Il n’y a que pour Dior ou presque que Rihanna peut faire le déplacement jusqu’à Paris. Alors que des vidéos d’elle en train d’étreindre Natalie Portman et Glenn Close en marge du défilé haute couture de la maison fleurissent sur les réseaux sociaux, ce qui se passait sur le podium vaut également le coup d’œil.
Quand Rihanna complimente Natalie Portman au défilé Dior haute couture printemps-été 2024
Inspirée par le fondamental essai de philosophie L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique de Walter Benjamin (1936), la directrice artistique Maria Grazia Chiuri a présenté une collection Dior haute couture printemps-été 2024 assez minimaliste, mais toujours commerciale. C’est tout le paradoxe de son mandat d’ailleurs : les critiques de mode lui reprochent son manque de créativité, alors qu’elle enchaîne les scénographies féministes et assure une rentabilité insolente. On ne sera jamais dans la tête de la créatrice, mais toujours est-il que plus elle affirme ses engagements visuellement et verbalement, plus ses sacs à main de luxe se vendent comme des petits pains. Si les mauvaises langues y liront du purple washing (ou féminisme-washing), il faudrait aussi se rappeler qu’on ne peut décemment pas attendre d’action radicale contre le patriarcat émanant d’un sommet du luxe comme Dior, propriété du mastodonte LVMH.
Que retenir du défilé Dior haute couture printemps-été 2024 ?
Pour en revenir à ce défilé, c’est l’artiste plasticienne Isabella Ducrot (94 ans !) qui en signe la scénographie marquée par 23 manteaux de princes ottomans de cinq mètres de haut en guise de toile de fond du podium. Il s’ouvre sur plusieurs looks monochromes beiges avant que n’arrivent des pièces transparentes et du noir, puis des prouesses de broderies de fleur 3D ou de paysages. Le fameux gris Dior surgit alors, mais c’est l’usage hypnotisant de tissu moiré (étoffe aux reflets changeants donnant l’impression de marbrures) qui captive particulièrement, que ce soit en carbone, rouge cerise ou bleu marine.
Le ton de cette collection Dior haute couture printemps-été 2024 s’inspire d’une robe baptisée « La Cigale » pensée par son fondateur en 1952. Elle se caractérise par l’ampleur exagérée donnée aux hanches, rappelant aussi bien une silhouette du XVIIIe siècle que les automobiles des fifties. Maria Grazia Chiuri en reprend l’idée, mais retire les rembourrages, donnant naissance à une silhouette ni XVIIIe, ni fifties, mais bien contemporaine.
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