« Une amie et une camarade » pour Fabien Roussel. « Une combattante inlassable » selon Emmanuel Macron.
Voici comment le secrétaire national du Parti communiste et le président de la République ont rendu hommage ce dimanche 28 mai à Odette Nilès, décédée à l’âge de cent ans. Figure de la Résistance, elle est restée, tout au long de sa vie, de son arrestation à l’âge de 17 ans par la police française pendant l’occupation allemande, jusqu’à sa mort, un symbole de la lutte pour la liberté.
Fiancée de Guy Môquet
Née Lecland en 1922 de parents ouvriers, Odette Nilès a grandi à Drancy auprès d’un père militant au PCF. Elle-même entre aux Jeunesses communistes à l’âge de 15 ans, puis intègre le Secours rouge et les Jeunes filles de France.
En 1940, son père, anti-munichois, est arrêté. Cet événement fait basculer sa vie. Dès 1941, elle participe à des manifestations contre l’occupation allemande. Le 13 août 1941, alors qu’elle distribue des tracts pendant une manifestation à la station de métro Richelieu-Drouot, elle est arrêtée par la police française avec seize autres garçons. Tous ont alors moins de 20 ans. Jugée devant un tribunal martial allemand, elle est condamnée à la prison, et est transférée dans différents camps et prisons, avant d’atterrir, en septembre 1941, au camp de Choisel, à Châteaubriant (Loire-Atlantique).
C’est là, entre les barbelés qui séparent le camp des femmes de celui des hommes, qu’elle fait la rencontre de Guy Môquet. Elle a 19 ans, lui 17, et entre eux naît rapidement une histoire d’amour, qu’elle racontera plus tard dans Guy Môquet, mon amour de jeunesse (éd. L’Archipel, 2008). Il sera exécuté le 22 octobre 1941 après lui avoir fait passer un mot d’adieu, mais avant qu’elle n’ait pu lui donner « un patin » (un baiser, en argot).
Militante pour les droits des femmes
Transférée de camp en camp, Odette Nilès survit. En 1944, elle est transférée au camp de Mérignac, près de Bordeaux. En 1944, elle profite de la débâcle allemande pour s’évader du camp, et rejoint le maquis et les Francs-tireurs et partisans. Là, elle se voit confier l’encadrement des Forces unies de la jeunesse patriotique et rencontre son futur époux, Maurice Nilès, jeune commandant des FFI (Forces françaises de l’intérieur).
Son engagement ne faiblit pas à la Libération. Installée à Drancy avec son époux, elle milite pour les droits des femmes. Grande administratrice de Rosa Luxembourg et Dolores Ibarruri, elle devient Directrice du patronage laïque de la ville d’Aubervilliers et se rend inlassablement dans les écoles pour témoigner de son engagement résistant et porter la mémoire de ses camarades fusillés pendant la guerre.
Dernière survivante du camp de Choisel, Odette Nilès est décédée dans sa maison de retraite, à Drancy.
Les Commentaires
Toujours important de visibiliser les femmes dans l'Histoire !
Juste parce que ca le fait tiquer, dire qu'elle était fiancée à Guy Moquet alors qu'ils ont passé 1 mois en prison séparés par du grillage me paraît surprenant. Et bon, faire un paragraphe sur le thème "femme de" sur un mois de sa vie versus 100 ans me semble déséquilibré (et pas sûr que, inversement, on mentionne son nom quand on parle de Guy Môquet)