Ce n’est pas encore la rentrée que déjà les devoirs commencent. Au programme : cours de civilisation anglaise et d’histoire queer dispensés par le site web de la chaîne Arte, qui diffuse jusqu’au 22 juillet 2022 (résolution de rentrée numéro 1 : la procrastination tu éviteras) la série Queer as Folk.
Sur deux saisons, la série anglaise suit les pérégrinations sur fond de musique électro de deux trentenaires ouvertement homosexuels, Stuart et Vince, et leur rencontre avec Nathan, un adolescent qui évolue dans un environnement peu accueillant. Créée par Russell T. Davis, Queer as Folk a autant marqué la télévision qu’elle l’a choquée.
Controversée, queer et fière de l’être
Dès le premier épisode diffusé en 1999, Queer as Folk choque l’Angleterre. La série emmène les téléspectateurs et téléspectatrices en immersion dans les boîtes de nuit du quartier queer (dont le premier sens en anglais, signifie « étrange » avant une réappropriation du terme par la communauté LGBTI+) de Manchester.
Avec Aidan Gillen (Stuart) — avant qu’il ne devienne Littlefinger dans Game of Thrones, Craig Kelly (Vince), Charlie Hannam (Nathan) à l’affiche, Queer as Folk a mis en scène dès son pilote une scène de sexe entre un mineur âgé de 15 ans et un adulte (29 ans). De quoi susciter de vives critiques qui n’ont toutefois pas empêché la chaîne Channel 4 de soutenir contre vents et marées la série.
Dans un article du Guardian qui relatait le nombre de signalements reçus par l’équivalent du CSA anglais à l’encontre de la série, le directeur des programmes de l’époque réagissait à la controverse en ces termes :
« Queer as Folk a incarné notre mission de mettre des points de vue et des voix alternatives à l’écran. La série a dépassé les limites pour les fictions télévisées et a suscité une énorme réaction des téléspectateurs, la majorité étant très favorable à son style et à son sujet ».
Tim Gardam, directeur des programmes de Channel 4 en 1999
Au-delà de son aspect controversé, Queer as Folk a ouvert la voie à une représentation des personnages gays et lesbiens à l’écran. Elle fut ainsi l’une des premières séries télé à dépeindre un couple de mères lesbiennes.
L’après « Queer as folk »
Pionnière et source d’inspiration, la série britannique a eu le droit à un remake américain quelques années plus tard.
Remake qui fera lui-même l’objet d’un reboot prochainement (vous suivez ?). La nouvelle version promet d’être plus inclusive avec notamment des personnages transgenres.
Plus de vingt ans après sa première diffusion, Queer as Folk UK n’est pas à l’abri de certaines critiques. La chaîne Arte prévient « la série, où priment la fureur de vivre et le clubbing, aborde aussi des sujets de société qui vont de l’homophobie à l’usage de stupéfiants en passant par l’homoparentalité – mais élude toutefois celui du sida ».
Alors, si vous souhaitez approfondir le sujet avec des cours du soir, nous vous conseillons le visionnage du film 120 battements par minute de Robin Campillo qui revient sur le combat des militants d’Act-Up Paris, une association de lutte contre le VIH.
Pour regarder Queer as Folk, rendez-vous sur Arte.tv.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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