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« Qui sème l’impunité récolte la colère » : pourquoi des libraires s’insurgent face à la censure de Gérald Darmanin ?

Pour la venue de Gérald Darmanin à Nice, la librairie Les Parleuses avait affiché des slogans féministes que les autorités ont aussitôt cherché à dissimuler pour ne pas froisser le ministre de l’Intérieur. Les gérantes ont déposé une requête devant la justice.

Les libraires en colère ! En geste de solidarité avec la librairie de Nice Les Parleuses, plusieurs librairies à travers la France affichent des messages féministes.

 
 
 
 
 
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Pour comprendre les raisons de cet affichage, il faut revenir à la visite de Gérald Darmanin le vendredi 9 décembre. La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur était à Nice pour voir le futur hôtel des polices de la ville.

Quelques jours plus tôt, le 6 décembre, la librairie Les Parleuses a reçu la journaliste Hélène Devynck autrice du livre Impunité, et l’une des nombreuses victimes présumées de Patrick Poivre d’Arvor accusé de viols et d’agressions sexuelles par plus d’une vingtaine de femmes. Au cours de la rencontre, l’idée d’afficher en vitrine des messages féministes germe. Car l’occasion est trop belle : la librairie est située place du général Georges Marshall, soit tout près du futur hôtel des polices. Les libraires des Parleuses contactent donc des colleuses locales, rapporte Le Monde.

 
 
 
 
 
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Censurer des messages féministes pour ne pas froisser Darmanin

« Qui sème l’impunité récolte la colère », « Violeurs on vous voit, victimes on vous croit », tôt dans la matinée et avant la visite, des messages sont collés en devanture. Mais quelques heures plus tard, les gérantes assistent à l’installation d’une bâche noire et de tréteaux devant leur vitrine par des forces de l’ordre. « On nous a regardé comme si nous avions fait quelque chose d’hyper grave, c’est scandaleux », a raconté à France Bleu Anouck Aubert, l’une des libraires des Parleuses.

Cachez ces collages féministes que je ne saurais voir et surtout ne venez pas importuner le ministre de l’Intérieur, alors même que la cour d’appel de Paris vient de débuter l’examen de l’appel de Sophie Patterson-Spatz, qui accuse Gérald Darmanin de viol.

Qui a demandé à dissimuler ces messages ? La mairie de Nice nie être à l’origine de la manœuvre et affirme que les agents de la métropole qui ont installé la bâche ont répondu à une demande la police nationale.

Mardi 13 décembre, les libraires des Parleuses, ainsi que Hélène Devynck, ont déposé une requête devant le tribunal administratif contre le ministère de l’Intérieur et la mairie de Nice. Il s’agit bien là d’une atteinte à la liberté d’expression. Dans une tribune pour Libération, Hélène Devynck a réagi avec force et émotion :

« Vendredi, à Nice, l’opération des forces de l’ordre n’a fait que montrer ce qu’elle voulait cacher : l’impunité et le permis de violer que cet ordre accorde aux puissants. Elle a fait la démonstration d’un obscurantisme aussi aveugle et épais qu’une bâche noire tendue par la police devant la vitrine d’une librairie. »

Depuis ce jeudi 15 décembre, des librairies de la France entière ont repris les mots affichés dans la vitrine des Parleuses. Une action collective pour soutenir la librairie niçoise et dénoncer la censure faite à des féministes qui ne se laisseront pas bâcher.

Ce sont aussi plusieurs maisons d’éditions qui ont apporté publiquement leur soutien, notamment les éditions Dalva et les éditions Lapin.

À lire aussi : Balenciaga retire sa pub controversée avec des enfants à nounours BDSM

Crédit photo : Collages féministes Nice (Instagram)


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Les Commentaires

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Avatar de Penny65
15 décembre 2022 à 22h12
Penny65
P ... la bourde ! Mais qui a eu cette idée à la c... de faire cacher ces affichages ? Ne pas froisser le ministre ? Peut être, mais déclencher un incendie à la place, c'était pas obligatoire ... Aucun sens politique !
2
Voir les 5 commentaires

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