Précédemment dans l’amitié à l’âge adulte, Mymy parlait de son expérience dans le tissage des liens d’amitié et la synchronisation des montres. Du coup, j’ai eu envie de parler de déliage/détissage/désynchronisation, etc.
En fait, dans tous mes types de relation, j’ai toujours adopté un comportement passif, que ça se passe bien ou mal. Je laisse faire le temps, je ne rentre pas dans le conflit, et il en allait ainsi pour mes amitiés.
Aujourd’hui, je ne ressens plus le besoin de me faire des ami•es, même si je suis loin d’être contre le fait de rencontrer des gens nouveaux, au contraire, mais j’ai la malheureuse tendance à laisser les gens partir… et l’initiative peut être lancée dans les deux sens.
Ton ami•e c’est moi, tu sais, je suis ton ami•e…
Avant toute chose, pour une question de simplicité, je vais dire que les gens que je considère comme des bons potes sont aussi mes amis, pour faire une sorte de groupement général.
Car dans ma « hiérarchisation » dirais-je, j’ajoute un critère de durée : il me faut énormément de temps pour que quelqu’un devienne un•e ami•e (bref, ça n’arrive plus depuis quelques années quoi).
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Alors je ne cherche plus activement à me faire des amis, mais l’inverse n’est pas forcément vrai. Il y a des gens qui, au fil des années, sont un peu là, comme des amis, parce qu’ils sont dans un groupe de potes, ou tout simplement parce qu’ils ont toujours été là.
Eh bien ceux-là, je me dis parfois qu’il faudrait que je m’en sépare pour le meilleur et pour le pire.
Donc déjà, je considère très peu de gens comme mes amis, mais en plus, ceux qui m’ont eue à l’usure me considèrent un peu comme une handicapée sociale, prenant Sheldon Cooper comme référence pour vous donner une idée. Ce n’est pas faux, je l’accorde, car je ne suis pas très affectée par les émotions en règle générale…
L’ami•e qui t’étouffe (Le temps comme ami, moi je veux bien, mais les amis ça va, ça vient)
Certes, même la séparation peut s’avérer difficile pour une passive comme moi, mais je me suis demandé si ce n’était pas nécessaire, au lieu d’attendre que ça se passe vraiment mal et qu’on se quitte en mauvais termes.
Alors j’ai pris le taureau par les cornes, et j’ai commencé à écrémer… mais certaines amitiés résistent plus que d’autres. Comment franchir le pas ? Et surtout, quand est-ce que je peux considérer que cet•te ami•e est nocif•ve pour moi ? Connais-toi toi-même et tu connaîtras tes ami•es.
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Elle m’accaparait complètement, dans le mauvais sens du terme.
La première fois que je me suis dit qu’il fallait vraiment que j’arrête les frais avec une personne de mon entourage, c’est quand j’ai remarqué qu’elle m’accaparait complètement, dans le mauvais sens du terme.
Elle n’acceptait de se voir qu’à deux pas chez elle ou dans le cinéma le plus proche de chez elle, elle me parlait de son copain non stop (j’aime bien écouter les gens, mais faut varier un peu les sujets), recentrait tout sur elle, je n’arrivais pas à placer un mot… et à un moment, j’en ai juste eu marre.
Elle ne ferait pas plus d’efforts, moi non plus, alors autant limiter les frais. Surtout que je croyais vraiment qu’au cours du temps, elle aurait pu devenir une très bonne amie, mais bon, passons.
L’ami•e de longue date (Les années sont passées, des amis sont partis, les autres sont restés, de nouveaux sont venus)
Dans une autre catégorie que sont mes ami•es de longue date, il y a des gens qui m’invitent souvent pour qu’on puisse se voir, ne serait-ce que pour prendre un verre.
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Même si l’envie ne manque pas, je ne me bouge quasiment jamais, sans même prétexter une sombre excuse mais en disant la vérité : « Oh ben écoute, j’ai la flemme de sortir, allez, la prochaine fois, bye ! » — car oui, tout comme Sheldon, si je n’ai pas de tact, j’ai un sens aigu de la politesse. Mais la culpabilité plane…
Je disais juste la vérité : « Oh ben écoute, j’ai la flemme de sortir, allez, la prochaine fois, bye ! »
En même temps, je me sens forcément coupable car j’aurais pu faire des efforts et surmonter ma flemme, et je me dis que quand j’en suis à un tel manque d’envie, c’est que c’est la fin, non ? Sinon, pourquoi j’aurais refusé l’invitation de base ?
Oui, en gros, c’est la fin. Bien sûr, il y a des personnes que je ne vois pas pendant des mois, mais quand on se voit, c’est comme si on s’était parlé la veille. Pourtant, d’autres fois, ce n’est pas le cas.
L’ami•e qui a changé (Mes amis, mes très chers amis, où avez-vous bien pu passer ?)
Mais pourquoi ? Pourquoi j’en suis arrivée là avec une personne que je connais depuis des années ? Parce qu’il y a une certaine lassitude et que les gens changent, tout simplement…
Je ne crois pas qu’une amitié puisse se baser uniquement sur les instants déjà passés ensemble, il faut aussi nourrir le moment présent, et quand ce n’est pas le cas, c’est difficile de surmonter ça.
Alors au lieu de m’accrocher aux vestiges du passé et de me remémorer combien c’était sympa alors qu’aujourd’hui, c’est juste insupportable, eh bien, il faut limiter les dégâts.
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D’abord, je l’ai nié, forcément, car déjà qu’il me faut du temps pour me faire des ami•es, alors rompre comme ça, j’avais un peu de mal à l’accepter, mais ça m’a fait du bien car le poids de la culpabilité et l’impression d’être toujours en tort s’étaient envolés.
La personne en face ne me faisait plus sourire, j’avais l’impression d’être fausse avec elle, c’était le malaise. Donc j’ai arrêté de faire semblant.
L’ami•e au sein d’un groupe (Toi, plus moi, plus eux, plus tous ceux qui le veulent)
Dans le cas des potes que je vois toujours en bande, j’ai tout simplement réalisé qu’il n’y avait aucune règle gravée dans le verre ou dans la pierre qui m’obligeait à toujours inviter tout le monde. Donc voilà, j’ai lâché le boulet que je ne supportais plus, toujours à critiquer et à imposer les choses selon son point de vue.
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Rien de mieux que d’être honnête, vous verrez, ça vous facilite tellement la vie au lieu de juste les ignorer et qu’ils croient toujours que vous avez envie de les voir.
Il n’y a aucune obligation à bien vous entendre avec la totalité d’un groupe, vous pouvez avoir des affinités particulières avec quelqu’un, que diable.
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J’ai donc cessé de l’inviter, et ce n’était pas la fin du monde. Alors oui, sur le coup, les autres m’ont dit « Non, ça se fait pas, c’est pas sympa » mais primo, je n’étais pas la seule à être dans ce cas-là et à ne plus savoir sur quel pied danser, donc les autres étaient soulagés aussi, et deuzio, adieu l’hypocrisie !
Voilà comment je n’ai pas hésité à dire au revoir à des gens qui occupaient une grande place dans ma vie. Aujourd’hui, quand j’en revois certains, il y a une part de cordialité et une autre part de rancune mais aussi d’incompréhension, mais on arrive quand même à faire preuve de maturité.
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