Il est probable que prononcer par une autre personnalité publique, la petite phrase ne serait pas autant reprise dans tous les médias. Mais comme souvent, ce que dit ou fait Sandrine Rousseau ne manque pas d’être commenté. Et qualifier l’Équipe de France de « pleutres » en pleine Coupe du Monde ne déroge évidemment pas à la règle. Une occasion rêvée de la faire rentrer dans la case de la féministe reloue et « casseuse d’ambiance », de celle qui veut nous faire renoncer à tous les plaisirs de la vie.
À lire aussi : Qatar 2022 : la ministre des Sports encourage les Bleus à « exprimer leur engagement en faveur des droits humains »
Après avoir affirmé qu’elle boycottait la compétition sur le plateau de France Info ce lundi 28 novembre, elle n’a pas hésité à déclarer que « l’Équipe de France est parmi celle qui manque le plus de courage ».
« Ils sont pleutres ? » insiste Gilles Bornstein, sûrement conscient qu’il tient là l’opportunité d’une bonne punchline et tendant le bâton : « Ils sont pleutres », confirme Sandrine Rousseau.
« Oui j’aurais aimé que l’Équipe de France fasse preuve de courage et oui, aujourd’hui elle est pleutre », a-t-elle maintenu, avant d’ajouter :
« L’Équipe du Danemark, l’Équipe d’Allemagne ont fait des gestes qui étaient très forts et qui montraient une solidarité avec les personnes qui étaient discriminées au Qatar et c’est bien qu’elles l’aient fait. Et la Fifa ne donne pas le la des gestes politiques relevant de droits humains. »
Une Équipe de France déconnectée ?
Faut-il le rappeler, quand le capitaine des Bleus Hugo Lloris se range du côté de la Fifa en refusant de porter le brassard One Love, la Mannschaft, elle, a posé pour sa photo d’avant-match en se couvrant la bouche le 23 novembre pour dénoncer le silence imposé par la haute instance du ballon rond.
Quant aux Danois, ils avaient au départ envisagé de porter un maillot d’entraînement avec le message « Human Rights for All », avant de se le voir interdire, toujours pas la Fifa, qui l’a jugé trop connoté politique. Et ce ne sont que quelques exemples, puisque les États-Unis, l’Australie, ou encore les Pays-Bas, ont tenu des positions fermes sur la protection des droits humains, à travers la situation pour les personnes LGBTQI+ au Qatar, mais aussi celle des travailleurs migrants réduits en esclavage pour la construction de plusieurs stades. Sans oublier le courage des joueurs de l’Équipe iranienne, muette pendant son hymne, en signe de solidarité avec les victimes de la répression.
Face à une Équipe de France dont le capitaine voit l’homophobie comme faisant partie du folklore, ces quelques gestes mettent en lumière une forme de décalage chez les Bleus. Et peu de personnes osent le souligner.
À lire aussi : Au Mondial de foot, la journaliste Alex Scott défie le Qatar et la Fifa en portant le brassard « One Love
Crédit photo : France Info (capture)
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires