« Brutale ». C’est le qualificatif qui revient le plus souvent lorsque l’on demande aux ex-collaborateurs de décrire l’ancienne directrice de communication de Jean-Luc Mélenchon. Sophia Chikirou, députée LFI, se démarque à l’Assemblée par son approche offensive dans l’hémicycle, illustrée par des « discours sonores, invectives, attaques frontales contre le gouvernement », retrace Franceinfo. Un style rhétorique à l’image de son management, selon « Complément d’enquête ».
Un CV garni au sein de LFI et des suspicions d’escroquerie
Moins connue que certaines de ses consœurs, comme Clémentine Autain ou Mathilde Panot, Sophia Chikirou est députée de Paris depuis quinze mois. Aux manettes de la communication de Jean-Luc Mélenchon durant les deux dernières campagnes présidentielles, elle est depuis près de 10 ans son fidèle bras.
Depuis peu, elle est prise dans une tempête médiatique, politique et judiciaire : figure centrale de l’affaire des comptes de campagne, Sophia Chikirou est visée par des soupçons de surfacturations. Pendant la campagne de 2017, alors qu’elle dirigeait la communication de Jean-Luc Mélenchon, elle aurait facturé à LFI des « prestations fournies par sa propre entreprise de communication, Médiascope ». Un mariage hasardeux qui lui vaudrait d’être prochainement auditionnée par la justice, en prévision d’une potentielle mise en examen pour « escroquerie aggravée ».
Elle fut aussi, pendant un court temps, la patronne de la web télé Le Média, et a géré dans l’ombre la réintégration à LFI de son collègue député Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, qu’elle avait farouchement défendu.
Accusée de management brutal et d’humiliations par ses équipes
En interne, la députée est loin de faire l’unanimité. Comme le retrace « Complément d’Enquête », rares sont ceux, pourtant, qui ont osé parler, craignant des représailles. D’après les témoignages recueillis par FranceInfo, Sophia Chikirou est décrite comme « dangereuse humainement », prête à « rigoler avec toi et t’assassiner une demi-heure plus tard ». Aucun de ses collaborateurs ne s’étonnerait d’ailleurs que l’ancienne dircom des Insoumis commence à être épinglée publiquement.
Plusieurs dénoncent un règne de la terreur anxiogène, fondé sur l’intimidation et la violence verbale, couplés à une pression constante :
Des coups de pression par message à chaque fuite dans la presse, raconte l’une de ses collègues, des excès de colère exercés sur ses propres collaborateurs, confie un proche de l’un d’eux. Ce dernier raconte même une scène où Sophia Chikirou aurait jeté un ordinateur portable sur son équipe.
Selon les informations de franceinfo, la députée s’expliquera après la diffusion du « Complément d’enquête ». Des explications très attendues en interne.
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