La semaine dernière, on te relayait l’initiative de Jen Lewis pour Buzzfeed : la contributrice avait imaginé, en dessins et en mots, ce qu’ont bien pu devenir certains héros de dessins animés estampillés Nickelodeon.
Comme je suis une grosse copieuse, ça m’a donné envie de faire la même chose, les dessins en moins, évidemment, puisque je m’y prends avec un crayon ou une tablette graphique comme un manche qui s’essaie au crayon ou à la tablette graphique.
Alors je vais plutôt me contenter d’écrire un petit tronçon de la suite des aventures de trois personnages qui m’ont beaucoup marquée. Parce que de toute façon, écrire, c’est mon job. Ça tombe bien.
Dawson, Pacey et Joey (Dawson)
Dès le générique, on sent pourtant bien que le fameux triangle amoureux n’est qu’un couple avec un relou qui s’incruste.
Lors des ultimes épisodes de la série Dawson, on apprend que ce dernier est devenu réalisateur de sa propre série. Une série qui met en scène un personnage adolescent dont la vie ressemble comme deux gouttes d’eau à sa propre existence. Une série, donc, que je te déconseillerais de regarder si elle existait, puisque ce serait comme revoir toutes les saisons de Dawson mais avec des acteurs différents. Aucun intérêt.
Joey a décidé (sur les bons conseils de Jen qui était évidemment la mieux placée pour avoir de bonnes idées vu qu’elle était blindée de sédatifs car mourante — non mais franchement) de se mettre en couple avec Pacey plutôt qu’avec Dawson. Depuis, le couple mythique, qui s’était roulé plus de pelles lors de leur croisière à bord du True Love que je n’ai de cheveux sur ma tête, s’est séparé. C’est triste, mais ça arrive.
Leur couple s’est largement détérioré lorsqu’ils ont compris, au bout de quatre saisons, que la série de Dawson parlait d’eux. Évidemment, en bon réalisateur-auteur, le blond s’était bien gardé de mettre en avant ses défauts et les qualités de Pacey.
Les deux se sont sentis floués : ils ont alors porté plainte contre leur ami, ce qui les a entraînés bien malgré eux dans une bataille acharnée contre la chaîne qui diffusait la série. Ils ont, de ce fait, perdu beaucoup d’argent, ce qui ne les a pas aidés à raviver la flamme dans leur couple à la routine bien installée.
Mais la séparation a été officialisée lorsque Joey a réalisé qu’elle s’était lancée dans une procédure judiciaire longue et coûteuse pour son mec, « alors que Dawson dans la série il a été gentil avec moi, j’étais jouée par Jessica Alba et tout, hihi, c’est mignon ». Quelle conne.
Lasse, minée par une dette à 5 chiffres, Joey décide d’accepter les avances d’un monsieur très riche un peu plus vieux qu’elle, bien placé dans l’organigramme de la Physiologie, secte influente et réputée pour ses sérums.
Dawson, lui, a su profiter de la médiatisation du procès pour s’en mettre plein les fouilles. Pacey, de son côté, déprime en faisant la vaisselle, les sourcils froncés, un torchon jeté négligemment sur l’épaule.
Sabrina l’apprentie sorcière
Dans la série, Sabrina était bien mignonne, en sorcière adolescente qui galère à gérer ses pouvoirs et fait preuve d’une maladresse sans pareille. Cette maladresse, justement, est exactement ce qui a causé sa perte.
Le jour de ses 30 ans, Sabrina est invitée à manger par ses deux tantes, qui vivent toujours ensemble sous le même toit avec un chat qui parle. On ne te l’a probablement jamais dit, mais la présence de Salem était une habile façon de nous faire comprendre que Zelda et Hilda ne fumaient pas que des Gauloises.
Un peu éméchées, les trois Spellman commencent à parler de l’avenir professionnel de la plus jeune d’entre elles. Comme pour tous les trentenaires qui ne savent pas exactement ce qu’ils comptent faire, ce genre de conversation a tendance à gonfler sérieusement Sabrina.
Très vite, le ton monte. Les assiettes commencent à voler sans pour autant que les protagonistes n’aient à bouger : elles sont sorcières, et font donc tout ça à la force de leur index.
Dans un excès de rage, Sabrina, réalisant qu’il n’y a plus aucun plat à jeter, s’attaque aux couverts. Manque de chance, une fourchette vient se planter dans le front d’Hilda, qui s’évanouit.
C’est la panique : si les Grands Sages apprennent que la jeune femme a utilisé ses pouvoirs pour blesser quelqu’un, elle redeviendra une simple mortelle — ce qu’elle ne souhaite pas plus que de voir Aria tacher un de ses si jolis pulls dans Pretty Little Liars.
Ah bah ça tu peux le dire.
