Rappelez-vous, le 9 juin 2020, la plateforme de streaming HBO Max avait retiré temporairement le film Autant en emporte le vent, considéré raciste et révisionniste, de son catalogue.
Point de censure là-dedans, mais un instant de réflexion que s’était autorisé la plateforme pour préparer une remise en contexte du film, censée aider le public à comprendre qu’il faut bien le replacer dans son époque.
Depuis, Disney+ a pris un virage similaire.
Disney+ bloque l’accès à certains de ses films par les enfants
Quatre films sont désormais inaccessibles depuis des profils « enfants » de la plateforme Disney+.
Peter Pan, La Belle et le Clochard et Les Aristochats ont en effet fait l’objet d’une attention particulière de la part du service. En cause ? Des clichés racistes parsemés tout au long de ces longs-métrages, tous vieux de plusieurs dizaines d’années.
Ainsi, depuis octobre 2020 déjà, lorsque l’on cherche à regarder l’un de ces quatre longs-métrages Disney, le message suivant s’affiche :
« Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaître son impact nocif, apprendre de ce contenu et d’engager le dialogue et de construire un avenir plus inclusif, ensemble. Disney s’engage à créer des histoires sur des thèmes inspirants et ambitieux qui reflètent la formidable diversité de la richesse culturelle et humaine à travers le monde. »
En cause donc, certains personnages des œuvres, écrits à travers un regard blanc et exotisant.
Dans Peter Pan, on se souvient du personnage caricatural de Lili La Tigresse et des représentations problématiques des Amérindiens, appelés « peaux rouges ». Dans La Belle et le Clochard, c’est La Chanson des Siamois,
interprétée par les chats Si et Am, qui enfile les clichés racistes et les déformations physiques. Enfin, dans Les Aristochats, le chat siamois (encore un) Shun Gon joue tout bonnement du piano… avec des baguettes. Autant dire que tout ça a très, très mal vieilli.
L’impossibilité de visionner ces œuvres sans contrôle parental apparaît donc comme une démarche progressiste de la part de Disney, qui montre l’intérêt de la plateforme à ne surtout pas passer à côté des enjeux de son époque.
Une démarche qui, d’ailleurs, ne date pas tout à fait d’hier. En effet, depuis fin 2019, aux Etats-Unis, le lancement de plusieurs films et séries parmi lesquels Dumbo, Peter Pan, Les Aristochats, La Belle et le Clochard, ou Les Robinsons suisses, étaient déjà sur la plateforme précédés de la mention : « représentations culturelles datées ».
Un bel effort qui, on l’espère, sera accompagné d’une vraie démarche d’inclusivité au sein de la production des films Disney et Pixar. Et il reste du travail car au Danemark, au Portugal, en Allemagne et en Espagne, le récent Soul, présentant un héros noir, a par exemple été doublé par des acteurs blancs.
Il y a donc encore du pain sur la planche.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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