Un sondage réalisé par l’Ifop, publié aujourd’hui par le quotidien Metro, nous apprend que 74% des Français approuvent la mise en place du RSA.
En revanche, 61% d’entre eux rejettent la taxe de 1,1% sur les revenus du patrimoine destinée à son financement.
Préoccupées par leur pouvoir d’achat, les classes moyennes rechignent à mettre une fois encore la main à la poche.
La perspective de voir les Français les plus riches échapper à cette taxe grâce à leur bouclier fiscal n’est certainement pas étrangère à ce mouvement d’humeur !
RSA : Sarkozy roule à gauche, le Figaro tangue (29/08/08)
« Gribouille et le capital« . L’éditorial du Figaro signé ce matin par Yves de Kerdrel n’est pas tendre avec Nicolas Sarkozy.
Lucide, notre homme considère que la taxe additionnelle de 1,1% sur tous les revenus du patrimoine, destinée à financer le RSA, « constitue un virage à 180 degrés dans l’approche présidentielle des problèmes hexagonaux ».
Gonflé à bloc, notre homme propose : « Si Nicolas Sarkozy estime normal « dans un effort de solidarité » que chacun aide les plus pauvres à sortir de l’exclusion, il aurait pu penser aussi à faire contribuer les travailleurs clandestins en tirant un trait sur l’aide médicale d’État, qui coûte 800 millions d’euros par an ».
L’aide médicale d’Etat (AME) est une couverture maladie qui bénéficie aux étrangers sans-papiers en situation de pauvreté.
Bref, Yves de Kerdrel a du mal à concevoir que les plus pauvres soient aidés par les moins pauvres et propose que les plus pauvres encore mettent la main à la poche.
Il ne reste plus à Nicolas Sarkozy qu’à proposer sa candidature à la tête du PS. Il parait que la place est libre…
Quand Sarkozy roule à gauche (27/08/08)
L’événement est suffisamment rare ces temps-ci pour être noté, Nicolas Sarkozy vient de réussir un joli coup politique en annonçant la généralisation du RSA, financée qui plus est par les revenus du capital.
Le RSA, c’est le Revenu de solidarité active qui remplacera en juillet 2009 le RMI et l’Allocation de parent isolé (API).
Son principe : permettre le cumul partiel des revenus du travail et de la solidarité.
Son objectif : garantir aux 3,7 millions de ménages français concernés actuellement par le RMI et l’API qu’ils gagneront plus en retrouvant un travail.
Martin Hirsch, ancien président d’Emmaüs France, est le promoteur du RSA. Cet homme de conviction est Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté au sein du gouvernement, un titre taillé sur mesure.
Cet homme déterminé, pugnace, a tout fait ces derniers temps pour que son projet ne passe pas à la trappe des restrictions budgétaires, allant, dit-on, jusqu’à mettre sa démission dans la balance.
En décidant la généralisation du RSA, Nicolas Sarkozy tranche en faveur de Martin Hirsch, la seule caution sociale encore crédible du gouvernement Fillon.
Et ce n’est pas tout. Pour résoudre le problème de financement que pose cette mesure aux « caisses vides de l’Etat », notre Président a décidé d’instaurer une taxe de 1,1% du montant de l’ensemble des revenus du capital (sauf livrets d’epargne et obligations). Un socialiste n’aurait pas fait mieux. D’ailleurs François Hollande n’a pu que déclarer : « il y a quand même plus de légitimité à financer les revenus des plus modestes par une contribution des plus riches ». Façon d’approuver la mesure…
Dans cette affaire, c’est la patronne des patrons, Laurence Parisot, qui fait figure d’opposante, estimant que « l’accumulation de taxes risquait d’asphyxier l’économie française ». Un air connu.
A la veille de l’ouverture de l’université d’été du Parti socialiste, Nicolas Sarkozy rejoue avec une évidente jubilation sa partition d’hyper-Président : il est à lui tout seul le pouvoir et l’opposition.
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Les Commentaires
Parce qu'ils en ont la possibilité peut être ???