Les drames britanniques font partie de ma vie. C’est bête à dire, mais chaque année, il y a certains films de ce genre que je vois au moins une fois, si ce n’est plus, car ils sont porteurs de souvenirs liés à leurs visionnages ou aux moments de ma vie où je les ai découverts, et ils sont devenus incontournables à mes yeux.
De manière générale, je trouve que ce sont les drames britanniques qui fournissent les intrigues les plus authentiques et les plus pédagogiques. On est loin du produit hollywoodien à Oscar qui tartine d’héroïsme le personnage ordinaire pour donner une histoire épique et complètement fictive.
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Du coup, j’ai voulu faire une petite sélection pour vous faire découvrir des drames britanniques qui ont fait parler d’eux, mais pas toujours suffisamment pour qu’on s’en souvienne encore. À mes yeux, ce sont de très belles histoires humaines, remplies d’espoir et de possibilités, et qui ont laissé une trace dans ma vie d’aujourd’hui.
Across the Universe (2007), la bande-annonce de ma vie
« Words are flowing out like endless rain into a paper cup » blablabla… Alors, oui, c’est un film musical, mais il est si bien. Across the Universe reprend plein de chansons des Beatles qui s’intègrent parfaitement dans l’ensemble, et j’adore.
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C’est un film musical qui reprend plein de chansons des Beatles, et j’adore.
Jude quitte son Liverpool natal pour retrouver son père aux États-Unis. Si ce qui lui arrive n’est pas vraiment conforme à ses attentes, en chemin, il fait de très jolies rencontres qui vont entraîner de belles reprises du groupe des quatre garçons dans le vent.
J’ai trouvé super maligne la façon dont les personnages ont adopté les prénoms des personnes mentionnées dans les chansons des Beatles comme Lucy, Jude, Prudence, etc. Les différentes mises en scène et chorégraphies envoient du lourd, et étrangement, je me dis que le film aurait carrément été approuvé par le groupe.
Sachez qu’Evan Rachel Wood chante très bien, que toutes les chansons des Beatles sont parfaites et nous transportent dans leur monde — mais vous le saviez sûrement déjà — et que même Bono fait une apparition lors de la scène la plus cheloue du film. Mais c’est surtout Jude, le protagoniste principal interprété par Jim Sturgess, qui vous bouleversera par son accent scouse et sa sensibilité.
Le point fort d’Across the Universe, ça n’est pas seulement sa musique, c’est aussi son message de paix, car l’histoire se déroule au moment de la guerre du Vietnam. Cette vision correspond bien à celle de John Lennon à l’époque, et puis de toute façon, all you need is love.
An Education (2009), la période folle de l’adolescence
Dans « An Education », Carey Mulligan exprime aussi bien l’innocence de la jeunesse que la curiosité doublée de cette soif de vivre.
An Education, ça a été la révélation Carey Mulligan pour moi. Depuis, elle figure parmi mes actrices favorites. Je l’avais adorée dans son épisode de Doctor Who (Blink), mais c’était tellement une goutte d’eau dans l’océan que je l’ai aussi vite oubliée. Dans An Education, elle exprime aussi bien l’innocence de la jeunesse que la curiosité doublée de cette soif de vivre.
C’est la découverte pure et simple de la vie pour elle. Pas étonnant qu’elle ait été nommée aux Oscars pour ce rôle.
Être sous l’emprise d’un premier amour et donc aveuglée par lui, c’est ce que beaucoup de gens connaissent à cet âge influençable de l’adolescence, et c’est ce qui arrive à Jenny qui s’éprend d’un homme plus âgé qu’elle, et qui fait des choses tellement incroyables qu’elle sait que quelque chose cloche sans vouloir se l’avouer.
Mais aux côtés de David, incarné par Peter Sarsgaard, sa vie morne et monotone change et s’affuble de couleurs. Bienvenue dans l’Angleterre des années 60 avec ses écoles strictes, ses cours de français, ses rêves d’enfants et ses désillusions.
