Dans une interview accordée ce week end au JDD, Ségolène Royal s’est clairement refusée à condamner les salariés licenciés qui séquestrent cadres ou patrons.
Question du JDD: Quand vous avez vu des cadres de Caterpillar être retenus, vous avez eu de la sympathie pour eux?
Réponse de Ségolène : Ce n’est pas agréable d’être retenu, et c’est illégal de priver quelqu’un de sa liberté de mouvement. Mais on ne les a ni brutalisés ni humiliés. Ceux qui sont fragilisés, piétinés et méprisés, ce sont les salariés à qui l’on ment, avant de les mettre à la porte. A Caterpillar, ils ont appris leur arrêt de mort sociale en lisant la presse ; et on s’étonnerait de leur réaction? Etonnons-nous plutôt de l’état du dialogue social dans notre pays!
Question du JDD : Selon vous, on est forcé de se révolter?
Réponse de Ségolène : Les salariés doivent forcer le barrage de l’injustice absolue: ce discours dominant qui demande aux salariés de subir, et de disparaître en se taisant, d’être licenciés sans faire d’histoire ni de bruit… Je pense le contraire: depuis qu’ils sont médiatisés, les salariés d’Heuliez progressent, on ne peut plus les dénigrer. Ce qu’on appelle la révolte, c’est une réaction contre la violence qui s’exerce contre les salariés et contre le pays.
Les dirigeants de l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, sont immédiatement montés en ligne pour dénoncer « des propos tout simplement inadmissibles » (Xavier Bertrand) , des propos qui visent à « surfer sur les angoisses des gens, dans l’espoir d’en tirer profit au plan politique et sans se soucier de contribuer ainsi à excuser l’inexcusable » (Frédéric Levebvre).
Cela fait bien longtemps qu’on n’avait vu se dessiner aussi clairement la ligne de fracture qui oppose valeurs de gauche et valeurs de droite dans le discours politique.
Qu’en penses-tu madmoiZelle ? D’accord ou pas d’accord avec Ségolène Royal ?
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