L’autre jour, j’étais en train de réfléchir à la teneur de mon prochain grand défi. Mais les grands défis, mine de rien, ça prend un peu de temps à mettre en place, la plupart du temps. Pas des années hein, pas nécessairement des mois, mais ça demande un peu d’organisation et de travail en amont. Genre, quelqu’un qui sait que son prochain défi sera de courir le marathon de Paris, bah il va s’entraîner avant de le faire.
Alors pour se donner l’impression d’accomplir des choses dingues, on peut faire d’autres petits trucs, en attendant, en parallèle du grand gros truc. Des tout petits défis du quotidien qui, pourtant, oui, POURTANT, nous donnent l’impression d’être des ouf tellement le sentiment du devoir bien accompli nous envahit avec puissance.
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Se lancer dans une nouvelle recette
Je sais pas bien pourquoi, mais dès que je m’apprête à tester une nouvelle recette, j’ai une montée d’adrénaline qui fait pas semblant. Mon cerveau se rend bien compte que c’est trois fois rien, mais mon corps tout entier semble jouer SA VIE. Du genre « si c’est mauvais hanlalala les gens ils vont trop me juger ».
En fait pas du tout : les gens s’en foutent. Si tu rates tes tartines à l’avocat pour l’apéro avec tes potes de promo, sors des chips et tu verras comme tout le monde les oubliera vite, tes bouts de pain cramés.
En plus, tout le monde aime les chips.
Tout. Le. Monde.
Je crois que, même si on doit se retirer une bonne part de pression sur la tarte aux quetsches qu’est la vie, tenter une nouvelle recette peut relever du challenge. Ça fait une petite émotion, un frisson qui peut faire s’ébrouer en se demandant si on va réussir ou pas, si on va donner la diarrhée à nos convives ou non, si nous allons nous auto-faire kiffer… Le frisson de l’aventure, de l’inconnu, comme quand tu fais un toboggan pour la première fois à la piscine : t’as beau déjà en avoir testé plein, des toboggans, bah lui c’est un nouveau !
Ça fout les chtouilles et ça fait plaisir en même temps.
Se lever à la première sonnerie
Wooow ! Je sais pas si ça t’est déjà arrivé mais eh, faut quand même dire ce qui est : quand on est du genre à avoir besoin de quatre ou cinq réveils MINIMOUM pour sortir sa raie du lit, ça fait tout drôle quand ça arrive.
Quand quoi arrive ? te demandes-tu peut-être si tu es du genre à ne pas lire les intertitres. Se lever à la première sonnerie !, te réponds-je. Les rares fois où j’ai réussi à le faire, j’ai failli pleurer de fierté : pour moi qui préfère ne pas dormir de la nuit quand j’ai un train à 6h du matin, de peur de ne pas entendre mon réveil sonner, c’était un truc… Dingue ! Un renouveau de moi-même ! Comme si d’un coup, j’allais voir le monde d’un oeil nouveau.
Alors oui, bien sûr, c’est que dalle, et ça ne va rien changer à ma vie. Mais parfois, je vais te dire, parfois, faut pas hésiter à s’autocongratuler. Personnellement, je le fais même après chacun de mes rots.
Faire la vaisselle juste après manger
Ma moyenne à moi, c’est de faire la vaisselle trois jours après le repas, quand ça demande un effort plus pénible de décaler la pile la plus haute de l’évier pour faire couler de l’eau que de faire couler de l’eau.
Du coup, parfois, je me fais des petites surprises, me mettant tout à coup à nettoyer ce que je venais à peine de souiller.
Ça me fait le même effet que si je m’offrais une Lamborghini à Noël sans m’être prévenue à l’avance, en me gardant la surprise jusqu’au dernier moment (ça n’arrivera jamais : je me préviens toujours de tout, et puis j’aurais même pas les moyens de m’acheter une Lamborghini, même pas en figurine, alors bon calmons bien tous les slips du monde).
(En vrai, depuis quelques semaines, j’ai un lave-vaisselle)
Prendre les escaliers plutôt que l’escalator
Il y a plusieurs étapes à ce petit exploit du quotidien. Je m’en vais te les narrer ci-dessous.
La première étape, je l’appelle « LOL non mais n’importe quoi, pourquoi je ferais ça ? ». C’est tout au moins ce que j’ai répondu à la voix dans ma tête qui voulait me faire monter les marches à l’ancienne alors qu’à part si mon train était hier tellement je suis en retard, je reste immobile sur l’escalator en attendant d’arriver en haut.
La seconde étape, c’est « et pourquoi pas, après tout ? » Si une partie de mon cerveau a envie de me faire faire l’effort de prendre les escaliers, pourquoi est-ce que je ne la contenterais pas de temps en temps (genre dans un ratio de 1/100) ?
La troisième, c’est la phase enthousiaste, si on a choisi d’écouter la partie sportive de notre cerveau. Les premières marches sont si faciles ! On se demande alors pourquoi on ne fait pas ça plus souvent.
Et la quatrième, évidemment, c’est le regret. On ne comprend pas bien, rétrospectivement, maintenant qu’on a les cuisses qui brûlent et le souffle court, pourquoi on a fait ce choix. Pourquoi on a choisi d’aller vers l’aventure plutôt que vers le confort, vers l’habituel.
Mais alors quand on recommence à marcher normalement après avoir franchi la dernière marche, laisse tomber comment c’est la fête ! Moi dans ces cas-là, j’ai envie de faire comme les joueurs de foot qui font le tour du stade après avoir marqué un but, tu vois. C’est tout pareil, à la seule différence près que mon exploit ne fait pas la couverture de L’Équipe et que je l’ai oublié vingt secondes après l’avoir fait.
Ne pas lancer un nouvel épisode de série
Dimanche, 15h. Pas lavée, tu manges des sandwiches dans ton lit, réduisant au maximum ta consommation de thé, café, eau et soda pour avoir à aller le moins souvent aux toilettes (parce que ça impliquerait de sortir de dessous ta couette). Tu en es à quatre épisodes de ta série préférée, voire d’une série que tu détestes « mais bon ça occupe » (j’ai regardé deux saisons de 90210 sur une semaine à cause de ce « mais bon ça occupe »).
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Et puis y a un moment où les responsabilités de la vie te rattrapent. Moi, quand les responsabilités de la vie me rattrapent, c’est que l’odeur de mes aisselles commence vraiment à m’importuner, et qu’il faudrait que j’aille me doucher. Vient alors ce moment où tu luttes mentalement, à la fin d’un épisode, pour ne pas en relancer un. Tu en regardes facile trois de plus, mais tu sens que le processus de sortie du lit est en marche.
Et au moment où tu éteins ta télé ou fermes ton ordinateur pour aller te laver, tu comprends soudain, la notion d’exploit, et d’autocongratulation. C’est beau. Ça emplit le coeur de joie. Et pour un effet grand défi encore plus réjouissant, imagine des cris de supporters heureux pendant que ton doux séant quitte ton matelas.
Azy, balance tes moments où t’es particulièrement fière de toi, où t’as l’impression d’avoir accompli un truc de zinzin alors que c’est un petit rien du quotidien !
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Les Commentaires
Voilà du coup une douche plus tard je suis toujours en mode dance de la joie et super motivée pour continuer le jogging isco: