Quand je dessine je peux dépasser… est un livre singulier dans le flux incessant des nouvelles parutions en littérature de jeunesse.
Le drame survenu dans les locaux de Charlie Hebdo en janvier dernier a suscité de vives réactions et une vraie mobilisation de la part des artistes, touché•e•s par cette atteinte d’une extrême violence à leur liberté de création. Un droit qu’ils revendiquent plus que jamais au fil de cet ouvrage, qui sensibilise petit•e•s et grand•e•s à l’acte de créer et à la liberté d’expression.
Un projet collaboratif
Le projet est mené par quatre maisons d’éditions jeunesse (Actes Sud Junior, Hélium, le Rouergue, et Thierry Magnier) et réunit cinquante illustrateurs. Chacun d’eux s’est vu attribuer un terme en lien de près ou de loin avec le dessin, et en offre sa propre interprétation. « Refaire », « tatouer », « caricaturer », « mettre en perspective », « jouer
», ou encore « être inspiré » sont un tout petit échantillon des mots que l’on retrouve dans ce recueil, symbolisés sous forme d’illustrations en noir et blanc.
Le résultat est un ouvrage qui allie humour, réflexion, spectacle et beauté, et qui prouve qu’un dessin peut provoquer une palette d’émotions différentes. On se plaît à comprendre (ou non !) les intentions des illustrateurs en feuilletant le livre, qui convaincra les plus sceptiques vis-à-vis de l’illustration jeunesse de la créativité de ses acteurs.
Une vraie complicité se noue avec les lecteurs, qui sont invités à s’approprier l’ouvrage puisqu’ils sont libres de colorier, de dessiner… L’objet livre est désacralisé, montrant ainsi qu’il ne s’agit « que » de dessins. Débordez, raturez, dessinez des barbichettes, rajoutez des ratons laveurs derrière les personnages, faites tout ce que vous voulez, tout est permis !
Un hymne à la liberté
Quand je dessine je peux dépasser… ne se contente pas d’être contemplatif, puisqu’il ouvre à la discussion, et chaque mot est l’occasion de mener une réflexion, de susciter le questionnement, de pointer des évidences parfois oubliées. Il est à mettre entre toutes les mains, et surtout celles des plus jeunes, pour leur rappeler que le dessin est un acte de liberté, et le crayon une arme citoyenne. Hymne à la liberté donc, il saura aussi inspirer les plus créatifs, alors à vos crayons !
Et si vous hésitez encore à (vous) l’offrir, sachez également que tous les bénéfices de ce livre seront reversés à Charlie Hebdo. Une belle action en plus d’une belle découverte à la clé !
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