Rappelez-vous, j’avais rencontré Caroles Fives en 2009 alors qu’elle venait de remporter le prix Technikart pour un recueil de nouvelles qui s’appelait encore à l’époque Que nos vies aient l’air d’un film parfait.
Repérée par les Éditions du Passage, Carole publie donc son recueil ce mois-ci, qui entre temps a été renommé pour, entre autres, des questions de droits (Que nos vies aient l’air d’un film parfait étant une parole d’Amoureux Solitaires, chanson d’Elli Medeiros et Jacno).
Quand nous serons heureux est donc un recueil d’une trentaine de nouvelles, de longueur et de sujets différents mais qui se rejoignent autour d’une problématique: la mise en perspective de la vie qu’on rêvait et de celle que l’on vit en réalité, avec ses contradictions, ses doutes, ses difficultés, ses non-dits, ses névroses…
De l’addict aux opérations de chirurgie esthétique au névrosé de l’agenda, en passant par la victime de viol ou le photographe un peu pervers pépère, Carole Fives est tour à tour fine, acide, douloureuse, cynique et optimiste, appuyant là où ça fait mal et traquant la moindre vrille dans ces vies vécues plutôt que rêvées.
Là où Barbara Israël nous offrait une vision plutôt positive de la façon dont on peut faire coller les deux concepts (ou du moins essayer), Carole s’attache à mettre en lumière la banalité affligeante de la perte de nos idéaux, une fois le principe de réalité appliqué.
En choisissant le recueil de nouvelles, Carole Fives ne prend pas le chemin de la facilité et pourtant cela fonctionne parfaitement tant le style est agréable et fluide.
Une chouette rentrée, qui devrait donner de l’espoir aux autres lauréats de prix semblables qui n’ont pas encore trouvé d’éditeur, sait-on jamais.
Quand nous serons heureux, de Carole Fives / Paru le 14 Janvier au Passage
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