Le polyester est une matière synthétique largement représentée dans la mode, en particulier du côté des marques de fast fashion. Protéiforme, le polyester (et ses variantes telles que le nylon, le polyamide, l’élasthanne ou le lycra) s’invite partout, et reste pourtant assez méconnu.
Le polyester : une matière synthétique dérivée du pétrole
Dans la grande famille des polymères (des molécules géantes pouvant être naturelles ou synthétiques) figurent les plastiques, dont le polyester. Il s’agit d’un dérivé de l’industrie du pétrole. C’est une matière synthétique.
Entretien des vêtements en polyester
Quels sont les avantages du polyester pour vos vêtements ?
- C’est une matière très résistante mécaniquement. Mélangé à des matières naturelles, le polyester peut leur apporter de sa résistance.
- Le polyester résiste aux froissements, même pendant et après les lavages (jusqu’à une limite de température de 40°C).
- C’est une matière qui s’entretient très facilement et dure longtemps.
Quels sont les inconvénients du polyester pour vos vêtements ?
- Le polyester est peu respirant, donc on peut vite avoir chaud dedans.
- Quand on transpire dedans, la sueur reste sur la peau au lieu de s’évaporer, ce qui peut causer de mauvaises odeurs (sauf s’il s’agit de micro-fibres de polyester comme c’est le cas pour des vêtements de sport en matière technique ou certaines pièces de lingerie).
- Cette matière n’est pas biodégradable.
- Elle génère de l’électricité statique.
Comment laver un vêtement en polyester ?
Pour bien laver des vêtements en polyester, rien de bien compliqué. Le seul point de vigilance à garder en tête, c’est la température : jamais au-dessus de 40°C. Sinon, vont se former des plis qui font rester permanents. Un sèche-linge trop chaud peut également avoir un effet de froissements irréversibles. Le polyester n’a pas besoin d’être repassé (sauf s’il s’agit d’un vêtement en matières mélangées comme du 50 % coton, 50 % polyester) puisque c’est une matière infroissable (tant qu’on ne la lave pas au-dessus de 40°C, encore une fois).
Autrement, qu’importe le niveau d’essorage, le programme ou la lessive.
En revanche, le polyester peut relâcher des micro-plastiques au moment du lavage. Contre cela, on peut ajouter un filtre (comme le Filtrol ou le PlanetCare) à la sortie d’eau de sa machine à laver afin de réduire l’impact des micro-particules sur l’environnement. À défaut, on peut acheter des boules dédiées (à l’instar de la Cora Ball) à mettre directement dans le tambour de la machine à laver afin qu’elles y captent les micro-fibres. Il existe également le Guppyfriend : un sac dans lequel glisser ses vêtements avant de les mettre dans le tambour.
Le polyester et l’industrie textile
Comment le polyester est-il produit ?
Le polyester a été inventé dans les années 1940 par deux chimistes britanniques, puis il a été commercialisé à partir des années 1950, aux États-Unis et en Europe principalement. Il a d’emblée connu un grand succès, car c’est une matière qui n’a pas besoin d’être repassé et se lave très facilement.
Aujourd’hui, c’est devenu la fibre synthétique la plus produite dans le monde et représente 50 % des fibres utilisées dans la mode. Désormais, elle est principalement produite en Asie, aux États-Unis, et en Europe (plutôt en Italie).
On extrait du pétrole deux composés chimiques (un alcool et un acide) que l’on fait réagir en température et sous vide afin d’obtenir une matière solide qu’est le polyester. On va alors le faire fondre, puis l’étirer afin d’obtenir des filaments que l’on va torsader, et ainsi obtenir un fil de polyester bien solide. Une fois enroulé en bobine, les fils sont envoyés dans des usines pour qu’elles les tissent ou les tricotent en étoffes. Ces dernières passent ensuite par la case ennoblissement : traités chimiquement ou mécaniquement pour apporter des propriétés souhaitées (couleur, fini mat ou brillant, etc).
Quel est l’impact du polyester sur l’environnement ?
Quand on fabrique une matière à partir de pétrole, il faut prendre en considération que cela génère beaucoup de CO2, notamment au moment de son extraction.
Les traitements d’ennoblissements du polyester peuvent également polluer l’air et/ou l’eau en fonction des pays de réalisation de cette étape. Cela peut poser un problème aux ouvriers textile qui s’en occupent, mais aussi aux personnes qui vivent dans la région des usines de production et de traitement.
De l’extraction du pétrole jusqu’à devenir un vêtement, le polyester voyage beaucoup : le fil est produit dans un pays X, puis souvent transformé en étoffe dans un pays Y, avant d’arriver dans des usines de confection dans un payz Z afin de devenir une pièce achetable par des consommateurs. Le transport en lui-même est l’une des étapes les plus polluantes en terme d’impact CO2 pour la production de polyester (comme pour la plupart des matières premières).
En fonction des règles de régulation d’utilisation des produits chimiques, la production s’avère plus ou moins polluante : c’est produit de façon moins néfaste en Europe et aux États-Unis, qu’en Asie ou en Afrique. C’est dans ces deux derniers continents que les coûts financiers sont les plus faibles : c’est donc là que les marques se délocalisent de plus en plus. Mais si les pays ne mettent pas forcément des lois en place pour limiter cette pollution, les consommateurs et consommatrices lambdas peuvent faire pression sur les marques afin de les inciter à mettre un cahier des charges plus strict. Quelques marques assurent une traçabilité totale de leurs vêtements, y compris ceux en polyester.
Laver des vêtements en polyester provoque une légère abrasion qui génère des micro-particules. Celles-ci échappent aux systèmes de traitements des eaux usées, et finissent par polluer les océans. C’est ce que l’on appelle des micro-plastiques. Ces derniers ne sont pas bioaccumulables : si la faune aquatique peut les avaler, elle les expulse après digestion. Les animaux marins ne stockent pas de plastique dans leur système digestif.
Quelles sont les alternatives au polyester ?
Si l’on souhaite se tourner vers des matières plus écologiques que le polyester, il existe pléthore d’alternatives. À commencer par des matières artificielles comme le tencel (également appelé lyocell). Ou mieux encore : des matières d’origine naturelle comme la laine, le coton, le lin, ou encore la soie.
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Crédit photo de Une : RecycleMan de la part de Getty Images.
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