C’est un article qui serre le cœur. La journaliste au Figaro Agnès Leclair a publié, le 2 août dernier, un décryptage sur un phénomène peu connu : celui des nourrissons qui souffrent d’un grave syndrome de dépression suite à leur placement pendant dans nombreux mois en hôpital, à défaut d’avoir eu une place en pouponnière.
Des nouveau-nés qui ont besoin d’une « réanimation » psychique et affective
Comme on peut le lire dans l’article d’Agnès Leclair, nombreux sont les nourrissons qui, après leur naissance, doivent passer des semaines, voire des mois dans les hôpitaux, en attendant d’être placés dans une pouponnière surchargée où le personnel manque. C’est une réalité en France, selon les départements, les services sont saturés.
L’Aide sociale à l’enfance (ASE) n’a pas les moyens nécessaires pour accueillir tous les nouveau-nés abandonnés de France, et certains tout petits doivent rester dans les hôpitaux où ils sont nés, en attendant d’être placés.
Certains bébés peuvent, dans certains cas, repartir avec leurs parents, mais ces derniers étant parfois eux-mêmes en grandes difficultés psychologiques (accouchement suite à un déni de grossesse, violences familiales, etc.), le retour à la maison peut prendre du temps, ou ne pas avoir lieu du tout.
Mais même si ces bébés ne sont pas maltraités dans les hôpitaux, ils peuvent être victimes d’un syndrome qui était fréquent pendant l’après-guerre, celui de l’hospitalisme.
Comme cela est expliqué dans l’article du Figaro, le syndrome de l’hospitalisme est «une forme de dépression liée à une carence affective et à l’absence d’une figure d’attachement dans le cadre d’un long séjour à l’hôpital ou d’un placement »
Cette forme particulière de dépression a été décrite pour la première fois par le psychiatre René Spitz en 1946.
Dans l’article, le pédopsychiatre Daniel Rousseau apporte des précisions sur les symptômes de ces bébés qui « ont besoin d’une « réanimation » psychique, affective et parfois médicale intense » après avoir été abandonnés :
« Ils ont souvent des retards de poids, des problèmes de santé non traités, des carences multiples. Certains ont vécu des privations affectives terribles. Leurs besoins sont énormes. Ce sont des enfants qui peuvent se mettre à vomir quand on se détourne d’eux, par exemple. Il y en a d’autres que l’on n’entend pas, qui ne réclament pas leurs biberons, ne pleurent pas, qui ont lâché prise sur le plan relationnel. »
Daniel Rousseau pour Le Figaro
Pour plus d’informations sur les tensions des places existantes dans les pouponnières, qui varient entre les départements français, vous pouvez lire l’article complet d’Agnès Leclair dans Le Figaro.
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Crédit photo image de une : nenovbrothers
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