« Il n’y a pas une Sissy sur les réseaux et une Sissy différente dans la vie perso », résume Sissy Mua auprès de Madmoizelle. Sur sa chaîne YouTube ouverte en décembre 2010, les plus anciennes vidéos remontent à septembre 2012 et concernent la mise en beauté (d’où son pseudo qui se termine par Mua qui signifie makeup artist). Mais c’est en se filmant en train de faire des routines sportives, à partir de 2013, qu’elle explose véritablement grâce à son énergie communicative, son accessibilité et sa précision.
Quand la France se confine en 2020, un plus large public, avide d’activité physique maison, découvre ses vidéos fitness motivantes alors qu’elle a déjà publié plusieurs livres de sport et de nutrition et plusieurs entreprises avec son compagnon Tini : leur application de programmes sportifs et nutrition Trainsweateat, leur marque de food TSE Nutrition, et leurs vêtements de sport TSE Athletics. Alors que des témoignages mentionnent des violences managériales supposées dans son entreprise, retour sur sa carrière à travers une interview-portrait.
Interview de Sissy Mua, fondatrice de Trainsweateat
Madmoizelle. Comment es-tu passé des tutos beauté au sport et la nutrition sur tes réseaux ?
Sissy Mua. C’est assez simple. Les réseaux sociaux ont toujours été le reflet de mon lifestyle, de ma vie et de mes passions. J’ai commencé à une époque où j’étais absolument passionnée par tout ce qui touchait à la beauté et à la mode de manière générale, donc au lifestyle, plus tourné vers l’esthétique. Je le suis toujours, j’attends toujours autant d’aller chez Sephora.
Depuis cette période, depuis presque une quinzaine d’années, le sport et la nutrition ont pris une place beaucoup plus importante dans mon quotidien, puisque c’est la période vers laquelle, plus ou moins je me suis initiée au fitness et à la musculation. Au début, celle-ci prenait une ou deux heures dans ma semaine, plus les années ont passé, plus le sport a rempli mon agenda, jusqu’à occuper quasiment une heure ou deux par jour. C’est tout naturellement que cela s’est reflété sur les réseaux sociaux et sur YouTube, puis Instagram.
Dans quelle mesure être Sissy Mua en ligne t’aide à mieux compartimenter ta vie privée en dehors, à t’offrir davantage d’espace personnel pour exister ?
Sissy finalement, c’est certes mon nom public, mais c’est aussi finalement ma personnalité. Je pense qu’il n’y a pas une Sissy sur les réseaux et une Sissy différente dans la vie perso. En revanche, une chose est sûre, c’est qu’effectivement, il y a des choses que je ne montre pas de ma vie personnelle.
C’est vrai que les réseaux sociaux et surtout je dirais le développement de nos trois entreprises à côté de cela, m’ont un peu obligé à quadriller mon agenda et à consacrer du temps un petit peu plus personnel, même si j’aimerais qu’ils soient plus nombreux.
Finalement, les moments perso se font rares, mais quand il y en a, ils sont vraiment déconnectés totalement des réseaux sociaux, que ce soit des moments en famille ou avec Tini, etc. Ça me force un petit peu finalement à cloisonner ma vie perso et pro.
Plus qu’une passion pour le sport, tu partages avec Tini l’aventure Trainsweateat. Quels sont les avantages et les inconvénients d’entreprendre en couple selon toi ?
C’est une très très bonne question, car sincèrement, je pense que c’est quelque chose de très difficile que de partager un business avec sa moitié ou peut-être même sa famille. Selon moi, je pense qu’il faut des racines solides pour être prêt à affronter les tempêtes, car c’est souvent un petit peu finalement l’objet de dispute avec Tini. Lorsque l’on a des désaccords, c’est toujours à cause du travail, mais jamais dans la vie personnelle. On ne se dispute jamais en vacances, mais ça nous arrive un petit peu plus dans le quotidien, en revanche. C’est le reflet du stress du quotidien qui déborde peut-être même le soir, après le boulot, auprès de sa moitié [qui est alors aussi un partenaire pro]. Quand on rentre dans un foyer où les autres membres ne partagent pas votre activité professionnelle, le travail peut se ranger dans un tiroir, c’est peut-être plus facile de parler d’autre chose.
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Nous c’est vrai que c’est toute notre vie, c’est du réveil au coucher du lundi au dimanche et de janvier à décembre et des fois, ça peut créer des tensions. Néanmoins, les gros avantages, c’est qu’on partage une passion commune, une qui nous réunit. On partage finalement la même philosophie, la même façon de voir les choses et la même direction que l’on souhaite prendre. Finalement, c’est quelque chose qui se fait vraiment très naturellement. Et en ce qui me concerne, je n’aurais pas pu rêver mieux que que Tini comme partenaire dans la vie perso comme professionnelle !
Outre l’application avec programme sportif, vous avez aussi une marque de nutrition, TSE Nutrition. Ton diplôme en biologie spécialité agroalimentaire et nutrition t’aide-t-il dans ce domaine en plus de ton expérience sportive ? Qu’est-ce que tu as le plus appris à travers cette aventure food ?
