Les femmes sont-elles moins bien soignées que les hommes ? Spoiler : la réponse est oui. De nombreuses études montrent en effet que les patientes pâtissent trop souvent des biais sexistes du corps médical, entravant leur bonne prise en charge. Cela a un nom : le syndrome de Yentl. Explications.
D’où vient le nom du syndrome ?
Le nom du syndrome, Yentl, est inspiré de l’héroïne d’un roman de Isaac Bashevish Singer, publié en 1962, puis adapté au cinéma en 1983 avec Barbra Streisand dans le rôle titre. Yentl est une jeune femme juive, qui, en 1904, doit se déguiser en garçon pour pouvoir suivre une éducation talmudique, réservée aux hommes. Cette histoire illustre un cas de traitement différentiel fondé sur le genre. Et c’est pour cela que le syndrome de Yentl s’appelle ainsi.
À qui doit-on la découverte de ce syndrome ?
On doit la théorisation de ce syndrome à la cardiologue américaine Bernardine Healy. Comme le retrace la revue médicale suisse, c’est en 1991 que la chercheuse « a montré l’existence d’un biais sexiste : en cas de syndrome coronarien aigu, les femmes étaient moins souvent hospitalisées que les hommes ». Ce biais, qui dessert les femmes parfois fatalement, est observé également « dans la prise en charge des pneumonies, de l’insuffisance et des arythmies cardiaques, de l’implantation de défibrillateurs, du traitement du VIH par l’AZT, des investigations en cas d’AVC, des arthroplasties, et des greffes rénales » note la revue suisse.
Comme le note la Ligue cardiologique belge, les maladies cardiovasculaires restent aujourd’hui la première cause de décès chez la femme. C’est pourquoi il est primordial de s’affranchir de ces biais sexistes pour garantir une meilleure prise en charge des patientes. Car, « si les femmes partagent de nombreux facteurs de risque avec les hommes, certains sont plus spécifiques aux femmes ou ont une traduction différente chez une femme ».
À voir aussi : qu’est-ce que le syndrome méditerranéen ?
Quelles sont les conséquences de ce syndrome ?
Infantilisation, désintérêt pour les maux du corps féminin, minimisation des douleurs, renvoi à un facteur psychologique, culpabilisation… Les femmes font régulièrement l’objet de maltraitances documentées de la part d’un corps médical pétri d’idées reçues sexistes. C’est ce que démontre l’essai percutant Les patientes d’Hippocrate (ed. Philippe Rey), des journalistes Maud Le Rest et Eva Tapiero. Parce qu’elles seraient hystériques, angoissées, hypocondriaques, ou encore trop sensibles, les femmes et leur santé continuent à ne pas être prises au sérieux. Cela se traduit par des retards monumentaux dans la recherche médicale portant sur les pathologies qui les concernent, mais aussi des retards de diagnostics parfois fatals (notamment pour les infarctus ou l’autisme), voire des erreurs médicales dramatiques.
Toujours selon la Ligue cardiologique belge, « ce biais sexiste débute au niveau des études médicales et des essais cliniques où la population féminine est souvent sous-représentée, posant la question de la validité ou de l’efficacité de certains traitements chez la femme ».
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Les Commentaires
Les maladies cardiaques sont bien plus fréquentes chez les hommes. Et un médecin malgré toute sa bonne volonté peut passé à côté chez une femme car il ou elle n'y a jamais été confronté.
>>>des maladies cardiaques tellement rares chez les femmes que les médecins n'y auraient jamais été confrontés??
@PanamCT
Ça recoupe sur le cancer du seins chez les hommes de mon message précédent. (même si la proportion de maladie cardiaque chez les femmes reste plus fréquente que le cancer du sein chez l'homme).
>>>La petite parenthèse, c'est une charmante litote...heureusement que tu l'as rajoutée, on aurait pu te croire de mauvaise foi...