Adapté par Nick Hornby, l’auteur multi-récompensé et multi-adapté, An Education s’adresse particulièrement aux jeunes femmes, je le reconnais, et décrypte avec justesse les changements que rencontre une adolescente.
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We Want Sex Equality (2010), le parcours du féminisme
La grève, ce pouvoir qu’a la population de faire bouger les choses pour le meilleur comme pour le pire — dixit la fille saoulée de pas pouvoir se rendre au boulot normalement à cause de la grève des transports —, c’est aussi le moyen qu’ont utilisé des femmes anglaises pour obtenir l’égalité des salaires.
Quelle est la loi de la nature qui a instauré que les femmes devaient être moins payées que les hommes ? Le chemin est encore long avant d’atteindre une forme d’égalité.
Sally Hawkins est déterminée dans son rôle et reflète exactement ce qu’on attend d’une héroïne du quotidien. Le film est basé sur une histoire vraie, celle d’une ouvrière à l’usine de Dagenham qui a une famille à gérer et des soucis qui montrent à quel point elle est humaine et sensible, mais qui ne devraient pas exister à la base.
Quelle est la loi de la nature qui a instauré que les femmes devaient être moins payées que les hommes ? Et pourquoi ce sont toujours les Anglaises qui réussissent à faire bouger les choses comme pour le droit de vote, hein ?! En fait, quand j’ai vu ce film pour la première fois, j’ai réalisé que le chemin était et est encore long avant d’atteindre cette prétendue égalité. Et ça me dépite tellement.
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Il y a quelques années, une adaptation en comédie musicale s’est fait sur les planches de West End avec Gemma Arterton dans le rôle principal. C’était très sympa aussi, mais je dois reconnaître que personne n’égale Sally Hawkins dans le rôle.
Never Let Me Go (2010), un monde imparfait
Oui, encore un titre avec Carey Mulligan, mais bon, je ne suis même pas désolée. Never Let Me Go, c’est The Island, le film d’action avec Ewan McGregor et Scarlett Johansson, avec plus d’humanité et moins de Hollywood.
« Never Let Me Go », c’est « The Island » avec plus d’humanité et moins de Hollywood, sans effets spéciaux et en pleine campagne anglaise.
Déjà, virez tous les effets spéciaux inutiles, et gardez juste l’idée que dans notre monde, des gens créent des clones dans l’éventualité où l’un de vos organes vous lâcherait un jour : à ce moment-là, vous le remplaceriez en prélevant un nouvel organe directement à la source, c’est-à-dire vous-même, ou plutôt votre autre vous.
Exactement comme dans The Island, donc. Mais cette fois-ci, l’histoire se déroule dans la campagne anglaise, avec des personnages qui vous feront pleurer toutes les larmes de votre corps à coups de fatalité et d’obstacles qui semblent insurmontables. Cette adaptation réussie du roman de Kazuo Ishiguro traite de la condition humaine, des émotions et du libre arbitre.
La voix de Carey Mulligan nous plonge directement dans l’intrigue et, comme très souvent, Keira Knightley (elles avaient tourné ensemble dans Orgueil et préjugés) se trouve dans un super projet. Pour ceux et celles qui douteraient du talent d’Andrew Garfield (excellent dans le génialissime Boy A), Never Let Me Go pourrait définitivement vous convaincre.
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Pour la petite anecdote, Sally Hawkins joue dans trois des quatre films que je cite. Coïncidence ? Je ne crois pas, c’est juste une actrice britannique très douée ! De toute façon, entre les acteur•trices anglais•es, le jeu des six degrés de séparation est trop facile, tout le monde se connaît.
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Les Commentaires
An education j'ai acheté le scénar quand il était sorti mais au final je l'ai jamais vu, j'avais même pas vu le trailer, et même si je connais l'histoire par coeur, je m'y mettrais bien