de vingt ans connaissent parce que je suis pas vraiment vieille. Il y a encore quelques années (peut-être même quelques mois), j’étais du genre à être attristée par certaines des victoires d’autrui. Pas toutes. Il fallait plusieurs critères :
- que la personne soit un peu proche de moi
- mais pas trop, parce que si c’est un-e ami-e ça marche pas, vu que je suis contente pour mes ami-e-s
- qu’elle réussisse dans le même domaine que celui pour lequel j’étudiais ou que je pratiquais
- que j’échoue ou que j’avance moins vite dans mon truc
Ça me faisait, en plus fort, le même effet que quand j’achète un pull, qu’une pote achète le même et que je trouve qu’il lui va mieux qu’à moi. Bon, ça, ça m’arrivait j’étais au collège, donc c’était facile : je vivais dans une commune de 15 000 habitants et tout le monde s’habillait au seul magasin du coin (ça restreignait pas mal les choix).
Et puis niveau confiance en soi je me plaçais là :
COUCOU.
Mais attends, revenons au sujet initial :
les victoires des autres me rendaient triste. Parce que je me disais que s’ils réussissaient et moi pas (ou pas aussi vite que je l’aurais voulu), c’était la preuve que je n’étais pas douée. Qu’eux seuls étaient légitimes. Que je ferais mieux de laisser tomber et de me reconvertir.
Ça n’avait pas de sens, pour une raison toute simple : on ne devrait pas se comparer aux autres ! Avoir l’esprit de compétition, c’est cool, mais surtout avec soi-même. Tout ce que t’as à faire, c’est bosser, et aller à ton rythme. La réussite d’autrui, c’est quelque chose de bien. C’est stimulant (façon « ehhh, moi aussi j’peux le faire »), ça ne devrait pas provoquer envie et jalousie, des sentiments chronophages et contre-productifs qui ont plus tendance à foutre des boulets au pied qu’autre chose.
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Ne pas réussir à ouvrir un paquet de pâtes à ouverture facile
Parce que j’aime vraiment beaucoup les pâtes. Relativisons : après tout, pourquoi rester dans les sentiers battus ? Pourquoi ne pas en sortir en attrapant simplement des ciseaux pour ouvrir son paquet autrement ? Hein ? Nan mais franchement.
La vie est simple et sauvage comme le paquet de pâtes qu’on ouvre aux ciseaux, tel•le un animal, mais un animal bien outillé.
Les films prétendument « feel good »
Certains films commencent un peu comme la vraie vie, avec des galères qui ressemblent aux nôtres et des peines de coeur dans lesquelles on s’identifie. Sauf que ce genre d’oeuvres ne seraient pas forcément aussi attrayantes si elles se terminaient sans donner les clés d’une solution à un personnage qui galère.
Ils ont une fin, ces films. Et cette fin s’accompagne souvent de la résolution des problèmes avec lesquels ils s’ouvraient, fort heureusement. Sinon ça rendrait personne content et je te raconte pas la note que ça se taperait sur Rotten Tomatoes. Du coup, je me sens presque trahie, lâchée. « T’étais dans la même situation que moi, POURQUOI TOI ÇA VA MIEUX, pourquoi tu m’abandonnes et pourquoi maintenant, je me sens jalouse au lieu de me sentir comprise ? »… Je sais pas si ça te fait ça à toi aussi.
Ce que j’essaie de me dire, quand un film finit tellement bien que ça me fout le blues (parce que ça me renvoie au fait que les choses qui m’embêtent sont toujours là), c’est que si un-e scénariste de ce type décidait de faire un film sur ma vie, il/elle attendrait que les trucs qui me chiffonnent soient résolus pour écrire. Il faut juste que j’attende un peu et que je règle mes petits désagréments toute seule comme une grande.
La démarche est assez prétentieuse, effectivement, mais tout est bon pour se remettre d’aplomb. Et surtout, tout est bon pour me motiver à continuer de regarder des films qui peuvent potentiellement me faire gonfler le coeur à l’hélium !
Ce serait tout de même dommage de s’en priver.
Les chansons d’amour
Quand j’écoute des chansons avec des paroles drôlement optimistes sur l’amour, des chansons que j’aime, je peux pas m’empêcher de me dire « Eh mais pourquoi moi j’ai jamais ressenti les choses aussi fort ? ». Il y a des chansons qui sont super efficaces pour faire ressentir les choses de l’amour.
Je sais pas à quoi ça tient… Des arrangements, des mots simples, des instruments qui déboulent dans le morceau au moment opportun…
On a tou-te-s les nôtres, bien à nous : elles nous donnent envie de tomber amoureuse quand on ne l’est pas et, parfois, elles peuvent même réussir à donner l’impression qu’on n’aime pas assez fort. T’imagines, si on réalisait que les principaux responsables de nos ruptures étaient des artistes qu’on aime ?
Edward, profondément perplexe face à ma mauvaise foi.
Si les chansons sont aussi efficaces pour nous faire ressentir des trucs intenses, c’est que la différence entre les quidams comme toi (peut-être) et moi et les chanteurs/chanteuses à texte, c’est qu’eux et elles savent jouer avec les mots et les sons, ils savent exprimer leurs sentiments de cette façon. C’est leur passion, leur boulot.
Si ça se trouve, si on exprimait nos sentiments avec le talent qu’on a (le dessin, la broderie, la menuiserie ou que sais-je), peut-être bien que des chanteurs/chanteuses à texte se diraient la même chose que nous : « Eh, mais pourquoi moi j’ai jamais ressenti les choses aussi fort ? ».
On sait pas.
Alors on lève les bras en l’air pour simuler la joie, et on se rappelle qu’il n’y a aucune mauvaise raison d’être triste. Mais qu’en revanche, y a plein de solutions pour faire fermer son clapet au blues !
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Les Commentaires
Apparemment chez moi c'est un trouble relativement parent de la la bipolarité (ça marche pour tous les sentiments mais pleurer ça va vite)
Ah oui la dernière fois relativement innattendue où j'ai pleurer c'était en regardant un documentaire animalier où on voyait plein de sorte d'oiseaux pondrent leur oeufs puis partir chercher de la nourriture, pendant que les faisants étaient partis, un lézard à manger leurs oeufs (même juste en en reparlant je repleure) j'imaginais les faisants rentrer chez eux et voir que tous leurs bébés avaient été manger, je trouve ça horriblement triste.. Donc voilà je pleure devant les documentaire animaliers...