En mai dernier, je me suis retrouvée un peu par hasard dans un vol direction les États-Unis. Je dis ça car à la base c’était une de mes collègues qui devait y aller, mais elle a eu un problème de passeport.
Le but de ce séjour était de découvrir l’Alabama, son histoire fortement marquée par la ségrégation raciale ainsi que de visiter la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
Aucune de mes connaissances n’avait déjà mis les pieds en Alabama, et mon copain, qui est américain, s’est même moqué de moi quand je lui ai annoncé mon départ pour cet État. Il m’a dit :
« Mais pourquoi tu vas là-bas ? Il n’y a rien à y faire ! »
J’ai voulu m’en assurer et le moins que l’on puisse dire, c’est que mon compagnon se trompait bien…
L’Alabama et son histoire, comme une claque dans la figure
Visiter l’Alabama, c’est faire un bond dans l’histoire des États-Unis.
Le premier jour, je suis allée à Birmingham. Cette ville aujourd’hui très mignonne a été l’une des plus touchées par la ségrégation entre les personnes blanches et les noires.
Le matin de mon arrivée, une statue m’a intriguée.
La guide m’a expliqué qu’il s’agissait d’un hommage à quatre fillettes qui ont été tuées en 1963 dans une église fréquentée par des afro-américain•es, lors d’un attentat à la bombe causé par le Ku Klux Klan.
Quelques minutes plus tard, en visitant le Musée des Droits Civiques de la ville, je me suis rendu compte à quel point cette histoire était récente. Des gens encore en vie ayant l’âge de mes propres parents avaient connu la ségrégation.
C’était une claque, douloureuse mais nécessaire.
Si vous allez à Birmingham, je vous conseille la Bethel Baptist Church pour en apprendre davantage sur l’histoire de la lutte contre la ségrégation. Puis digérez tout ça avec un toast à l’avocat de chez Baking Bandits !
Montgomery, l’endroit où tout a commencé
Le lendemain, je me suis rendue à Montgomery, un des berceaux de la lutte contre la ségrégation. Presque tout se concentre sur une seule rue, Dexter Avenue.
C’est à cet endroit que Rosa Parks, en 1955, a refusé de céder sa place à un passager blanc dans un autobus et a été arrêtée pour cette raison. Ça a été le point de départ de très nombreuses protestations.
Sur cette même avenue, en face du capitole, se trouve l’église où a officié Martin Luther King. Le lieu se visite avec une guide en or, pleine de vie et qui chante avec plaisir du gospel aux touristes.
Mon bouli et Wanda (la guide de l’église), ma bae
Non loin, se situe également Chris’ Hot Dogs, un restaurant ouvert depuis 1917 qui propose… Des hot dogs ! Si je parle de cet endroit, c’est qu’il semble un peu figé dans le temps : on sent qu’il s’agit d’une institution dans la région.
Par ailleurs, je me dois de partager une petite astuce de voyageuse.
Je me suis tout d’abord habillée avec des vêtements longs, de peur de créer le malaise dans les églises que l’on visitait. Sauf que dans le sud des États-Unis, il faut chaud : en mai, le thermomètre affichait déjà plus de 30 degrés !
Heureusement pour mon confort, les guides qui m’accompagnaient m’ont rapidement rassurée : les Américain•es sont plutôt décomplexé•es en termes de fringues… Et ça, ça me fait une excellente transition avec la suite de mon voyage.
Faire la fête en Alabama, entre festival de musique et bars sympathiques
On l’aura compris, l’Alabama est un État marqué par son histoire forte. Mais cette région est aussi connue pour le sens de l’accueil de ses habitant•es : on mange bien, on rit et on s’intéresse aux autres.
Et cela s’est confirmé au gré de mes rencontres. Partout où j’allais, les gens étaient sincèrement sympathiques avec moi !
Dans les bars, j’ai pu tester le Bushwacker, un cocktail bien local contenant entre autres de la crème de coco, de la liqueur de café et du rhum. C’est super bon… Et très fourbe !
J’ai profité de ma présence dans le coin pour me rendre au festival Hangout, situé sur la plage de Gulf Shores, à quelques kilomètres à peine de la Floride. Un cadre assez paradisiaque pour un événement qui réunissait en 2017 Phoenix, MGMT ou encore Shaggy.
DES PAILLETTES ! PARTOUT !
Ce festival est surnommé « le Coachella de l’Alabama ». Entre les paillettes dans les cheveux et les looks ultra-excentriques, ça n’a rien d’étonnant.
La Nouvelle-Orléans, une ville qui fait du bien !
Enfin, ma dernière étape a été de visiter la Nouvelle-Orléans, ville mythique de la Louisiane, située à moins de trois heures en voiture du sud de l’Alabama. L’ambiance y était carrément différente, plus jazz et détendue.
Alors que voir en dehors de la très célèbre (et très touristique) Bourbon Street, une rue pleine de clubs de jazz… Et de clubs de strip-tease ?
En journée, une visite du Trémé, le quartier historiquement noir de la ville, s’impose. J’y suis allée avec un guide du Monde Créole et ça m’a permis de comprendre les subtilités de cet endroit.
En 2005, cette partie de la ville a été particulièrement touchée par l’ouragan Katrina, et elle souffre aujourd’hui de gentrification.
J’ai beaucoup aimé le New Orleans Jazz Museum. Des concerts y sont organisés régulièrement en journée et en ce moment (septembre 2017) a lieu une exposition sur les femmes dans le jazz !
Enfin, mon gros coup de cœur a été le Music Box Village, un lieu où des artistes ont créé des « petites maisons musicales ». Dans chacune, on peut tester un instrument différent fait à partir de matériaux de récupération.
C’est simple, c’est drôle, c’est un endroit parfait pour passer un bon moment !
Moi dans une box qui fait de la musique avec des ventilos que l’on peut ralentir en tirant sur des ficelles
- Pour grignoter : passage (presque) obligé au Café du Monde, proposant des beignets typiques et très TRÈS bons.
- Pour assister à un concert moins « touristique » que sur Bourbon Street : rendez-vous au Maple Leaf Bar où j’ai vu l’incroyable Rebirth Brass Band.
- Pour survivre : PRENEZ DES PARAPLUIES CAR IL PLEUT VRAIMENT BEAUCOUP ! CECI N’EST PAS UNE BLAGUE !
L’Alabama et la Nouvelle-Orléans, des lieux à visiter
Je suis revenue de ce voyage des souvenirs plein la tête. C’était une semaine assez folle.
L’ambiance y était très chaleureuse et je pense que c’est parce qu’il y a relativement peu de touristes. Je voyage pas mal et je crois que je ne m’étais presque jamais rendue dans une région aussi chouette mais relativement désertée par les étrangers.
Pour vous dire, même le mec de l’immigration était surpris que je me rende en Alabama.
J’ai eu l’impression de vivre quelque chose d’assez unique. Je connais déjà bien New York et beaucoup de mes ami•es se sont déjà rendu•es en Californie. J’étais la première de la bande à m’aventurer dans l’Amérique plus profonde et ça valait le coup !
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Les Commentaires
Oh, la Louisiane me manque ...