C’est quelque peu un retour en arrière. Si l’année 2020 avait été marqué par un léger recul du jour du dépassement, 2021 est le signe que nous sommes de retour à la situation d’avant la pandémie. Et que nous avons collectivement loupé une occasion de revoir notre manière de vivre.
1,7 planète pour tenir toute l’année
Le jour du dépassement, c’est le jour où la consommation de l’humanité dépasse les ressources de notre planète.
Nous visons donc à crédit. Et cela n’est plus tenable. À l’heure actuelle, il faudrait 1,7 planète comme la nôtre pour subvenir aux besoins de toute la population… et « plus encore si le monde entier vivait comme dans les pays riches », précise l’ONG Oxfam France.
Car en effet, tous les pays ne portent pas la même responsabilité dans cette situation. C’est d’ailleurs ce que rappelle l’activiste Greta Thunberg aujourd’hui :
« Aujourd’hui c’est le jour du dépassement, le jour où nous avons utilisé les ressources du monde pour 2021. Au niveau national, cette date varie beaucoup. Dans mon pays la Suède, par exemple, il se situe le 6 avril. On ne fait pas que voler le futur – on est aussi en train de voler le présent d’autres parties du monde. »
L’infographie du Global Footprint Network partagée par la militante est très claire : si la population mondiale consommait de la même façon que nous consommons en France, le jour du dépassement serait atteint… le 7 mai. Oui, vous avez bien lu. En quatre mois et des poussières, l’entièreté de la population aurait épuisé les ressources planétaires.
De quoi relativiser sur la manière dont nous mangeons, dont nous nous déplaçons, bref, dont nous vivons. Et aussi nous questionner sur les inégalités grandissantes en termes d’impact du changement climatique : les nations les plus polluantes ne seront pas celles qui seront frappées le plus durement par les conséquences du réchauffement de la planète.
Un jour du dépassement de plus en plus tôt dans l’année
Ce 21 juillet marque donc le jour où nous atteignons cette limite. Et cela fait plus de trente ans que le jour du dépassement arrive de plus en plus tôt dans l’année : du 29 décembre en 1970, on est passé au 11 octobre en 1990.
Et nous y voilà, en plein été, à se dire que nous venons d’atteindre cette limite alors que nous sommes encore à cinq mois de 2022.
Si l’on en croit les recommandations de l’Ademe, l’agence de la transition écologique, nous pouvons agir à notre petit niveau : limiter le gaspillage alimentaire, pratiquer l’auto-partage et les échanges de services, privilégier la seconde main, le reconditionné…
Certes. Mais on est en droit de se demander si nos petits efforts pas difficiles à mettre en œuvre vont vraiment changer quelque chose à l’échelle mondiale.
Est-ce suffisant pour inverser la vapeur et réduire notre empreinte écologique, alors que la forêt amazonienne a commencé à émettre du dioxyde de carbone au lieu d’en absorber ?
En attendant le prochain grand sommet sur le climat, la COP26, qui aura lieu à Glasgow en novembre prochain, nos petits gestes feront-ils le poids si les industries s’obstinent à poursuivre leur course effrénée pour plus de profits au détriment de leur impact écologique ? Font-ils le poids si des multimillionnaires crament quelques tonnes de CO2 dans l’atmosphère en dix minutes pour le plaisir de voir la Terre d’en haut ?
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Crédit photo : Jeanne Menjoulet – Flickr Marche pour le climat du 21 septembre 2019 à Paris
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