La Coupe du monde au Qatar est (enfin) finie ! Mais alors que tout le monde n’a eu d’yeux que pour les performances de Kylian Mbappé lors de la finale ce dimanche, d’autres images ont attiré l’attention. Samedi 17 décembre, après le face-à-face Croatie-Maroc, les arbitres du match ont participé à la traditionnelle remise de médailles. À la queuleuleu, ils passent l’un après l’autre devant Gianni Infantino, le président de la FIFA, qui passe leur médaille autour du cou et leur adresse quelques mots en leur serrant la main. L’un après l’autre, ils serrent ensuite la main du cheikh qatari présent pour l’occasion. L’un d’entre eux lui parle même longuement à l’oreille. Mais alors que vient le tour de Neuza Back, arbitre brésilienne, celle-ci passe devant le cheikh sans s’arrêter. Ils échangent brièvement un hochement de tête, mais ne se serrent pas la main, et elle poursuit son chemin. Pourquoi cette exception ?
Un non-évènement ?
Il ne semble pas que le cheikh qatari ait refusé de serrer la main de Neuza Back. Cette dernière n’a d’ailleurs même pas tenté le geste. Faut-il y voir une prise de position de l’arbitre ? Neuza Back est l’une des (rares) 6 femmes à avoir été sélectionnées pour arbitrer ce mondial, une première historique. Elle n’a fait aucune déclaration en ce sens. L’hypothèse la plus probable est que cette scène soit tout simplement le reflet des us et coutumes au Qatar, où il serait mal vu pour un homme d’entrer en contact physiquement avec une femme autre que son épouse ou un membre de sa famille.
Bis repetita
Ce n’est pas la première fois que Neuza Back se retrouve dans cette situation. En 2021, après la finale de la Coupe du monde des Clubs, qui avait également eu lieu au Qatar, elle était également passée devant le cheikh présent ce jour-là sans lui serrer la main. Cette fois, ils n’avaient même pas échangé un regard. Si ces images surprennent, c’est bien sûr en raison du décalage entre les mœurs qataries et occidentales. Ajoutez à cela une pincée de féminisme et ces images deviennent totalement gênantes, voire choquantes. Mais lorsqu’il s’agit du Qatar, l’inconfort n’est pas dû qu’aux coutumes, qu’il ne s’agit pas ici de remettre en question. C’est le sujet des droits des femmes tout entier qui ressurgit lors d’une scène telle que celle-ci.
Rappelons qu’en janvier 2021, l’organisation des droits humains Human Rights Watch publiait un rapport dénonçant le fait que les femmes « continuent de faire face à une discrimination profonde dans presque tous les aspects de leur vie » au Qatar. Là-dessus, il n’y a pas de débat.
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