Live now
Live now
Masquer
pexels-sora-shimazaki-douleur regles
Santé

Quelle protection périodique est la plus efficace en cas de flux abondant ? Cette étude a la réponse

Une étude américaine, conduite pour la première fois avec du sang (et non de l’eau comme c’est de coutume…), affirme que les disques menstruels, dont la forme est proche de celle du diaphragme contraceptif, seraient la solution la plus absorbante en cas de flux menstruel abondant.

C’est une petite révolution dans le monde des protections périodiques. Pour la première fois, une étude d’ampleur, conduite par les chercheurs de l’université Oregon Health and Science à Portland, a utilisé du vrai sang pour comparer les capacités d’absorption des différents types de protections mis sur le marché.

Le résultat est sans appel : c’est le disque menstruel en forme de diaphragme (à ne pas confondre avec la coupe) qui serait le plus efficace.

Du vrai sang utilisé pour tester l’absorption

Jusqu’à présent, les fabricants utilisaient de l’eau ou de la solution saline pour estimer l’absorption de leurs produits. Seulement voilà : le sang menstruel est loin d’avoir la même consistance ou composition. Il contient des cellules sanguines, des sécrétions, des extraits de la muqueuse de l’endomètre… Autant d’éléments qui le rendent plus visqueux et affectent la manière dont il est absorbé.

C’est donc pour cette raison que les chercheurs se sont tournés vers des concentrés de globules rouges (ce qu’il reste après le retrait du plasma et des plaquettes) pour mesurer la capacité d’absorption de 21 produits. Tout a été passé au crible par les experts : des serviettes hygiéniques et des tampons destinés à différents flux, des coupes menstruelles de tailles variables, quatre marques de disques menstruels, des serviettes post-partum, des culottes menstruelles…

Comme le précise le quotidien britannique The Guardian, « ces résultats pourraient permettre aux docteurs de mieux évaluer si un flux abondant est signe de problèmes médicaux sous-jacents tels qu’un trouble de la coagulation ou des fibromes ».

Le disque menstruel bat le reste des protections

Les résultats, parus le 7 août dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health, estiment que les disques menstruels sont capables de contenir en moyenne 61 ml de sang, (et jusqu’à 80 ml pour la marque Jiggy).

Comme le souligne le Guardian, « perdre du sang au-delà de ce seuil [80 ml au total pour l’ensemble des jours de règles d’un cycle] correspond à une perte excessive et nécessite une enquête médicale approfondie » afin d’en déterminer la cause.

De leur côté, les tampons, serviettes et coupes menstruelles peuvent contenir entre 20 et 50 ml de sang, tandis que les culottes menstruelles (pourtant pour flux abondant) se limitent à 2 ml en moyenne…

Un décalage entre l’absorption vantée des produits et la réalité

L’équipe a également identifié un décalage entre la capacité d’absorption rapportée par les fabricants et la réalité de leurs produits : la plupart des protections testées signalaient une capacité d’absorption bien supérieure à celle identifiée par l’étude.

Publicité mensongère ou mauvaise évaluation due aux tests effectués à l’eau ? Quoi qu’il en soit, la directrice de l’étude, Bethany Samuelson Bannow, a rappelé auprès du Guardian que l’enjeu, lorsqu’on a un flux abondant, n’est pas seulement de trouver la protection la plus adaptée, mais de consulter pour vérifier qu’aucun problème médical sous-jacent n’existe :

« Je préférerais de loin que les personnes ayant des règles aussi abondantes contactent leur médecin pour savoir ce qui peut être fait pour réduire les saignements, plutôt que [d’essayer de] trouver un produit plus pratique. »

Comprendre la capacité de différents produits peut néanmoins aider les médecins à estimer si une personne a besoin de tests ou de traitements supplémentaires : « Je peux demander à une patiente, ‘à quoi ressemblent vos règles ?’ et elle peut dire, ‘eh bien, je remplis une serviette toutes les deux heures’ – mais je n’ai pas nécessairement le temps de demander de quelle marque il s’agit ou si c’est une serviette maxi », ajoute auprès du Guardian le Dr Paul Blumenthal, professeur émérite d’obstétrique et de gynécologie à l’Université de Stanford.

Si les seuils d’absorption étaient standardisés d’un produit à l’autre, comme le sont les niveaux de piments sur les sauces vendus au supermarché, ajoute-t-il, cela permettrait aux spécialistes de mieux comprendre et accompagner les patientes.


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.

Les Commentaires

7
Avatar de Marre des
11 août 2023 à 07h08
Marre des
Bon apparemment j'aurai besoin d'après le tableau d'une opération chirurgicale...
J'ai toujours eu un flux abondant et la protection qui m'a "sauvée" ce sont les culottes de règles de fempo (surtout les hipster++), un investissement qui en valait la peine (j'ai déjà eu qq "fuites" mais tellement peu par rapport aux serviettes spéciale nuit que je mettais en journée aussi.
Et je ne supporte plus du tout les tampons (avant j'en mettais mais ils ne sont plus commercialisé ceux que je supportais...)
0
Voir les 7 commentaires

Plus de contenus Santé

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.28.20
Bien-être

« On souffre en silence » : 3 femmes nous parlent sans tabou de leurs douleurs menstruelles

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.30.20
Bien-être

Douleurs de règles : et si on arrêtait de souffrir en silence ? Une experte nous explique pourquoi il est crucial de consulter

Woman at home suffering from menstrual pain. Menstrual cramps, woman warming the lower abdomen with a hot water bottle, endometriosis, and diseases causing pain.
Santé

Non les filles, ce n’est pas normal d’avoir mal quand on a ses règles !

basic fit minia
Sport

Revivez le talk Madmoizelle et Basic-Fit sur le sport et la santé mentale

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2
3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

La société s'écrit au féminin