Dans la panique, Sabrina tente alors de faire disparaître la fourchette avant que la milice des Grands Sorciers ne voient la scène avec leur longue jumelle — dont ils n’ont pas besoin, puisqu’ils sont sorciers, mais c’est pour faire bien.
Et alors là ma petite dame, ça part en testicules : le doigt de Sabby s’emballe. La fourchette disparaît, certes, mais sa tante aussi. En se retournant vers Zelda, l’index toujours tendu, elle la fait également disparaître.
Sabrina en appelle aux Grands Sages, qui sont en train de faire un pot de départ : aucun n’est à son poste, même pas la standardiste, d’habitude privée de soirée, puisque c’est justement sa retraite qu’on célèbre. Avant même qu’ils ne réalisent quoique ce soit, eux aussi disparaissent dans les limbes.
Sabrina sort donc dans la rue et constate que chaque individu vers lequel elle se tourne finit par devenir invisible : où les envoie-t-elle, bien malgré elle ? Dans le néant.
Et Sabrina, qui n’a pas réalisé à temps qu’il lui suffisait de ranger ses mains dans ses poches, constate qu’elle est seule, abandonnée, au milieu d’un monde vide qui ne compte plus comme être humain qu’une jeune sorcière maladroite de 30 ans. C’est ballot.
Dewey (Malcolm)
Depuis la fin de la série, Dewey a bien grandi. Il a pris son indépendance et vit désormais à quelques pâtés de maison de chez ses parents, dans un petit appartement qui ne lui revient pas trop cher — une affaire dénichée sur Le Bon Coin.
Le jour, il travaille en temps qu’employé dans un diner. Avant, il gagnait sa vie en tant que vigile dans une banque, jusqu’à ce qu’il ne remarque pas les quelques malfrats déguisés en poulets venus dérober quelques menus billets.
En fait, si, pour être tout à fait honnête, il les avait remarqués. Mais il a pensé à de jeunes gens heureux venus faire un retrait pour un enterrement de vie de garçon, ce qui lui a donné deux bonnes raisons de se casser vite fait.
- La première, c’est qu’il n’avait pas envie de se sentir obligé d’accepter d’apparaître sur les photos-souvenirs du groupe dans des positions peu avantageuses, ni d’écrire son numéro sur la culotte en dentelle qu’il était persuadé que le marié portait sous son pantalon en cuir.
- La seconde, c’est que cette vision lui a donné envie d’avancer un peu sa pause pour aller se chercher un bucket chez KFC.
Mais les poulets étaient bel et bien des malfrats à la petite semaine (c’est-à-dire une semaine avec beaucoup de jours fériés, comme en mai) et ont pu se servir généreusement dans les coffres de l’établissement. Ce qui a conduit la directrice à renvoyer le petit vigile, qu’elle ne trouvait de toute façon pas vraiment impressionnant.
Dewey réinterprétant le « tire sur mon doigt »
Un soir, par nostalgie et parce qu’il pense que ça l’aiderait à séduire sa nouvelle voisine de palier, Dewey a voulu refaire la chorégraphie du poupi-poupi-poupi-pou devant la porte de cette dernière.
Il peut bien essayer : celle-ci vient juste de partir en panique, parce que sa mère s’est coincé la main dans le grille-pain en essayant d’y récupérer les miettes pour les oiseaux qu’elle aime tant. S’il avait été plus attentif, Dewey l’aurait entendue claquer la porte, puis dévaler les escaliers.
Mais Dewey ne serait pas Dewey s’il prêtait attention aux choses qui l’entourent.
Malheureusement, ses os sont un peu plus rouillés qu’à l’époque des grenouillères et ses mouvements de jambes plus lourds que prévu. Ce qui énerve profondément le voisin, justement en train de regarder un épisode de Malcolm où « un putain d’enfoiré de gosse danse comme un couillon ».
Ivre, cette personne vulgaire et antipathique qui squatte toujours la place pour handicapés devant l’épicerie monte menacer Dewey avec un fusil qu’il ne pensait pas chargé.
Il était chargé.
Et c’est ainsi que Dewey succombe, pensant dans un dernier souffle à ses frères, de qui il n’a jamais eu l’occasion de se venger en les ligotant à la porte du garage familial.
Et pour plus d’imagination sérielle, n’hésite donc pas à relire les fins de séries inventées par Jack Parker !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Mais moi aussi j'ai toujours pensé qu'il réussirait. Pas forcément dans un truc super glorifiant comme Malcolm mais quelque chose de "normal", simple, et stable, mais qui le sastiferait complètement parce qu'il adorerait ça! C'est ce que j'ai toujours imaginé ^_^ On sentait qu'il avait cette sorte de bon sens et de regard que les autres n'avaient pas forcément.
En tout cas pour Dawson et Sabrina, ca m'a fait bien rire! Ce serait tout à fait possible, surtout pour Sabrina!