Vous avez vu ces films quand vous étiez petite. Ils vous ont fait trembler, parfois même mouiller votre lit — ce qui était plus ou moins leur visée.
Devant le succès de ces œuvres inégales, qui ont toutefois en commun d’avoir hanté nos passés, et devant l’explosion de la production de séries, la télévision et les plateformes se sont bien sûr empressé de mettre la main sur les dossiers, en réalisant des adaptations qui ont souvent pour point commun : la médiocrité.
Étant donné l’approche cuisante d’Halloween, voilà quelques-unes des pires propositions télévisuelles adaptées de films d’horreur cultes, qui devraient rougir face aux œuvres qu’elles sabordent.
Scream, la série qui fait crier le bon goût
Scream, c’est le monument de Wes Craven dont la franchise s’étendra encore cette année avec un cinquième opus, six ans après le décès de son réalisateur originel.
Slasher de référence, tant historiquement que pour l’affection que le public lui voue toujours, cette saga a été adaptée sous forme d’une série plus que moyenne développée par Jill Blotevogel, Dan Dworkin et Jay Beattie pour MTV — et qui a bien sûr fini son parcours sur Netflix.
Le pitch, vous vous en rendrez vite compte, est très similaire à l’original, sans jamais toutefois embrasser son génie mi-horrifique, mi-comique.
Se déroulant à Lakewood, Scream parle bien sûr d’un tueur masqué déguisé en fantôme qui sème la terreur autour de lui, faisant remonter à la surface les secrets d’un passé trouble. Mais qui pourra bien être la prochaine cible de l’homme masqué ?
Cette série, qu’on a oubliée quinze minutes après l’avoir bingée, est une source intarissable d’ennui, enchaînant caricatures adolescentes, rouages dépassés et esthétique digne des pires téléfilms de France 2.
Autant de raisons pour la regarder par un dimanche de gueule de bois, avec une capacité cérébrale de 2%.
Vous pouvez regarder cette infamie sur Netflix
Souviens-toi l’été dernier, resucée cheap d’un film qui l’était déjà
Souviens-toi l’été dernier, c’est un slasher qui a fait rigoler une bonne partie du monde en 1997.
Prodigieusement flemmarde et bourrée de poncifs, la trilogie avait toutefois ceci d’infiniment attachant qu’elle était portée par les jeunes coqueluches de l’époque, j’ai nommé Jennifer Love Hewitt, Sarah Michelle Gellar et Ryan Phillippe.
Étant donné que la saga initiée par Jim Gillespie — qui depuis a fait Venom (ouch) — est devenue culte à force de temps et de douces moqueries, il est étonnant qu’elle n’ait pas donné lieu plus tôt à une série.
Heureusement (ou pas), c’est désormais chose faite puisque le programme en huit épisodes Souviens-toi l’été dernier est sorti vendredi 15 octobre 2021, sur Amazon Prime Video.
On aurait pu croire que le temps aiderait à façonner une fiction de qualité, évitant les gros sabots des films initiaux mais que nenni : la série est aussi mauvaise que le film originel, si ce n’est plus.
Cette fois-ci encore l’intrigue colle au plus près de celle du long-métrage, avec une bande d’ados (Madison Iseman, Brianne Tju, Ezekiel Goodman) qui percutent un mec en bagnole après leur soirée de remise de diplômes, se débarrassent (mal) du corps et se font ensuite décimer les uns après les autres.
Le slasher étant un genre vu et revu, il conviendrait de monter le niveau d’écriture des scénarii pour entretenir notre intérêt ! Car pour l’heure : c’est chiant. Cousue de fil blanc, cette fiction ne ferait même pas lever un sourcil à un enfant de huit ans.
Par ailleurs, elle évidemment bardée d’éléments qui font notre époque comme l’addiction aux réseaux sociaux, mais sans le début d’une analyse poussée, ce qui rend le produit aussi lisse qu’un Babybel.
On en bâille encore !
Vous pouvez vous infliger Souviens-toi l’été dernier sur Prime Video
Bates Motel, mouais, bof, en fait non
On aurait aimé faire partie des admiratrices de Bates Motel… seulement, vous l’aurez compris vu le titre de cet article, on est plutôt du côté des détractrices.