Oui, absolument, puisque je suis diplômée d’une école d’ingénieurs en biologie et spécialisée en agroalimentaire et nutrition. Ça m’a énormément aidé à comprendre finalement la nutrition sportive avant même de développer notre propre gamme de compléments alimentaires. Ça m’a aidé à comprendre le fonctionnement du corps humain et de mieux comprendre ses besoins.
Ce sont des choses qui me servent au quotidien, principalement chez TSE Nutrition, puisqu’on développe des produits avec une expertise qui nous est propre. Je sais là où je souhaite faire des compromis et là où je ne souhaite pas en faire. La qualité du produit est une chose vraiment primordiale pour nous, par exemple.
Ça m’a vraiment appris à savoir ce que je voulais, de ce que je ne voulais pas, dans des compléments alimentaires et dans notre gamme à nous. Je pense que c’est justement grâce à cela qu’on a une gamme qui se différencie relativement de la concurrence.
Vous proposez aussi des vêtements avec TSE Athletics. Qu’est-ce qui distingue votre marque de vêtements de sport des autres selon vous ?
Alors ça c’est assez simple, c’est un petit peu finalement, la même chose, c’est que TSE Athletics ça a été développé par des sportifs pour les sportifs. Quand je dis les sportifs, c’est pas forcément pour le sportif professionnel, mais quiconque pratiquant du sport.
Notre vision est très simple. Ça fait dix à quinze ans qu’on s’entraîne tous les deux, Tini et moi. On a essayé des dizaines, pour ne pas dire peut-être des centaines, de marques différentes depuis tout ce temps. On a une vision très claire de ce que l’on aime et de ce que l’on n’aime pas.
Cette vision là se transpose totalement dans nos collections et dans nos produits, puisque les produits doivent être avant tout ultra confortables dans la pratique sportive comme en dehors. Parce que quand on est confortable pour faire du sport, on est confortable pour aller faire ses courses avec, et surtout correspondre aux attentes d’une personne qui l’utilise durant l’entraînement. Donc pas de couture qui irrite, pas de bretelles trop serrées, pas de legging qui serre la cheville ou le mollet ou autre. Ça, ce sont vraiment les prérequis avant toute sortie de produit.
On mixe ça avec un style qui nous est propre, donc à la fois en termes de coupe, de coloris et de motifs. Nous sommes très très axés motif ! Dans chaque collection phare, nous avons un nouveau motif exclusif et inédit qui est très plébiscité par les clients.
Quelle est la pièce qui te manquait le plus chez la concurrence et que tu es contente d’avoir pu réaliser chez TSE Athletic ?
Les imprimés ! Nous, on adore les prints, le fait que ça puisse se mix and match si on peut dire ça comme ça avec l’ensemble de la collection. On réfléchit toujours les coloris comme étant complémentaires aux motifs et je pense que c’est ce qui plaît beaucoup à notre clientèle. On pense aussi au confort avant tout. Et, on a une gamme qui va bientôt sortir, et qui va répondre à un gros besoin…
C’est quoi ton meilleur conseil sport ?
Là, si j’en ai qu’un, c’est prendre son temps. Le sport, c’est vraiment quelque chose de longue haleine. C’est un marathon, c’est pas un sprint.Il faut savoir commencer doucement pour pouvoir durer dans le temps, faire du sport longtemps. En faire une routine, quelque chose qui va s’inclure dans notre quotidien et pas de manière temporaire comme deux mois avant l’été. Pour cela, il ne faut pas se précipiter. Il ne faut pas passer de zéro séance à six par semaine pour aller plus vite. Au contraire, il suffit de partir à temps et d’y aller.
Ton meilleur conseil nutrition quand on veut pérenniser son activité sportive ?
Là, je dirais surtout le lâcher prise et finalement apprendre un petit peu l’alimentation intuitive.
C’est vraiment le conseil que je prodigue à chaque fois. Apprendre à écouter ses sensations, apprendre à écouter sa satiété, sa faim, ses envies. C’est ce qui va vraiment aider les gens dans la durée.
Encore une fois pareil, c’est quelque chose qui prend du temps, pour s’autoréguler et mieux s’alimenter en fonction de ses besoins.
Et ton meilleur conseil afin de bien s’habiller pour une activité physique ?
Choisissez des vêtements TSE AThletics (rires) ! Des vêtements qui sont confortables, qui vont épouser votre corps et surtout vous accompagner dans les mouvements, c’est ultra-important.
Le nombre de vêtements de sport qui sont inconfortables, c’est vraiment à bannir, car ça va vous limiter. Ça ne va pas vous donner envie de pratiquer.
Choisissez surtout des vêtements où vous vous sentez bien dans votre corps, mais surtout dans votre tête qui vous plaisent et qui vous donne envie de les enfiler pour aller vous lancer dans votre séance de sport.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Et Too good to go... Je vois pleins de madz mentionner cette boîte et en fait...