La série est une préquelle moderne du roman Psychose de l’auteur américain Robert Bloch ainsi que du monument d’Hitchcock : Psychose. Gros taf que celui d’adapter de telles œuvres, dont tout le monde s’accordent à dire qu’elles sont extraordinaires.
C’est la mission que s’est pourtant donné Anthony Cipriano, Kerry Ehrin et Carlton Cuse en créant Bates Motel, qui a, lors de sa sortie en 2013, divisé le monde en deux camps.
De notre côté, c’était plutôt un « mouais bof » au départ, et ça a viré au « non » franc sitôt la seconde saison amorcée.
En dépit d’un casting au top emmené par Vera Farmiga, Freddie Highmore et Max Thieriot, le programme désormais disponible sur Prime Video ne parvenait pas à atteindre les sommets horrifiques du livre et du film.
Bates Motel racontait l’histoire de Norma Louise Bates , qui après la mort mystérieuse de son mari décidait de refaire sa vie loin de l’Arizona, dans la petite ville de White Pine Bay dans l’Oregon, et emmenait avec elle son fils Norman, âgé de 17 ans.
Elle rachetait là-bas un vieux motel abandonné depuis de nombreuses années, ainsi que le manoir qui trône majestueusement quelques mètres plus loin, théâtre de leur lourd secret.
Étonnamment traitée un peu légèrement quand elle parle en réalité d’un amour quasi-INCESTUEUX, la série ne conquiert que pour la brillante performance de ses acteurs principaux.
Hitchcock se serait sans doute retourné dans sa tombe.
Regarder Bates Motel sur Prime Video
Dracula, jouissive puis ridicule
Ils sont nombreux les cinéastes à s’être emparés du mythe de Dracula, dont a accouché l’écrivain Bram Stoker en 1897.
Dans les années 1960 notamment, plusieurs films l’ont adapté, qui ont fait les beaux jours des salles obscures : Le Cauchemar de Dracula de Terence Fisher, Les Maîtresses de Dracula, du même réalisateur ou encore Une messe pour Dracula de Peter Sasdy.
Autant de films qui paraissent aujourd’hui désuets et un peu risibles mais qui à l’époque faisaient quand même franchement leur effet.
Aucun n’est toutefois arrivé à s’inscrire autant dans les mémoires que le sublime Dracula de Francis Ford Coppola, sorti en France en 1993. Un long-métrage virtuose qui réinventait le conte et s’impose aujourd’hui comme LE film sur le vampire de Transylvanie.
On passera sous silence les abominables Dracula de Patrick Lussier sorti en 2001 et le tragique Dracula Untold de Gary Shore, sorti en 2014.
Si l’on considère que la série Netflix sur Dracula est la plus proche de l’œuvre de Coppola dans son traitement et son style baroque, il convient de comparer la série au film dont elle s’inspire largement.
Et bien que l’adaptation kitsch de Netflix ait le charme du grand-guignolesque, elle n’en demeure pas moins résolument grotesque pour ne pas dire ridicule.
Dans cette libre adaptation par Steven Moffat (à qui l’on devait déjà Doctor Who) et Mark Gatiss (Sherlock), le comte Dracula boit du sang du matin au soir tout en dessinant ses futurs projets contre le Londres victorien.
Entre le pitch très classique et le rendu résolument burlesque, il y a un monde, qu’il aurait peut-être fallu nuancer.
Vous pouvez regarder Dracula sur Netflix
Puisqu’il est question de nuance et avant que vous ne râliez dans les brancards, laissez-nous mettre un peu d’eau dans le vin de notre mauvaise foi : il existe certaines excellentes adaptations de films d’horreur, et celle qui nous vient en tête en premier est évidemment The Haunting of Bly Manor, adaptation majestueuse des Innocents (Jack Clayton), lui même adapté du Tour d’écrou, une nouvelle de l’auteur Henry James.
Si vous ne l’avez pas encore fait, on vous suggère de pallier ce retard sans plus tarder car elle est sans doute l’une des meilleures séries qu’on a vues ces dernières années, tous genres confondus.
Vous pouvez regarder The Haunting of Bly Manor sur Netflix
À lire aussi : Duels absurdes et verdicts injustes : on corrige le jury de Danse avec les stars
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires